Une vive confrontation a éclaté entre le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, et le chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, lors d'une réunion du mini-cabinet de sécurité tenue lundi soir, a rapporté mardi le journal Yedioth Ahronoth.
La tension est montée d'un cran alors que de hauts responsables militaires israéliens discutaient de l'avenir de la guerre à Gaza. Zamir a estimé qu’une occupation totale de la bande de Gaza prendrait des années ; il a donc proposé que l'armée se concentre, à ce stade, sur des incursions terrestres limitées.
Smotrich a explosé de colère face aux propos de Zamir, l'accusant d'hypocrisie et de manque de cohérence : « Herzi Halevi [l'ancien chef d'état-major] nous manque déjà. Vous lui devez des excuses […] Vous l'avez attaqué pour avoir dit exactement la même chose ! » a-t-il crié.
La frustration de Smotrich face à la stratégie de guerre à Gaza s'accentue
Cette altercation témoigne de frictions croissantes entre Smotrich et les hauts responsables militaires israéliens, notamment au sujet de l’orientation stratégique et du rythme des offensives militaires à Gaza.
Selon Yedioth Ahronoth, le ministre israélien des Finances s’était déjà confronté à plusieurs reprises à Herzi Halevi et semble désormais adopter une attitude conflictuelle similaire envers Zamir, alimentée par son mécontentement envers la stratégie de l'armée à Gaza.
Smotrich, figure clé du cabinet de coalition d'extrême droite, soutient une campagne plus agressive et plus vaste contre Gaza, incluant la réoccupation totale et la prise de contrôle permanente du territoire assiégé, une position à laquelle s'opposent même certains dirigeants militaires israéliens, qui considèrent de tels projets comme stratégiquement et logistiquement intenables.
L'armée israélienne met en garde contre une campagne prolongée
Lors de la réunion, Zamir a mis l'accent sur les risques opérationnels et la durée d'une occupation à grande échelle. Le chef d'état-major du régime a mis en avant la poursuite d'opérations terrestres ciblées afin de détruire les capacités de la Résistance, avertissant que l’appropriation de l'ensemble de Gaza nécessiterait des années de déploiement et des ressources considérables.
Le Parlement israélien (Knesset) a approuvé mercredi dernier à une large majorité un texte appelant le régime à annexer la Cisjordanie, dans le but affirmé d'empêcher toute création d'un État indépendant palestinien.
Le vote a été adopté par 71 voix contre 13, ce qui indique la cohésion au sein de la coalition de droite au pouvoir à cet égard, tout en obtenant un soutien inattendu du parti d'opposition Israël Beiteinu.
Bien que la résolution elle-même n'ait aucune force juridique contraignante, son adoption avant une pause législative de trois mois reflète une montée en puissance politique des « politiques d'annexion ». Cette résolution fait suite au rejet par la Knesset en 2024 de l'État palestinien et s'inscrit dans la continuité des tentatives persistantes du ministre israélien des Finances pour officialiser l'occupation de l'ensemble de la Cisjordanie.