Déni flagrant du Premier ministre israélien sur fond d’une catastrophe humanitaire à Gaza : dans une déclaration éhontée lors d’une conférence à Qods occupée, Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu’Israël ne menait aucune campagne visant à propager la faim dans la bande de Gaza, qualifiant ces affirmations de « mensonges sans scrupules ». « Il n’y a pas de famine à Gaza, pas de politique de famine à Gaza, et je vous assure que nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs de guerre », a-t-il affirmé sans scrupule.
Sans faire allusion au blocus total de la bande de Gaza et à la catastrophe humanitaire qui y sévit, il a déclaré qu’Israël « a autorisé l’entrée de la quantité (d’aide) requise par le droit international », avant de prétendre en même temps que le Hamas « vole cette aide humanitaire et accuse ensuite Israël de ne pas la fournir ».
Ces affirmations interviennent alors qu’un rapport interne de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a confirmé l’absence de preuve de pillage systématique de l’aide humanitaire à Gaza.
Selon les Nations unies, Israël rend difficile l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza en raison d’obstacles bureaucratiques et d’actions militaires.
Le bilan des victimes de la famine et de la malnutrition à Gaza s’élève désormais à 133 morts, dont au moins 87 enfants.
Les agences internationales, dont l’Organisation mondiale de la santé, avertissent que la malnutrition à Gaza a atteint un « stade dangereux » et que de nombreux enfants risquent de trouver la mort.
Dans ce droit fil, le président américain Donald Trump n’a pas pu adhérer aux déclarations délirantes de Netanyahu. Il a déclaré que les images publiées montraient une réalité différente.
Impossible donc pour le président américain de nier les images choquantes qui circulent quotidiennement sur les enfants affamés et souffrants de Gaza. En réaction, il s’est dit pas « spécialement » d’accord avec le Premier ministre israélien, lors d’une rencontre avec le Premier ministre britannique Keir Starmer en Écosse.
« D’après les images que j’ai vues à la télévision, je ne le pense pas, car ces enfants ont l’air d’avoir très faim », ajoutant que « toute la région (Gaza) est en proie au chaos. Ils ont besoin d’avoir accès à la nourriture et à la sécurité immédiatement », a déclaré Trump.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a également rejoint les propos de ce dernier en disant qu’« Il s’agit d’une crise humanitaire ; un désastre absolu. Personne ne veut voir cette situation et je pense que le peuple britannique est écœuré par ce qu’il voit ».
Ceci dit, pour chef de l’ONU, Antonio Guterres, la faim ne doit jamais être utilisée « comme une arme de guerre. Il a notamment évoqué ce 28 juillet les conflits en cours à Gaza et au Soudan. Cet appel intervient alors qu’Israël a annoncé une “pause tactique” quotidienne dans ses opérations militaires dans certaines parties de la bande de Gaza, “visant à accroître l’aide humanitaire” entrant dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, après cinq mois de blocus.
“Les conflits continuent de propager la faim à Gaza, au Soudan et au-delà. La faim alimente l’instabilité et compromet la paix. Nous ne devons jamais accepter la faim comme une arme de guerre”, a affirmé le Secrétaire général des Nations unies en visioconférence au sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires (UNFSS) organisé en Ethiopie.
Sous pression internationale, Israël desserre son étau sur l’enclave palestinienne, et a entamé lundi pour la deuxième journée consécutive une pause de 10 heures dans les combats dans trois zones de Gaza.
Des niveaux alarmants de malnutrition
L’armée israélienne a déclaré que ses opérations à Al-Mawasi, Deir Al-Balah et dans la ville de Gaza seraient suspendues tous les jours de 10 h à 20 h, heure locale, jusqu’à nouvel ordre, afin de permettre l’acheminement de l’aide dans l’enclave.
Une annonce qui survient dans un contexte de détérioration alarmante de la situation humanitaire.
L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU a ainsi alerté sur des “niveaux alarmants de malnutrition” dans l’enclave palestinienne. “La malnutrition suit une trajectoire dangereuse dans la bande de Gaza, marquée par un pic de décès en juillet”, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué.
Sur les 74 décès liés à la malnutrition recensés depuis le début de l’année, 63 ont eu lieu en juillet, dont vingt-quatre enfants de moins de 5 ans, un enfant de plus de 5 ans, et trente-huit adultes, a souligné l’agence onusienne basée à Genève. “La plupart de ces personnes ont été déclarées mortes à leur arrivée dans des établissements de soins ou sont mortes peu après, leurs corps montrant des signes clairs d’amaigrissement sévère”, précise l’OMS.