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De plus en plus de réservistes et d’officiers israéliens refusent de participer à la guerre à Gaza

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De plus en plus de réservistes et d’officiers israéliens refusent de participer à la guerre à Gaza. (Archives)

De plus en plus de réservistes et d’officiers israéliens refusent de participer à la guerre à Gaza et accusent le Premier ministre Benjamin Netanyahu de faire perdurer le conflit pour des raisons politiques. Des voix discordantes s’élèvent même au sein de son propre camp.

La colère gagne du terrain dans les rangs de l’armée israélienne. Embourbé dans 21 mois de conflit et quatre mois de blocus à Gaza, Benjamin Netanyahu fait désormais face à une fronde croissante de jeunes réservistes, officiers en service et vétérans refusant de participer à ce qu’ils considèrent comme sa guerre, rapporte The Telegraph dimanche 27 juillet.

Beaucoup accusent le Premier ministre du régime de prolonger la guerre par pur calcul politique, dans le but de se maintenir au pouvoir. L’échec cuisant des négociations de Doha la semaine passée n’a fait que renforcer ce sentiment et nourrir le pessimisme ambiant.

« Il est désormais clair pour la plupart des Israéliens que si la guerre à Gaza continue, c’est d’abord à cause des intérêts politiques, personnels et judiciaires de Netanyahu », dénonce Eran Etzion, ancien numéro deux du « Conseil de sécurité nationale» du régime. Selon lui, Netanyahu redoute que la fin des combats ne provoque l’éclatement de sa fragile coalition, dominée par des partis extrémistes.

« Netanyahu a besoin que la guerre continue pour renforcer son emprise sur le pouvoir. Cela n’a plus rien à voir avec le Hamas », a-t-il souligné.

Rupture au sein de l’armée

Ron Feiner, 26 ans, capitaine dans la 933e brigade Nahal, incarne cette rupture. Lui qui rêvait d’une carrière d’officier dans les Forces armées israéliennes a refusé d’être mobilisé à Gaza. Pour cet acte, il a écopé de 25 jours de prison.

« Lorsque les bombardements ont repris, j’ai compris que notre gouvernement voulait prolonger cette guerre autant que possible, sans aucune intention d’y mettre fin », confie-t-il, dénonçant une guerre qui a entraîné la mort de plus 59 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza. Pour lui, les images d’enfants à Gaza devraient entraîner une plus grande rupture encore.  

Et Ron Feiner n’est pas seul. De plus en plus de réservistes ne répondent plus aux convocations : certains « oublient » volontairement de consulter leurs e-mails, d’autres invoquent des urgences familiales ou médicales. Bien que les chiffres soient gardés sous silence, des ONG et des élus estiment que le taux de participation à la mobilisation pourrait être tombé à 60 %.

Une contestation qui dépasse les rangs de l’armée

Même au sein du cabinet Netanyahu, le doute s’installe. Le chef d’état-major, Eyal Zamir, a affirmé qu’il ne restait plus grand-chose à gagner sur le plan militaire, surtout au prix de la vie des quelque vingt captifs encore détenus à Gaza.

Netanyahu pourtant, s’acharne à répéter que le Hamas ne doit pas seulement être affaibli, mais totalement éradiqué, militairement comme politiquement. Selon lui, la meilleure façon d’obtenir la libération des détenus est de frapper encore plus fort. Il sait également que céder trop tôt pourrait faire exploser sa coalition. Un cessez-le-feu ou un accord de libération des captifs risquerait de pousser ses alliés à le lâcher, provoquant sa chute.

À cela s’ajoute une pression internationale grandissante. Même des alliés historiques d’Israël comme la France, la Grande-Bretagne, le Canada ou l’Australie ont récemment dénoncé les conditions humanitaires à Gaza, notamment la famine. 

Israël a déclenché son assaut brutal sur Gaza le 7 octobre 2023, après que le groupe de résistance palestinien, Hamas a mené son opération historique contre l’entité occupante en représailles aux atrocités intensifiées du régime contre le peuple palestinien.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV