« Lorsque la rapporteuse spéciale [des Nations unies] est frappée par l’intimidation et la sanction, suivies d’une démission collective des membres de la Commission onusienne chargée d’enquêter sur les exactions commises dans les territoires palestiniens occupés, cela montre que les instances internationales ne sont même plus autorisées à enregistrer la vérité. »
C’est ce qu’a écrit le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, jeudi sur X, faisant référence à l’annonce, le 9 juillet, des mesures punitives américaines contre la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, à la suite de quoi les trois membres de la Commission d’enquête de l’ONU sur les crimes commis dans les territoires palestiniens occupés ont présenté leur démission lundi.
Dans son message, Baghaï a affirmé que la démission collective des enquêteurs de l’ONU à la suite des sanctions imposées à la rapporteuse spéciale ne doit pas être prise à la légère. « Cet événement tire la sonnette d’alarme sur l’effondrement de l’ordre juridique et normatif mondial », a affirmé le diplomate.
D’après le porte-parole de la diplomatie iranienne, les instances internationales sont en passe de perdre leur légitimité, leur efficacité, leur autorité et le sens même de leur mission. Les générations futures affirmeront que le silence, l’inaction et le double standard envers les oppressions et les injustices ont conduit à l’effondrement de l’ordre normatif mondial, a indiqué Esmaïl Baghaï.
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Francesca Albanese opère sous mandat du Conseil des droits de l’homme de l’ONU indépendamment de la bureaucratie onusienne. Elle a été victime de diffamations et de menaces répétées de la part de responsables israéliens et de groupes de pression en raison de ses reportages précis et factuels sur la situation à Gaza et en Cisjordanie occupée.
Malgré une réaction politique croissante, les défenseurs des droits humains continuent de s’alarmer de la catastrophe humaine qui sévit à Gaza.
Depuis octobre 2023, le régime israélien a tué des dizaines de milliers de Palestiniens – pour la plupart des civils, des femmes et des enfants – dans un contexte de destructions généralisées et de famine due au blocus.