Dans un nouveau rapport, le ministère iranien des Affaires étrangères a détaillé comment l’agression militaire israélienne à grande échelle et non provoquée contre l’Iran a violé le droit international et les principes humanitaires.
Le rapport, intitulé « Attaque éhontée du régime israélien contre le droit international », documente de nombreuses victimes civiles, des dégâts aux infrastructures et des assassinats ciblés de commandants militaires et de personnalités scientifiques à la suite de l’agression qui a débuté le 13 juin et a duré 12 jours.
Selon le rapport, le matin du 13 juin, Israël, dirigé par un Premier ministre faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a lancé une attaque militaire préméditée et à grande échelle sur le sol iranien avec le feu vert des États-Unis.
L’agression, note le rapport, a été menée sans provocation, en violation flagrante de la Charte des Nations unies, en particulier de l’article 2 (4), ainsi que de nombreuses résolutions, notamment celle de 2625 (XXV) et celle de 3314 (XXIX) de l’Assemblée générale des Nations unies.
Comme le souligne le rapport, le régime israélien a mené des frappes aveugles sur des zones civiles densément peuplées, des infrastructures vitales, des installations nucléaires et des civils.
Il en a résulté des centaines de morts, des milliers de blessés et des dommages importants aux installations médicales, éducatives et industrielles du pays dans les zones civiles.
Citant l’article 51 de la Charte des Nations unies, l’Iran qualifie ses opérations de représailles contre le régime israélien comme légitime défense, limitée aux « objectifs militaires dans les territoires occupés palestiniens ».
Le rapport rejette catégoriquement le recours par Israël à la fausse doctrine de « légitime défense préventive », la qualifiant d’excuse fabriquée de toutes pièces et sans fondement juridique selon les principes du droit international.
Victimes civiles et attaques contre les infrastructures civiles
Le rapport exhaustif détaille de nombreuses attaques spécifiques, notamment :
- L’immeuble résidentiel Shahid Chamran, dans le nord de Téhéran, a été pris pour cible, où 60 civils, dont 20 enfants, ont été tués.
- Plusieurs aéroports civils – Mehrabad (Téhéran), Hacheminejad (Machhad) et Payam (Karaj) – ont été délibérément pris pour cible.
- Des hôpitaux et des centres médicaux, dont l’hôpital pour enfants Hakim à Téhéran et l’hôpital Farabi à Kermanshah, ont été attaqués, endommageant des unités de soins intensifs et des ambulances.
- Des professionnels des médias ont été tués lors d’une frappe aérienne contre un siège de la télévision publique iranienne IRIB, en pleine diffusion en direct.
- Des sites culturels, tels que le monument Shahid Tondgooyan, et des services publics essentiels, notamment des raffineries de pétrole, des dépôts de gaz et des canalisations d’eau, ont été touchés, entraînant des pannes de courant et des dommages environnementaux.
Parmi les morts se trouvaient des enfants, des femmes enceintes, des travailleurs du Croissant-Rouge et un bébé de deux mois, Rayan Ghasemian, qui est décédé d’une brûlure de 80 %.
À ce jour, plus de 3 000 civils ont été blessés, dont plus de 500 ont eu besoin d’interventions chirurgicales.
Assassinats de commandants militaires et de personnalités scientifiques
Le rapport condamne Israël pour avoir perpétré des assassinats terroristes, en dressant la liste de plusieurs commandants militaires de haut rang et de scientifiques iraniens éminents tués lors de la récente agression :
Le général de division Mohammad Bagheri (chef d’état-major des forces armées iraniennes), le général de division Hossein Salami (commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique-CGRI), le général de division Gholam Ali Rashid (commandant du quartier général central Khatam al-Anbiya du CGRI) et le général de division Amir Ali Hajizadeh (commandant de la division aérospatiale du CGRI).
Parmi les victimes figurent plusieurs personnalités majeures du programme nucléaire civil iranien, dont Fereydoun Abbasi, Abdolhamid Minouchehr, le Dr Ahmad Reza Zolfaghari, le Dr Seyed Amir Hossein Feqhi, le Dr Mohammad Mehdi Tehranchi.
Les frappes ont également coûté la vie aux familles des victimes, parmi lesquelles figuraient des enfants, des conjointes et des personnes âgées.
Le contre-amiral Ali Shamkhani, conseiller principal du Leader de la Révolution islamique et ancien secrétaire du Conseil de la sécurité nationale, a survécu avec des blessures graves, à un assassinat terroriste israélien.
Attaques illégales contre des installations nucléaires
Le régime israélien a délibérément ciblé les installations nucléaires iraniennes situées à Qom, Arak, Natanz et Ispahan, toutes placées sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et utilisées à des fins pacifiques.
Ces attaques, note le rapport, ont violé :
- Le Statut de l’AIEA
- Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)
- La Résolution 487 du Conseil de sécurité de l’ONU
- Les Conventions de Genève
Le rapport met en garde contre les graves risques environnementaux liés aux dommages causés à ces installations et qualifie les actions d’Israël d’attaques contre la réglementation nucléaire internationale et la stabilité régionale.
Cyberattaques et guerre psychologique
En plus de l’agression militaire, le régime israélien a également orchestré des cyberattaques contre de grandes banques iraniennes (Sepah, Pasargad) et les bourses en ligne comme Nobitex, entraînant des pertes financières dépassant les 60 millions de dollars, note le rapport.
Le 15 juin, cinq voitures piégées ont explosé à Téhéran, s’ajoutant aux « opérations terroristes visant à semer la peur parmi la population civile », ajoute-t-il.
Complicité mondiale et violation des normes internationales
Le rapport tient les États tiers – principalement les États-Unis et leurs alliés européens – juridiquement responsables de leur soutien au régime israélien dans son agression contre l’Iran par le biais de :
des transferts d’armements, tels que l’expédition de plus de 300 missiles Hellfire en provenance des États-Unis,
des déclarations politiques de soutien, comme celles du président américain Donald Trump, qualifiant les frappes israéliennes d’« excellentes »,
une assistance militaire opérationnelle, illustrée par le déploiement du porte-avions USS Nimitz, ainsi que de ravitailleurs aériens et d’avions de chasse américains en appui aux opérations israéliennes.
Le rapport indique que ces actes violent la norme de jus cogens contre l’agression et les obligations découlant des clauses 1 et 41 des articles sur la responsabilité des États.
Le rapport souligne également la responsabilité politique et morale des dirigeants du G7, notamment le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer, ainsi que le chancelier allemand Friedrich Merz. Leur soutien explicite ou implicite aux actions militaires d’Israël, malgré leur caractère manifestement non provoqué et illégal au regard du droit international, est cité comme un acte de complicité.
Demandes adressées à l’ONU et au monde
Le rapport exhorte le secrétaire général et le Conseil de sécurité de l’ONU à condamner le régime israélien, à le tenir responsable et à prendre des mesures immédiates pour empêcher la répétition d’une telle agression non provoquée et illégale contre un pays souverain.
Il appelle tous les États membres de l’ONU à :
- Nier la légitimité des actions d’Israël,
- Cesser toute forme d’assistance à l’agresseur
- Coopérer pour rétablir la paix internationale et faire respecter le droit humanitaire.
Le rapport réaffirme l’engagement de la République islamique d’Iran à exercer son droit souverain à la légitime défense, tant qu’aucun mécanisme international efficace n’aura été instauré.
« La communauté internationale est mise à l’épreuve. L’inaction non seulement encouragera de nouveaux actes d’agression, mais portera également atteinte aux fondements mêmes de l’ordre mondial et de l’État de droit », a indiqué le rapport.