Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a averti mercredi dernier que la Chine et la Russie représentaient des menaces croissantes pour l’alliance transatlantique, confirmant que l’OTAN se préparait à une éventuelle attaque de grande envergure de la Russie sur le territoire de l’Alliance dans les prochaines années.
« Le président chinois, Xi Jinping appellera d’abord Moscou avant d’attaquer Taïwan, pour demander à son homologue russe, Vladimir Poutine de nous occuper dans cette partie de l’Europe », a déclaré Rutte lors d’une conférence de presse à Berlin aux côtés du chancelier allemand Friedrich Merz.
« La Chine renforce rapidement ses forces armées. Elle dispose désormais de plus de navires que les États-Unis. Elle en comptera 100 de plus d’ici 2030. Elle possède actuellement 1 000 ogives nucléaires. Ce n’est pas pour organiser des défilés à Pékin. Il s’agit bel et bien de s’en servir, de les utiliser », a-t-il affirmé, en prédisant que la Chine cherchera, d’une manière ou d’une autre, à prendre le contrôle de Taïwan.
« Notre hypothèse, fondée sur de nombreuses discussions que nous avons eues, et bien sûr sur ce que nous savons de nos sources, est que le risque est de plus en plus présent », a-t-il déclaré.
Rutte a affirmé que les menaces sécuritaires pesant sur la l’OTAN en provenance de la région indo-pacifique s’étaient considérablement accrues ces dernières années. Il a cité la participation active de la Corée du Nord à la guerre en Ukraine en soutien à la Russie, les livraisons de fourniture à double usage de la Chine à Moscou, ainsi que le partage de technologies de drones par l’Iran avec les forces russes.
Il a également estimé que la Russie ne s’arrêterait pas en Ukraine et lancerait probablement une attaque contre le territoire de l’OTAN dans les sept prochaines années.
« Certains de vos généraux allemands de haut rang ont prédit que d'ici trois, cinq ou sept ans, la Russie pourrait être en mesure de lancer une attaque de grande envergure sur le territoire de l'OTAN. Trois ans, c'est aujourd'hui, cinq ans, c'est la semaine prochaine, sept ans, c'est le mois prochain », a-t-il averti, ajoutant que les alliés européens devaient accroître leurs dépenses de défense pour renforcer la dissuasion.
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Rutte a souligné que les alliés de l'OTAN ont décidé d'augmenter leurs objectifs de dépenses de défense lors du sommet du mois dernier, non pas pour satisfaire le président américain Donald Trump, mais parce qu'ils reconnaissent la menace croissante.
« Nous ne dépensons pas 5 % ou 3,5 % de notre budget de base pour satisfaire une seule personne. Nous le faisons parce que nous savons que la menace est là. Une menace contre les États-Unis, une menace contre le Canada, une menace contre nos alliés européens. C'est pourquoi nous devons investir davantage dans la défense », a-t-il déclaré.
