Le nombre d’enfants palestiniens morts des suites de la malnutrition aiguë dans la bande de Gaza s’élève à au moins 66. Ceci alors que le blocus imposé par Israël continue de priver le territoire assiégé d’un accès à la nourriture, aux médicaments et au lait pour nourrissons.
Le Bureau des médias du gouvernement de Gaza a confirmé ce chiffre samedi, précisant que ces morts sont la conséquence d’une catastrophe humanitaire qui s’aggrave sous le siège imposé par le régime israélien à Gaza.
Les dernières victimes incluent trois nourrissons décédés cette semaine de malnutrition et de manque de traitement médical.
Parmi eux, Jouri al-Masri, âgée de trois mois, est décédée jeudi à Deir al-Balah après que sa famille n’a pas pu obtenir le lait thérapeutique spécialisé dont elle avait besoin pour survivre.
Le même jour, Nidal Sharab, cinq mois, et Kinda al-Hams, dix jours, sont morts à l’hôpital Nasser de Khan Younès.
Leurs familles ont confirmé avoir perdu leurs enfants en raison de la faim extrême et de graves pénuries de médicaments.
« Ces décès témoignent du crime de guerre permanent consistant à refuser l’accès aux produits de première nécessité », a écrit le Bureau des médias du gouvernement de Gaza dans un communiqué.
Il a qualifié le blocus en cours et la fermeture des frontières de « crimes contre l’humanité et de violations flagrantes du droit humanitaire international et des Conventions de Genève ».
Les responsables de Gaza ont également condamné le silence honteux de la communauté internationale face à la famine systématique et à la punition collective infligées à la population civile de Gaza.
La crise a atteint un niveau catastrophique, selon le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a indiqué vendredi qu’environ 112 enfants sont admis chaque jour dans les hôpitaux de Gaza pour recevoir un traitement contre la malnutrition.
En dépit de l’inquiétude croissante du monde entier, Israël maintient les principaux points de passage de Gaza pratiquement fermés depuis début mars. Alors que les agences des Nations Unies estiment qu’au moins 500 camions doivent entrer dans l’enclave chaque jour pour répondre aux besoins minimaux, moins de 50 sont généralement autorisés à passer.
Ce blocus s’inscrit dans le cadre de la guerre génocidaire menée par le régime contre Gaza, qui, selon le ministère de la Santé de Gaza, a coûté la vie à plus de 56 400 Palestiniens depuis octobre 2023.
Samedi, les frappes aériennes du régime ont tué au moins 60 personnes dans la bande de Gaza, selon des professionnels de santé.
Les frappes ont commencé vendredi soir et se sont poursuivies samedi matin, faisant au moins 12 morts près du stade Palestine dans la ville de Gaza, où de nombreuses familles déplacées avaient trouvé refuge.
Huit autres personnes ont été tuées dans des appartements résidentiels, selon le personnel de l’hôpital Al-Shifa, où leurs corps ont été transportés.
Les responsables de la santé ont déclaré que plus de 20 autres corps avaient été transportés à l’hôpital Nasser.
Plus tard, une frappe menée en milieu de journée sur une rue de l’est de la ville de Gaza a fait 11 morts, dont les corps ont été transférés à l’hôpital Al-Ahli.
Une étude indépendante publiée récemment sur medRxiv fournit une nouvelle estimation du nombre de morts à Gaza, portant le nombre de décès entre octobre 2023 et début janvier 2025 à près de 84 000.
Cette étude inédite révèle que plus de la moitié des personnes tuées sont des femmes âgées de 18 à 64 ans, des enfants ou des personnes âgées de plus de 65 ans.
Les chercheurs estiment qu’au cours des 15 mois précédant le 5 janvier, environ 75 200 morts violentes ont été recensées à Gaza.
Israël est accusé de crimes de guerre par la communauté internationale pour avoir pris pour cible des civils, utilisé la famine comme arme et détruit des infrastructures essentielles à Gaza.
La Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ancien ministre des Affaires militaires, Yoav Gallant, pour crimes de guerre. Les responsables du régime sont également accusés pour génocide devant la Cour internationale de Justice.