Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a qualifié d’« injustifiable » la poursuite des négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis, au milieu de la barbarie israélienne.
Ces remarques ont été formulées lors d’un entretien téléphonique avec la cheffe de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaja Kallas, qui s’est tenu samedi 14 juin, un jour après que le régime israélien a lancé ses actes d’agression meurtriers contre plusieurs zones civiles et militaires, ainsi que sur des quartiers résidentiels à Téhéran et dans d’autres grandes villes iraniennes.
Cette attaque barbare a coûté la vie à des dizaines de civils innocents, ainsi qu’un certain nombre de hauts responsables et de commandants militaires de la République islamique d’Iran.
Dans le cadre d’une riposte écrasante, l’opération baptisée Vraie Promesse III a été lancée vendredi soir. Des centaines de missiles iraniens ont réussi à percer le système anti-aérien multicouche tant vanté par le régime israélien.
Depuis avril, Téhéran et Washington ont tenu cinq cycles de pourparlers indirects, sous la médiation d’Oman, sur le programme nucléaire iranien, dans un climat de volte-face récurrentes des États-Unis, qui ont incité les responsables iraniens à critiquer les déclarations « contradictoires » de leurs homologues américains.
Lors de son entretien avec Kaja Kallas, M. Araghchi a fait référence aux messages et aux propos du président américain Donald Trump, affirmant que ces derniers prouvent le soutien direct de Washington apporté aux actions hostiles du régime israélien contre l’Iran.
Il a vivement condamné la violation de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de l’Iran par Israël, ainsi que les frappes contre des sites nucléaires et des zones résidentielles, qui ont coûté la vie à plusieurs militaires, universitaires, femmes et enfants iraniens.
Le chef de la diplomatie iranienne a appelé la communauté internationale à réagir fermement et sans équivoque face à l’agression israélienne.
En outre, il a déclaré que le peuple et le gouvernement iraniens attendent sérieusement de tous les pays, prétendument favorables à la paix et à l’État de droit, qu’ils dénoncent les crimes commis par le régime sioniste et qu’ils exercent une pression sur Tel-Aviv pour mettre un terme à ses actes d’agression et à son non-respect du droit.
Ailleurs dans ses remarques, M. Araghchi a critiqué la résolution récemment adoptée par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), rédigée par les États-Unis et la troïka européenne, contre le programme nucléaire pacifique de l’Iran. Il a qualifié ce texte de « prétexte » ayant préparé le terrain aux actes hostiles du régime sioniste contre les installations nucléaires iraniennes.
« Conformément au droit international, toute attaque contre des installations nucléaires civiles est illégale et strictement interdite. La communauté internationale est tenue d’exiger des comptes au régime sioniste pour cette violation grave et sans précédent des droits », a-t-il souligné.
Jeudi, le Conseil des gouverneurs, composé de 35 membres, a adopté une résolution accusant l’Iran de « non-respect » de ses obligations nucléaires.
La résolution, rédigée par les États-Unis, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, a été adoptée avec 19 voix pour, 3 contre et 11 abstentions. La Russie, la Chine et le Burkina Faso ont voté contre. Parmi les pays qui se sont abstenus, figurent l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Égypte, l’Inde, l’Indonésie et le Pakistan.
Par ailleurs, Abbas Araghchi a évoqué les initiatives diplomatiques de l’Iran visant à alerter la communauté internationale sur les dangers des actions déstabilisatrices d’Israël. Il a exhorté l’Union européenne ainsi que les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à adopter une position responsable, à condamner les agressions israéliennes, ainsi qu’à demander des comptes à ce régime.
« La République islamique d’Iran a donné une réponse ferme à l’agression du régime sioniste pour défendre sa souveraineté nationale, son peuple et sa sécurité, et elle est résolue à exercer son droit légitime à prendre des mesures réciproques », a-t-il insisté.
Pour sa part, la cheffe de la diplomatie européenne a exprimé sa profonde préoccupation face à l’escalade des tensions dans la région.
Kaja Kallas a déclaré que l’Union européenne est prête à soutenir les efforts diplomatiques, tant au Conseil de sécurité que dans d’autres instances internationales, dans le but d’apaiser les tensions et de rétablir la paix et la sécurité régionales.