Téhéran a déclaré avoir préparé une série de mesures proportionnées à prendre si l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) adopte une résolution anti-iranienne.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a indiqué mardi que les options de Téhéran avaient été élaborées en coopération avec l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
Il a critiqué un dernier rapport du directeur général de l’AIEA concernant le programme nucléaire iranien, lequel prétendait que l’Iran n’avait pas signalé ses activités nucléaires dans trois sites non déclarés, et soulevait des inquiétudes quant au stock d’uranium enrichi jusqu’à 60 % de pureté.
Baghaï a déclaré que le rapport de Rafael Grossi était politiquement motivé et servait les intérêts des États-Unis et de leurs alliés européens.
Il a également affirmé que les déclarations de Grossi répondaient aux objectifs politiques de pays hostiles à l’Iran.
Il a souligné que l’Iran attendait du directeur général de l’AIEA qu’il condamne les menaces répétées des États-Unis et d’Israël, plutôt que de tenter de les justifier.
Il a réitéré que, conformément aux normes de l’AIEA et au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), le programme nucléaire de l’Iran n’avait jamais dévié de sa trajectoire pacifique.
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Des responsables iraniens ont déjà critiqué le rapport confidentiel de l’AIEA, avertissant que toute démarche politiquement motivée contre la République islamique d'Iran pourrait compromettre la coopération de Téhéran avec l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU.
Au fil des années, l’agence a formulé plusieurs accusations entachées de considérations politiques à l’encontre du programme nucléaire iranien, en dépit de ses propres rapports qui ont confirmé à de nombreuses reprises la nature pacifique des activités nucléaires de l'Iran.
Mardi, Mohammad Eslami, président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, (OIEA) a déclaré que les récentes déclarations du directeur général de l’AIEA à propos des installations nucléaires de l’Iran étaient dénuées de toute validité technique et juridique. Il a ajouté que ces propos s’inscrivaient dans le cadre des opérations psychologiques du régime sioniste contre l’Iran.
« Les déclarations de M. Grossi sont totalement dépourvues de fondement technique et juridique », a-t-il affirmé, qualifiant son discours de produit des « opérations psychologiques et politiques menées depuis longtemps par le régime sioniste [d’Israël] contre la République islamique ».
Il a ajouté qu’en tenant de tels propos, Grossi avait clairement démontré « sa véritable personnalité » et prouvé qu'il faisait partie de ceux qui mènent des opérations psychologiques contre l'Iran depuis longtemps.
La République islamique reste cependant l’un des États les plus surveillés par l’AIEA, l’agence n’ayant jamais trouvé de preuve d’un quelconque « détournement » du programme nucléaire pacifique iranien.
Cette campagne s’est récemment manifestée par les projets de certains États européens de contraindre l’AIEA à adopter une résolution hostile à l’encontre de l’Iran, résolution qui pourrait entraîner le déclenchement du mécanisme de « snapback » rétablissant les sanctions des Nations unies contre la République islamique. Sous pression des Occidentaux, le Conseil des gouverneurs de l’agence pourrait adopter une telle résolution lors de sa session qui a débuté lundi à Vienne.