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«Un acte criminel et de piraterie»: l’Iran dénonce le détournement du navire humanitaire Madleen par Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, s’exprime lors de sa conférence de presse hebdomadaire, lundi 9 juin 2025 à Téhéran. ©ANA

L’Iran a réagi avec une grande fermeté au détournement du navire humanitaire Madleen par le régime israélien. L’embarcation, qui se dirigeait vers Gaza avait à son bord 12 militants internationaux engagés dans la lutte contre le blocus de l’enclave palestinienne.

Prenant la parole lors de sa conférence de presse hebdomadaire qui s’est tenue ce lundi 9 juin à Téhéran, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, a qualifié cette attaque de « l’un des événements les plus graves et terrifiants » dont la communauté internationale est témoin.

« L’attaque contre ce navire constitue sans aucun doute un acte de piraterie selon le droit international. Dans la mesure où son objectif d’empêcher l’acheminement de l’aide vers des populations victimes de génocide, elle relève également du crime », a-t-il souligné.

Ces remarques ont été formulées après que les forces israéliennes ont pris d’assaut le navire Madleen, alors que celui-ci approchait des eaux côtières du territoire palestinien sous blocus.

« La connexion a été perdue sur le Madleen. L’armée israélienne a arraisonné le navire », avait écrit la Coalition de la Flottille de la Liberté sur Telegram, ajoutant que les forces israéliennes avaient enlevé les passagers.

« Aujourd’hui, nous avons vu une vidéo du témoignage sur les faits de l’un des militants, appelant à une mobilisation générale et à intervenir pour empêcher l’arrestation des passagers à bord du navire », a indiqué M. Baghaï, en référence à un message enregistré par Greta Thunberg, une militante suédoise de renom, peu avant l’interception du navire par Israël.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne a souligné que de tels événements mettent en lumière la responsabilité des organisations internationales, en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies, qui doivent prendre des mesures immédiates afin de briser le blocus de Gaza et d’empêcher les massacres de civils, notamment des femmes et des enfants.

Les faits se sont déroulés dans le contexte de la guerre génocidaire lancée par le régime israélien contre Gaza depuis octobre 2023, qui a jusqu’à présent coûté la vie à près de 54 900 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants.

Le régime a simultanément engagé un conflit armé et renforcé son emprise sur la ville de Gaza. En renforçant son blocus, le régime a presque totalement l’accès humanitaire à ce territoire appauvri.

L’arraisonnement du Madleen représente la dernière occurrence d’une série d’incidents impliquant des convois humanitaires, et ce, en dépit des appels répétés à la retenue de la part de la communauté internationale. En mai 2025, des drones israéliens ont attaqué un autre navire humanitaire, à bord duquel se trouvaient cette fois encore Greta Thunberg, mais aussi d’autres militants, au large des côtes de Malte. Cet incident, de même que celui de l’assaut meurtrier de 2010 contre un navire d’aide humanitaire battant pavillon turc, illustre une stratégie récurrente d’Israël consistant à recourir à la force militaire pour entraver l’acheminement d’une assistance cruciale aux habitants de Gaza.

Le représentant officiel du ministère iranien a par la suite réfuté une proposition soumise à l’Iran par les États-Unis par l’intermédiaire du Sultanat d’Oman.

« Toute proposition qui ne prend pas en compte les droits du peuple iranien, qu’il s’agisse de l’enrichissement de l’uranium ou de la levée effective des sanctions unilatérales et illégales de Washington, est inacceptable », a-t-il affirmé, en faisant référence au contenu d’un plan présenté par le ministre omanais des Affaires étrangères à son homologue iranien, à la fin du mois dernier.

D’après le site américain Axios, la proposition inclurait notamment un plafonnement de l’enrichissement à 3 %, la réduction des infrastructures nucléaires iraniennes, un recul de ses activités de développement, une levée partielle et conditionnelle des sanctions, ainsi que la création d’un « consortium régional » chargé de centraliser les activités d’enrichissement.

Ceci, alors que l’Iran refuse catégoriquement toute forme de compromission de ses activités nucléaires pacifiques sur la base d’exigences excessives et inacceptables émanant de parties étrangères, refuse d’abandonner l’enrichissement sur son propre sol et met l’accent sur la levée complète et significative des mesures coercitives américaines.

« Naturellement, toute partie aux négociations est libre de soumettre des propositions, néanmoins, celle des États-Unis a omis de prendre en considération les points mis en exergue par l’Iran », a indiqué M. Esmaïl Baghaï.

La République islamique a élaboré sa propre proposition qui est sur le point d’être finalisée, a annoncé le porte-parole iranien, en la qualifiant de « raisonnable ».

« Nous conseillons aux Américains de saisir cette opportunité », a-t-il dit, ajoutant que la levée des sanctions constitue une demande sérieuse de l’Iran.

« Cette exigence a été exprimée dans des termes clairs à plusieurs reprises. La République islamique d’Iran exige la levée effective des sanctions. Le fait que cela ne figure pas dans la proposition américaine est une question dont les États-Unis se doivent de fournir une explication », a-t-il affirmé.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV