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Téhéran avertit qu'il prendra des mesures de rétorsion si l'AIEA adopte une résolution anti-Iran

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Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi. ©IRNA

L'Iran a averti qu'il prendrait des mesures de rétorsion si l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) adoptait une résolution contre le pays lors de la session du Conseil des gouverneurs prévue pour ce lundi 9 juin.

« L'AIEA ne doit certainement pas s'attendre à ce que la République islamique d'Iran poursuive sa coopération large et amicale », a déclaré le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, à la télévision d'État, lorsqu'on lui a demandé comment Téhéran réagirait si la résolution était adoptée par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA lundi.

M. Kamalvandi a déclaré que l'Iran avait déjà mis en garde les gouverneurs de l'AIEA lors de l'adoption de précédentes résolutions, mais qu'ils n'en avait pas tenu compte, ce qui a abouti à une multiplication par sept de la production d'enrichissement à 60 %, au lancement de 20 chaînes et à l'installation de machines avancées de 13e génération.

Il a ajouté que Téhéran avait préparé une liste de mesures à prendre si une telle résolution était adoptée lors de la session de lundi : « Une partie des mesures serait d'ordre technique tandis qu'une autre concernerait la nature de la coopération de l'Iran avec l'Agence ».

« Nous avons souligné à plusieurs reprises que notre enrichissement ne dépasse pas la limite de 60 % et que l'augmentation momentanée était due à des conditions techniques (comme une diminution de l'alimentation des centrifugeuses). Cette question a été résolue après examen, mais les médias et les résolutions l'ont discrètement passée sous silence », a-t-il déclaré.

Le porte-parole de l’OIEA a indiqué que la troïka européenne- à savoir la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne- cherchait à adopter une résolution anti-iranienne afin de déclencher le mécanisme de snapback (réimposition automatique des sanctions) dans les mois à venir.

Les Européens envisageraient de soumettre un projet de résolution au Conseil des gouverneurs de l'AIEA lors de cette réunion. Cela ouvrirait la voie au rétablissement de toutes les sanctions de l'ONU contre Téhéran, prévues par l'accord nucléaire de 2015, avant l'expiration du mécanisme en octobre.

Une résolution de l'AIEA pourrait compliquer davantage les négociations nucléaires indirectes entre l'Iran et les États-Unis. Téhéran s'est déjà engagé à prendre des contre-mesures décisives si le mécanisme de snapback était activé.

Dans un message publié vendredi sur son compte X, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a mis en garde la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne contre leur « acte malveillant » qui consiste à rédiger une résolution anti-iranienne. Cette démarche constitue une « erreur stratégique », a-t-il estimé.

« Après des années de bonne coopération avec l'AIEA – qui ont abouti à une résolution mettant fin aux allégations malveillantes d'une « possible dimension militaire » du programme nucléaire pacifique iranien – mon pays est une fois de plus accusé de “non-conformité” », a écrit M. Araghchi.

En effet, un rapport de l'AIEA publié samedi accuse Téhéran d'accroître encore ses stocks d'uranium enrichi, rapport qualifié par l'Iran de totalement partial et de politiquement motivé.

Le rapport prétend que l'Iran a considérablement augmenté ses stocks d'uranium enrichi jusqu'à 60 %, soit près du niveau d'environ 90 % nécessaire à la fabrication d'armes atomiques.

Dans son rapport trimestriel, l'Agence indique qu'au 17 mai, l'Iran disposait d’environ 408,6 kilogrammes d'uranium enrichi jusqu'à 60 %, soit une augmentation de 133,8 kilogrammes depuis le précédent rapport de février.

L'Iran a dénoncé ce rapport, qu'il a qualifié de « politique » et de déséquilibré, estimant qu’il a été rédigé sous la pression européenne.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV