Les États-Unis se sont retrouvés isolés en formant une minorité dans le blocage d'un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu permanent à Gaza et favorisant un retrait complet d’Israël de la bande côtière, réduite en ruines après environ 20 mois de guerre génocidaire israélienne.
Le projet de résolution a été soumis au vote mercredi, appelant à un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent dans la bande de Gaza. Il a obtenu le soutien de 14 des 15 membres du conseil. Les États-Unis, détenteurs d'un droit de veto, ont voté contre.
Coparrainé par 10 membres élus du Conseil, le projet de résolution visait à mettre fin « immédiatement et définitivement » aux hostilités, qui ont jusqu’à présent fait au moins 54 510 morts côté palestinien, en grande majorité des femmes et des enfants.
Il appelait également au rétablissement de l’accès humanitaire et des services essentiels dans ce territoire dévasté, soumis simultanément à un blocus israélien quasi total.
S’il avait été adopté, le projet aurait également soutenu les efforts diplomatiques en cours visant à permettre un cadre de cessez-le-feu progressif, comprenant le retrait des forces israéliennes et le début de la reconstruction.
S'exprimant avant le vote de mercredi, l'ambassadrice par intérim des États-Unis auprès de l'ONU, Dorothy Shea, a qualifié le projet de résolution d'« inacceptable », critiquant à la fois son contenu et le processus par lequel il a été présenté.
« Les États-Unis ont été clairs : nous ne soutiendrons aucune mesure qui ne condamne pas le Hamas et ne l'appelle pas à désarmer et à quitter Gaza », a-t-elle déclaré.
Elle a réitéré l'étiquette de « terroriste » attribuée par Washington au mouvement de résistance palestinien, qui résiste depuis des décennies aux agressions meurtrières interminables du régime israélien, qui a invariablement reçu un soutien politique et militaire américain sans faille. La diplomate américaine a encore insisté sur le retrait du Hamas de Gaza.
Réaction du Hamas
Après le vote, le Hamas a fermement condamné le veto américain, qui "donne le feu vert à la poursuite des attaques israéliennes contre les civils".
« Le veto américain incarne la partialité aveugle de l'administration américaine envers le régime d'occupation fasciste et son soutien à ses crimes contre l'humanité commis dans la bande de Gaza », a déclaré le Hamas dans un communiqué.
Le mouvement de résistance palestinien a également fustigé les États-Unis pour avoir refusé aux Palestiniens leur droit à l’autodétermination.
Pour rappel, c'était la sixième fois que les États-Unis bloquaient une résolution de cessez-le-feu liée à Gaza depuis que le régime israélien a lancé la guerre en octobre 2023.