Le président iranien Massoud Pezeshkian a déclaré que l'Iran était prêt à coopérer avec toute personne appropriée pour prouver le caractère pacifique de ses activités nucléaires, mais qu'il ne renoncerait en aucun cas à ses droits nucléaires.
Il a fait ces remarques lors d’une interview accordée à la télévision d’État omanaise, lors de son voyage dans ce pays du golfe Persique mercredi.
« S’ils veulent être sûrs [que nous ne cherchons pas à nous doter de l’arme nucléaire], nous sommes prêts à toute coopération pour garantir au monde et à la région que nous ne cherchons pas, n’avons jamais cherché et ne chercherons non plus à nous doter de l’arme nucléaire », a-t-il ponctué.
Le président a également rappelé qu'une fatwa (décret religieux) émise par le Leader de la Révolution islamique, l'Qyatollah Seyyed Ali Khamenei, avait déjà interdit à la République islamique de se doter d'armes nucléaires.
Les dirigeants de la République islamique se sont opposés à la production d’armes nucléaires, qui n'ont aucune place dans notre doctrine militaire, a-t-il réitéré.
Pezeshkian a toutefois confirmé que l’Iran continuerait d’enrichir de l’uranium à des fins pacifiques, notamment pour le traitement et le diagnostic médicaux, le développement agricole et l’amélioration industrielle.
Il a souligné que cela était conforme au droit international, ajoutant que le pays n’accepterait jamais qu’on lui dicte de cesser ses activités d’enrichissement.
A lire: Plus rien à discuter avec le Royaume-Uni s’il exige le zéro enrichissement (Araghchi)
« C'est une source de fierté pour l'establishment islamique du pays », a déclaré le haut responsable, faisant référence à la ferme volonté de la République islamique d'utiliser l'énergie nucléaire pacifique à des fins de développement.
« La science est pour tous. Nous n’accepterons pas qu’on nous dise d’arrêter l’enrichissement. Chaque pays a le droit de mener des recherches scientifiques sur l’enrichissement de l’uranium et l’usage pacifique de l’énergie nucléaire dans le cadre des conditions déterminées par le droit international », insiste encore le chef de l'exécutif.
Les remarques du président faisaient écho à l'insistance répétée des responsables américains qui demandent à l'Iran de réduire ses niveaux d'enrichissement à « zéro ». Les responsables américains sont même allés plus loin en appelant, à plusieurs reprises, à la destruction complète des installations nucléaires du pays.
Médiation et renforcement des relations entre l'Iran et Oman
Le président a également évoqué l'impact positif de la médiation d'Oman, qui a permis à l'Iran de progresser dans la réalisation de ses objectifs lors des pourparlers indirects avec les États-Unis, lancés en avril.
Quant au renforcement des relations bilatérales avec Mascate, Pezeshkian a souligné que sur le plan politique, l’Iran et le Sultanat d’Oman étaient au plus haut niveau de coopération.
Il a noté que les deux pays partageaient des points de vue similaires sur les questions régionales, notamment la cause palestinienne.
A lire: L'Iran et Oman signent 18 protocoles d'accord dans divers domaines
S’agissant des relations économiques, Pezeshkian a reconnu les difficultés posées par les sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés, mais a confirmé que les deux pays avaient convenu de collaborer pour surmonter ces obstacles et porter le volume des échanges bilatéraux à plus de 10 voire 20 milliards de dollars.