Les alertes sur l'état des finances publiques françaises se suivent et se ressemblent. Pour la énième fois en février, la Cour des comptes a mis en garde le gouvernement contre une dépense publique « en roue libre» plaçant la France « au pied du mur». Ce jeudi, c'est le Fonds monétaire international qui est revenu à la charge en insistant sur la nécessité de prendre des « décisions difficiles » pour redresser les comptes de l'État.
Le gouvernement promet pourtant de revenir sur la voie du sérieux budgétaire en ramenant le déficit public sous les fameux 3% en 2029, contre 5,8% en 2024. Le problème, c'est que personne n'y croit. Ni la Commission européenne, ni la Cour des comptes qui jugent l'exécutif trop « optimiste ». Ni même le FMI qui estime que sans nouvelles mesures « significatives », le déficit resterait autour des 6% du PIB et que la dette publique augmenterait jusqu'en 2030.
Pour ramener le déficit public sous les fameux 3%, le FMI met en garde contre le levier des hausses d'impôts, mettant en avant le « niveau élevé d'imposition de la France », « l'un des plus élevés en Europe ».
« Un redressement continu des finances publiques de l'ampleur de l'effort prévu dans le plan à moyen terme de la France, qui passerait uniquement par la fiscalité, pèserait sur la confiance des entreprises, la consommation des ménages et le potentiel de croissance », alerte le FMI qui ne prévoit que 0,6% de croissance cette année.
A la place, le Fonds conseille de « s'attacher à rationaliser les dépenses publiques et à en renforcer l'efficience, au moyen d'une action concertée à tous les niveaux d'administrations publiques: Etat, administrations de sécurité sociale, collectivités territoriales», dans un pays qui « affiche le ratio de dépenses publiques par rapport au PIB le plus élevé » dans l'UE.
Le gouvernement français compte trouver 40 milliards d'euros d'économies pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public en 2026, et entend présenter ses propositions d'ici au 14 juillet qui devraient mêler baisses de dépenses et hausses de recettes, en supprimant notamment certaines niches fiscales mais sans hausses généralisées d'impôts. Il a aussi annoncé sa volonté de fusionner et de supprimer plusieurs opérateurs ou agences de l'État dans un objectif d'économies.