Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a annoncé ce mercredi 21 mai que l’Iran envisageait de participer au prochain cycle de négociations nucléaires indirectes avec les États-Unis.
Déterminé à faire fi aux exigences excessives des États-Unis, l’Iran étudie néanmoins la date et le lieu proposés en vue d’une cinquième session de négociations sur son programme nucléaire.
Le prochain cycle de négociations pourrait avoir lieu au cours du week-end à Rome, bien que cela reste à confirmer.
« Nous étudions la possibilité de participer au prochain cycle de négociations », a déclaré M. Araghchi avant de poursuivre : « Nous examinons toujours si des négociations utiles et bénéfiques peuvent avoir lieu à cette date et dans ce lieu. »
Les déclarations contradictoires des responsables américains, notamment leur exigence d’un « enrichissement zéro » de la part de l’Iran, ont laissé le sort des négociations dans l’incertitude.
Le ministre iranien a fait savoir que Téhéran avait déjà répondu à des « demandes déraisonnables » et qu’il n’arrêterait en aucun cas son programme d’enrichissement d’uranium.
« Ces déclarations atypiques ne contribuent pas à faire avancer les négociations », a-t-il noté.
« Nous sommes prêts à avoir une conversation sérieuse pour parvenir à une solution qui garantira à jamais ce résultat. Toutefois, l’enrichissement en Iran se poursuivra avec ou sans accord », a-t-il déclaré.
La position de l’Iran sur ses « droits en tant que membre du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) est claire comme de l’eau de roche ». Le pays n’autorisera aucune « entorse à ce principe ».
« La maîtrise de la technologie de l’enrichissement est une réussite scientifique durement acquise, fruit d’un grand sacrifice de sang et de ressources », a souligné M. Araghchi faisant référence à la technologie d’enrichissement nucléaire pacifique du pays.
« Il faut cependant discuter de la levée des sanctions cruelles qui nous ont été imposées. »
Dimanche, Araghchi a mis en garde les États-Unis contre toute « demande irréaliste » lors des négociations, affirmant qu’elles étaient « complètement détachées de la réalité des négociations ».
Les délégations iranienne et américaine ont déjà tenu quatre séries de pourparlers indirects sur le programme nucléaire de Téhéran et la levée des sanctions américaines à Mascate, la capitale d’Oman, et à Rome, en Italie.
En 2018, le président américain Donald Trump s’est retiré de l’accord historique entre l’Iran et plusieurs autres pays (PGAC) qui lui accordait un allègement des sanctions en échange de restrictions visant à renforcer la confiance sur ses activités nucléaires.
L’Iran exige désormais des États-Unis des garanties pour la levée de toutes les sanctions et leur détermination à parvenir à un nouvel accord bien rodé.