Un rapport soutenu par les Nations Unies annonce que Gaza est confronté à des niveaux d'insécurité alimentaire « catastrophiques », dans le contexte de la guerre génocidaire menée par Israël contre la bande de Gaza assiégée.
Le dernier Rapport mondial sur les crises alimentaires (GRFC, selon son sigle anglais) publié le vendredi 16 mai, indique que l'insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition infantile ont augmenté pour la sixième année consécutive en 2024, touchant plus de 295 millions de personnes dans 53 pays et territoires.
Selon le rapport, le nombre de personnes confrontées à des niveaux élevés d'insécurité alimentaire aiguë a « presque triplé » en 2024.
Le GRFC, produit chaque année par le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN) et lancé par le Réseau mondial contre les crises alimentaires (GNAFC), attribue cette augmentation en particulier aux conflits, aux événements climatiques extrêmes et aux chocs économiques.
Comme l'indique le rapport, les conflits ont été la principale cause de la faim en 2024, touchant près de 140 millions de personnes dans 20 pays, notamment dans des zones confrontées à des niveaux d'insécurité alimentaire « catastrophiques », y compris Gaza, le Soudan du Sud, le Haïti et le Mali. Au Soudan, des conditions de famine ont été confirmées.
En ce qui concerne Gaza, le rapport avertit que si la guerre et le siège total imposés par Israël se poursuivent, « l'insécurité alimentaire aiguë, la malnutrition et la mortalité dépasseront les seuils de famine de mai à septembre 2025 ».
Le GRFC, qui fournit son analyse en collaboration avec les agences des Nations Unies, prévient que les perspectives pour 2025 sont « sombres », étant donné que les principaux pays donateurs ont considérablement réduit leur financement humanitaire.
« Échec de l'humanité »
« Ce Rapport mondial sur les crises alimentaires est une nouvelle condamnation sans équivoque d’un monde qui a dangereusement dévié de sa trajectoire », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
« De Gaza au Soudan, en passant par le Yémen et le Mali, la faim catastrophique, provoquée par les conflits et d'autres facteurs, atteint des niveaux records, poussant les ménages au bord de la famine », a déclaré M. Guterres.
« Il s'agit plus que d'un échec des systèmes : c'est un échec de l'humanité. La faim au XXIe siècle est indéfendable. Nous ne pouvons pas répondre à des estomacs vides avec les mains vides et le dos tourné », a-t-il déploré.