Les relations franco-algériennes et plus particulièrement la question des essais nucléaires de l'ère coloniale se sont invitées au Conseil de la Nation à l’occasion du débat autour du projet de loi relatif à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets.
Selon un rapport publié par le journal algérien El-Watan, des sénateurs algériens ont emboîté le pas au président du Sénat, Salah Goudjil, pour demander à la France d’assumer ses responsabilités historiques à travers le « nettoyage » et la « décontamination » des sites ayant abrité les essais nucléaires dans le Sahara.
Les essais en surface effectués à Reggane ont causé, selon les sénateurs, la pollution d’une grande partie du Sud algérien.
Dans ce cadre, le président du Conseil algérien de la Nation, Salah Goudjil, a affirmé que Paris doit prendre en charge les répercussions des essais nucléaires effectués dans le désert algérien durant l’ère coloniale.
Lors d’une séance de l’Assemblée consacrée à un projet de loi sur la gestion des déchets, il a souligné que les populations des zones algériennes ayant été le théâtre des essais nucléaires français dans les années 1960 continuent de subir les conséquences néfastes de ces événements.
« La position de l’Algérie est d’exiger que la France assume l’entière responsabilité de l’élimination des conséquences des essais, perpétrées par les colonialistes dans le désert algérien », a-t-il indiqué.
En octobre 2024, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé des accusations à l’encontre de la France, l’accusant de ne pas prendre les mesures nécessaires pour décontaminer les sites en Algérie où des essais nucléaires et chimiques ont été réalisés.
« Il y a des gens qui meurent encore et d’autres sont impactés. Vous êtes devenus une puissance nucléaire, et nous avons eu des maladies. Venez nettoyer Oued Namous (B2 Namous est un site situé dans la wilaya de Béchar, dans le Sud-Ouest algérien), où vous aviez développé vos armes chimiques, et jusqu’à présent, nos moutons, nos chameaux meurent après avoir mangé de l’herbe contaminée », avait martelé M. Tebboune lors de son discours devant les parlementaires des deux Chambres.
Entre 1960 et 1966, la France a procédé à plus d’une dizaine d’essais nucléaires en Algérie.
Depuis la fin des essais en 1966 et malgré les promesses, aucune initiative n’est venue de Paris afin de réhabiliter les deux anciens sites d’essais nucléaires français, à Reggane et In Ekker et les espaces environnants, ni de fournir une assistance sanitaire aux victimes que les services de santé algériens continuent à enregistrer.
Plus grave encore, la France refuse obstinément de fournir aux autorités algériennes les cartes d’enfouissement des déchets nucléaires.