Le ministre russe des Affaires étrangères a évoqué les événements clés qui ont conduit à la chute de l’ancien gouvernement syrien et a exposé les perspectives actuelles de la Russie pour l’avenir du pays.
« La Russie reste en contact permanent avec le nouveau régime syrien », a déclaré mardi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux journalistes.
Il a affirmé que la Russie ne quitterait pas le Moyen-Orient, faisant référence aux bases russes en Syrie, ajoutant que le pays avait l’intention de continuer à travailler à l’amélioration de la situation en Syrie.
Le chef de la diplomatie russe a réitéré son appel à « un dialogue inclusif » entre tous les groupes politiques, ethniques et religieux en Syrie, qui devrait également inclure « les puissances extérieures concernées ».
Lavrov a déclaré que l’ancien gouvernement syrien avait retardé les progrès dans le processus politique au cours des 10 dernières années, ne montrant aucune volonté de partager le pouvoir avec l’opposition.
En ce qui concerne les forces kurdes en Syrie, Lavrov a déclaré que ces dernières ne souhaitaient pas rétablir les liens avec l’ancien gouvernement syrien lorsqu’il était au pouvoir.
Le ministre russe a déclaré que ces groupes préféraient s’appuyer sur la présence américaine dans la région et sur la possibilité d’établir un « quasi-État » dans le pays.
Selon Lavrov, les sanctions et l’occupation américaine de zones dans l’est de la Syrie, qui ont aidé les séparatistes du pays, ont engendré les faits actuels.
La Russie et la Turquie discutent d’un règlement de la crise syrienne
Auparavant, Lavrov et son homologue turc Hakan Fidan ont eu des discussions par téléphone sur l’avancement du règlement de la crise syrienne, a rapporté le ministère russe des Affaires étrangères.
La conversation a porté sur la promotion d’un dialogue national inclusif pour résoudre le conflit en cours en Syrie.
« Sergueï Lavrov et Hakan Fidan ont également discuté de nouvelles mesures pour soutenir le règlement syrien en organisant un dialogue national inclusif impliquant toutes les forces politiques et ethno-confessionnelles en Syrie et tous les « acteurs extérieurs » capables de faciliter la recherche d’accords appropriés », indique le communiqué du ministère.
Les ministres russe et turc des Affaires étrangères ont également abordé des questions régionales et mondiales, notamment le conflit en Ukraine, tout en soulignant l’importance de préserver la sécurité énergétique.
« Une attention particulière a été accordée à la nécessité d’empêcher les actions visant à créer des risques pour la sécurité énergétique », a ajouté le ministère.
Les discussions bilatérales interviennent dans un contexte de pression accrue sur les nouveaux dirigeants syriens pour qu’ils se distancient de la Russie, alors que les pays occidentaux imposent des conditions préalables à la levée des sanctions contre le pays.
Des responsables européens ont exhorté le gouvernement intérimaire de Damas à rompre ses liens avec Moscou en échange d’incitations économiques et politiques.
La Turquie a quant à elle exprimé sa frustration à l’égard des pays occidentaux qui continuent de soutenir les factions kurdes, qu’Ankara considère comme des « organisations terroristes ».
Cette question est depuis longtemps un point de discorde, la Turquie accusant l’Occident de porter atteinte à ses intérêts sécuritaires dans la région.
