Par la rédaction de Press TV français
Le 8 janvier 2020, dès les premières heures du matin, le Corps des gardiens de la Révolution islamique a lancé des dizaines de missiles sur deux bases irakiennes où étaient stationnées des troupes américaines : la base aérienne d'Ain al-Asad et la base militaire d'Erbil.
L’attaque de missiles iranienne s’est produite cinq jours après l’assassinat du général de Corps d’armée Qassem Soleimani, commandant de la Force Qods du CGRI, par les États-Unis.
Ces raids marquent un tournant ; c'est la première fois depuis des années qu'Américains et Iraniens s'affrontent directement.
Ce fut d'ailleurs une amère surprise pour les États-Unis de voir leurs forces armées prises pour cible et cela, pour la première fois après l'attaque de la flotte de guerre américaine par le Japon à Pearl Harbor, sur l'île d'Oahu, dans l'archipel d'Hawaï, le 7 décembre 1941.
Aucun gouvernement de pays n’a jamais attaqué les bases américaines depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à laquelle les combattants japonais avaient ainsi ouvert le pied des États-Unis.
La réponse par missile du Corps des gardiens de la Révolution islamique au crime terroriste des États-Unis a donc brisé la soi-disant puissance des États-Unis d’Amérique.
Le début d'une nouvelle ère
La base aérienne d'al-Asad est un site militaire stratégique établi par les forces américaines après leur invasion de l'Irak, situé dans le gouvernorat d'al-Anbar, à l'ouest du pays et qui abritait environ 2 000 soldats américains lors de l’attaque iranienne du 8 janvier 2020.
L’attaque de missiles du CGRI est considérée comme un événement annonciateur du début d’une nouvelle ère. Bien que le Pentagone ait annoncé que la base était en état d'alerte, les systèmes radar et autres équipements américains n'ont pas pu dévier les missiles balistiques du CGRI.
La paralysie d’une base aérienne par une attaque de missiles est l’un des scénarios les plus inquiétants pour les forces américaines avancées et les planificateurs du Pentagone. Une étude de la RAND, pour ne citer qu'elle, a estimé qu'une attaque au moyen de 50 missiles balistiques pourrait rendre une grande base aérienne américaine inutilisable pour les gros avions pendant une semaine.
Les missiles ont été lancés en plusieurs vagues, espacées dans certains cas de plus d’une heure. L'un des pilotes a déclaré aux journalistes qu'une ogive iranienne avait frappé les dortoirs à côté des salles d'opération, forçant les pilotes à se retirer dans les bunkers. L'attaque a également endommagé les câbles à fibre optique reliant la station de pilotage aux équipements de communication, coupant leur liaison avec l'avion au-dessus.
Du premier tir à la dernière explosion, le bombardement a duré 80 minutes. Les Iraniens ont tiré 16 missiles, dont 11 ont atterri sur Al-Asad. Il s'agit de la plus importante attaque de missiles balistiques jamais perpétrée contre les Américains.
Une étude de 2019 a estimé qu’un missile balistique conventionnel devrait atteindre une erreur circulaire probable d’environ 50 mètres, une mesure de la précision des missiles, pour être fiable contre des cibles militaires de petite taille ou renforcées. L’attaque d’Ain al-Asad montre que les missiles balistiques iraniens ont franchi ce seuil, donnant à Téhéran la capacité potentielle de handicaper l’efficacité des forces américaines dans la région.
Impacts et victimes de l’attaque du CGRI
Contrairement à ce que les Américains voulaient suggérer via leurs premières évaluations et analyses, les informations ultérieures révèlent manifestement que ces attaques ont eu des conséquences très graves.
En effet, l’administration Trump avait d’abord prétendu que l’attaque n’avait causé « aucun dommage » aux Américains et n’avait causé que des dégâts « minimes » à la base aérienne d’Al-Asad.
Des fuites du Pentagone, ainsi que des analyses indépendantes ultérieures ont affirmé toutefois que des dizaines d’Américains ont été blessés.
Ces blessures pourraient être dues au fait que tous les soldats n'étaient pas en sécurité dans un bunker lors de l'attaque, disait à l’époque un analyste américain. Pourtant, même les occupants des bunkers n’étaient pas totalement en sécurité. Les abris antiaériens d’Ain Al-Asad n’étaient conçus que pour résister aux impacts de petites munitions telles que des roquettes et des mortiers. Une roquette Katyusha, le type le plus courant sur les champs de bataille du Moyen-Orient, transporte entre 5 et 9 kg d’explosifs puissants. Les missiles balistiques Fateh-313, en revanche, peuvent transporter plus de 500 kg d’explosifs puissants, reconnaissait l’analyste. Il est peu probable que ces abris auraient pu résister à un impact direct d’un missile balistique. Deux officiers américains, dont le commandant de la base des forces américaines d’Al-Asad, ont rapporté que les frappes avaient fait « plier comme des vagues » les portes des abris.
Les installations touchées par des ogives nucléaires comprenaient des dortoirs. Les autres cibles comprenaient des hangars d’avions et des installations de soutien similaires.
C'était comme "de vieilles vidéos d'Hiroshima", a déclaré Haines, chef des forces de sécurité protégeant la base. "La lumière vive après l'explosion, le nuage et la luminosité". Haines patrouillait dans son véhicule blindé lorsque le premier missile a frappé à seulement 75 mètres à 1h34 du matin.
Les missiles iraniens continuaient de pleuvoir par vagues, et les Américains restés au sol ne savaient pas quand un autre barrage allait arriver ni où il pourrait atterrir.
Le major Robert Hales, le médecin le plus haut gradé de la base, a déclaré que l'attaque ressemblait à un « film de science-fiction ». Lors du bombardement, il se trouvait dans un véhicule blindé à une distance sécuritaire de la base et craignait de retrouver des centaines de ses camarades morts à son retour.
« J’ai eu le souffle coupé, j’ai immédiatement perdu toute audition, j’ai eu l’impression d’être sous l’eau… suivi d’une poussière d’ammoniac au goût putride… qui a balayé le bunker [et] recouvert vos dents » a déclaré le major Robert Hales, médecin en chef d'Al-Asad.
« Les mots ne peuvent même pas décrire la quantité d’énergie libérée par ces missiles », a déclaré le major Johnson un médecin de l’air.
Plus tard, le général des Marines Kenneth Frank McKenzie a déclaré à la presse qu’il avait un plan pour évacuer la moitié des troupes et presque tous les avions. Environ 1 000 soldats ont été évacués – et à peu près autant étaient restés sur place, a-t-il affirmé. Aussi a-t-il dit que s’il n’avait pas ordonné l’évacuation, 100 à 150 Américains auraient été tués ou blessés et 20 à 30 avions détruits.
Aucun soldat américain n'a été tué lors de l'attaque, mais quelques jours plus tard, il est devenu évident qu'il s'agissait d'un événement ayant fait de nombreuses victimes. Plus de 100 militaires, hommes et femmes, ont été diagnostiqués avec des lésions cérébrales traumatiques causées par des commotions cérébrales subies pendant le bombardement.
Le major Hales a déclaré qu'on ne sait pas grand-chose sur les traumatismes cérébraux causés par une attaque de missile balistique de cette ampleur, en partie à cause de sa nature sans précédent.
« Il n'y a pas eu beaucoup d'études sur ce niveau d'onde de percussion, avec la surpression et la pression négative qui suivent immédiatement l'exposition répétée à ce phénomène », a déclaré Hales à propos de l'attaque de missiles iraniens qu’il a qualifiée d’unique.
Plus d’un an et demi plus tard, les effets secondaires de l’explosion persistent encore chez certains des soldats qui étaient stationnés à Al Asad le jour de l’attaque.
Plusieurs soldats stationnés sur la base ont raconté les maux de tête qu'ils ressentent encore, notamment le major Alan Johnson.
Johnson a été évacué d'Irak vers un centre médical en Allemagne où il a suivi une thérapie physique et orthophonique. En février, il a confié qu'il souffrait toujours de maux de tête quotidiens, d'acouphènes et de stress post-traumatique. Le major Alan Johnson a reçu une médaille Purple Heart pour ses blessures.
Vraie Promesse, la plus grande attaque combinée de drones et de missiles jamais réalisée au monde
Rien que quatre ans plus tard, la deuxième grande démonstration de force s’est produite. Le 13 avril 2024 dans la nuit, le CGRI a déclenché une opération monstre contre Israël, une première jamais réalisée par un pays contre cette entité occupante.
Plus de 300 missiles balistiques, missiles de croisière et drones suicides ont été envoyés lors de cette opération, baptisée Vraie Promesse vers des cibles militaires israéliennes.
L’attaque était une réponse à la frappe israélienne du 1er avril contre le consulat iranien à Damas qui a tué en martyr sept membres du CGRI, dont le général de brigade Mohammad Reza Zahedei, commandant de la Force Qods des Gardiens de la Révolution.
L'opération combinée de missiles et de drones Vraie Promesse de la Force aérospatiale du CGRI a été déclenchée avec le lancement de drones suicides Shahid 136 et suivie et complétée ensuite par le tir de missiles de croisière et de missiles balistiques.
Au total, entre 400 et 500 drones ont été lancés dans le cadre d’au moins quatre vagues d’attaques après quoi une série de missiles de croisière et balistiques ont été tirés, accompagnés de frappes simultanées de drones et de missiles par les groupes de l’Axe de la Résistance en Irak, au Yémen et au Liban.
L’opération lancée vers 23 heures (heure locale), du 13 avril s'est poursuivie jusqu'à environ 5 heures du matin. Simultanément à sa mise en œuvre, diverses vidéos ont été diffusées sur les réseaux sociaux, témoignant du mouvement des missiles et des drones, ainsi que leur entrée dans les territoires occupés et d'autres développements de cette opération.
Les multiples attaques de drones et de missiles ont été précédées d'une série d'attaques informatiques contre le réseau électrique et les systèmes radar du régime sioniste, qui ont entraîné des pannes de courant massives.
La Vraie Promesse exécutée après deux semaines de patience stratégique et de planification et d’exécution méticuleuses, n’était pourtant qu’une simple punition : « L'Iran pourrait mener une opération à plus grande échelle, mais l'attaque s'est limitée aux bases militaires du régime sioniste, du plateau du Golan au désert du Néguev, qui ont été utilisées dans l'attaque terroriste contre le consulat iranien à Damas », a fait savoir le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri.
Une attaque combinée et complexe qui se distingue des autres opérations militaires du CGRI
L'armée de l'air du CGRI a déjà mené une attaque combinée contre la base américaine d'Ain al-Assad en janvier 2020, où il a synchronisé deux types de missiles balistiques avec des portées et des temps de vol différents. Cependant, la complexité de la synchronisation de l'Opération Vraie Promesse a dépassé celle des deux opérations précédentes.
Ce ne sera certes pas la dernière de ce genre si les ennemis de l’Iran islamique osent encore procéder à une violation quelconque de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du pays.
L'Iran ne permettra jamais à quiconque de porter atteinte à son honneur et à sa dignité ; il n'a pas laissé l'assassinat du général Soleimani sans réponse, et a également vengé le sang du général Zahedi et de ses compagnons.
La Vraie Promesse a fait comprendre aux États-Unis et au régime sioniste à quel point la RII est sérieuse dans sa volonté de résister aux occupants et aux agresseurs. Ils savent désormais que toute confrontation militaire ou tout assassinat de forces iraniennes, de diplomates ou de scientifiques aura des conséquences irréparables.