La rapporteuse spécial de l'ONU pour la Palestine a fustigé le Parlement du régime israélien pour avoir adopté une loi autorisant la détention d'enfants palestiniens, qui sont « souvent tourmentés au-delà du point de rupture » en détention israélienne.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a qualifié ce jeudi 14 novembre dans un message publié sur X la mise en détention des mineurs palestiniens par Israël d'extrême et d’inhumaine.
L’experte de l'ONU a souligné les graves conséquences de cette politique, notant que jusqu’à 700 mineurs palestiniens sont placés en détention chaque année, une pratique qu’elle décrit comme faisant partie d’une occupation illégale qui considère ces enfants comme des menaces potentielles.
Albanese a déclaré que les mineurs palestiniens détenus par Israël sont « souvent tourmentés au-delà du point de rupture » et que « des générations de Palestiniens porteront les cicatrices et les traumatismes du système d’incarcération de masse israélien ».
Elle a également critiqué la communauté internationale pour son inaction, suggérant que les efforts diplomatiques en cours, qui s’appuient souvent sur l’idée d’une reprise des négociations de paix, ont contribué à normaliser ces violations des droits de l’homme contre les enfants palestiniens et la population en général.
Les commentaires d'Albanese interviennent en réponse à l'adoption par le Parlement du régime israélien (Knesset) d'une loi, le 7 novembre, qui autorise la détention d'enfants palestiniens de moins de 14 ans pour « terrorisme ou activités terroristes ».
En vertu de cette mesure temporaire de cinq ans, une fois que les individus auront atteint l'âge de 14 ans, ils seront transférés dans une prison pour adultes pour continuer à purger leur peine.
La loi prévoit également une clause de trois ans qui permet aux tribunaux d'incarcérer des mineurs dans des prisons pour adultes pendant une durée maximale de dix jours s'ils sont considérés comme dangereux. Les tribunaux ont le pouvoir de prolonger cette durée si nécessaire, selon la Knesset.
Cette législation souligne un changement dans le traitement des mineurs et suscite l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme quant aux conséquences juridiques et éthiques de la détention des enfants et des conditions dans lesquelles ils peuvent être détenus.
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Des milliers de Palestiniens, dont des centaines d'enfants et de femmes, sont actuellement incarcérés dans les prisons israéliennes, dont un tiers environ sans inculpation ni procès. En outre, un nombre inconnu d'entre eux sont détenus arbitrairement à la suite d'une vague d'arrestations consécutive au génocide perpétré par le régime à Gaza.
Depuis le début de la guerre de Gaza, le régime israélien, sous la supervision du ministre extrémiste Itamar Ben-Gvir, a transformé les prisons et les centres de détention en « chambres de la mort », affirme le ministère des Prisonniers et ex-prisonniers de la bande de Gaza.
La violence, la faim extrême, l'humiliation et d'autres formes d'abus envers les prisonniers palestiniens sont devenues la norme dans l'ensemble du système pénitentiaire israélien, indiquent les rapports.
Plus de 270 mineurs palestiniens sont détenus par les autorités israéliennes, en violation des résolutions de l'ONU et des traités internationaux qui interdisent l'incarcération des enfants, comme le rapportent les organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme.