Le Washington Post a constaté environ 500 rapports faisant état de civils blessés ou tués par les forces israéliennes utilisant des armes fournies par les États-Unis dans la bande de Gaza. Cependant, aucune action n’a été entreprise en réponse à ces rapports, selon les informations disponibles.
Le 30 octobre, le Washington Post ainsi que l’agence de presse Reuters ont rapporté que les événements en question avaient été documentés depuis le 7 octobre 2023 par le Civilian Harm Incident Response Guidance, un dispositif officiel du département d’État américain. Ce mécanisme a pour objectif de suivre et d’évaluer les cas d’utilisation abusive d’armements d’origine américaine qui ont été signalés.
Les responsables du Département d’État ont compilé des informations sur les incidents en s’appuyant sur diverses sources, y compris des rapports médiatiques, des organisations de la société civile, ainsi que des relations établies avec des représentants de gouvernements étrangers.
Établi en août dernier, le mécanisme a été conçu pour s’appliquer à l’ensemble des pays recevant des armements américains. Ce processus se divise en trois phases distinctes, qui englobent l’examen des incidents, l’évaluation des conséquences des politiques mises en œuvre, ainsi que la coordination des actions entre les différents départements concernés.
Selon un ancien responsable américain bien informé sur la question, aucun des dossiers relatifs à Gaza n’a encore progressé jusqu’à la troisième phase de ce mécanisme.
Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain, a déclaré que l’administration du président Joe Biden a reconnu la violation du droit international par Israël au cours des hostilités à Gaza. Néanmoins, il a également souligné que l’analyse des événements spécifiques constituait une tâche particulièrement complexe.
Miller a souligné l’importance d’une approche rigoureuse dans la conduite de ces enquêtes, en insistant sur le fait que l’objectif principal est d’atteindre une conclusion juste. Il a précisé qu’il est crucial d’éviter de se précipiter vers une réponse préconçue et de s’assurer que chaque aspect du travail est examiné en profondeur.
En outre, Miller a affirmé que les États-Unis ont communiqué régulièrement leurs préoccupations avec Israël, notamment en ce qui concerne les conséquences sur les pertes civiles.
Dans une déclaration faite au journal, John Ramming Chappell, conseiller en charge des questions juridiques et politiques au Center for Civilians in Conflict (CIVIC) a souligné que les autorités américaines choisissaient d’ignorer les éléments de preuve concernant les dommages et les atrocités largement répandues infligées aux civils palestiniens.
Cette attitude semble, selon lui, être motivée par le désir de maintenir une politique de transfert d’armes presque sans conditions au profit du régime israélien.
« En ce qui concerne la politique d’armement de l’administration Biden, tout a l’air bien sur le papier, mais cela s’est avéré dénué de sens dans la pratique lorsqu’il s’agit d’Israël », a-t-il ajouté.
William D. Hartung, spécialiste dans le domaine de l’industrie de la défense et des finances militaires aux États-Unis, affilié au Quincy Institute for Responsible Statecraft, a exprimé dans une interview accordée au Washington Post que la probabilité qu’Israël respecte la législation américaine est « presque nulle ».
Cette affirmation repose sur l’analyse des violences persistantes et sur l’importance des armements fournis par les États-Unis à Israël.
Le régime israélien a lancé une guerre génocidaire contre la bande de Gaza, le 7 octobre 2023, après que des groupes de résistance palestiniens dirigés par le Hamas ont mené l’opération Tempête d’Al-Aqsa contre l’entité usurpatrice en représailles à ses atrocités accrues contre le peuple palestinien.
Le régime a tué au moins de 43 163 Palestiniens et en a blessé quelque 101 510 autres. Il a également imposé un « siège complet » sur le territoire, coupant le carburant, l’électricité, la nourriture et l’eau aux Palestiniens qui y vivent.