TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 30 octobre 2024

Zoom Afrique du 30 octobre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Algérie : la Corée du Sud installera une fabrique d’aliments aquacoles à Ouargla
  • Des lignes de TGV prévues dans le futur système ferroviaire de l’Afrique du Sud
  • Pristine prépare son entrée sur le marché camerounais
  • Nigeria : Dangote adopte le gaz naturel comprimé pour sa flotte de camions

Les analyses de la rédaction :

1. CIJ : l’Afrique du Sud soumet son document principal contre Israël 

Lundi dernier, l’équipe juridique sud-africaine a officiellement remis un document de près de 5 000 pages à la Cour internationale de Justice (CIJ), intensifiant une action légale contre Israël en l’accusant de commettre un génocide contre les Palestiniens de Gaza. Ce dossier, qui représente une nouvelle étape dans la démarche judiciaire entamée en décembre 2023, vise à présenter des preuves et arguments établissant que les actions israéliennes montrent une « intention spéciale de commettre un génocide », selon une déclaration du président sud-africain Cyril Ramaphosa. 

Depuis plusieurs semaines, l’invasion militaire israélienne dans le nord de Gaza fait l’objet d’une condamnation croissante sur la scène internationale. En dépit des mesures d’urgence ordonnées par le tribunal de La Haye – visant à stopper l’offensive militaire et à permettre un accès humanitaire à Gaza – l’Afrique du Sud affirme qu’Israël a persisté dans ses attaques, ignorant ainsi des ordres qui auraient permis une atténuation des souffrances infligées aux civils gazaouis. 

Malgré le rejet de ces accusations par Israël, cette invasion militaire barbare a suscité une réaction mondiale d’indignation, marquée par une montée de la solidarité envers le peuple palestinien et un questionnement croissant sur la légitimité des actions israéliennes. En effet, la situation humanitaire sur place continue de se dégrader : la rareté de l’aide humanitaire, le déplacement forcé des populations, ainsi que la faim et la destruction de logements ont exacerbé les conditions de vie déjà désastreuses des Palestiniens, surtout dans le nord de Gaza où les tensions restent extrêmes. 

Face à ces événements, plusieurs pays, dont la Palestine, l’Espagne et le Chili, ont également exprimé leur souhait de se joindre à la plainte sud-africaine. Les Nations unies, pour leur part, ont récemment alerté sur la gravité de la situation, rapportant qu’au moins 400 000 personnes demeurent prises au piège dans le nord de Gaza sans accès suffisant à la nourriture ou à des soins de base. 

L’évolution de ce dossier devant la CIJ met en lumière des fractures profondes au sein de la gouvernance mondiale, la plainte sud-africaine portant sur le non-respect par Israël des résolutions et décisions internationales. « Israël continue de bafouer le droit international, mettant ainsi en péril les institutions internationales qui devaient, dans leur fondement, garantir la responsabilité de tous les États », a souligné le président Ramaphosa dans son discours. 

Les prochains mois détermineront si la CIJ reconnaîtra, ou non, la validité des accusations de génocide portées contre Israël. Israël dispose jusqu’au 20 juillet 2025 pour formuler une réponse officielle aux accusations. 

2. Le Burkina Faso adopte la devise de l’ère Thomas Sankara 

Cet article explore le renouveau de l’indépendance et du souverainisme au Burkina Faso, marqué par un retour aux idéaux instaurés par Thomas Sankara, leader révolutionnaire emblématique. En réinstaurant la devise « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », l’Assemblée législative de la transition burkinabè a fait un pas significatif vers la résurgence d’une identité nationale forte, résistante aux influences extérieures. Cette décision unanime des députés symbolise bien plus qu’un retour en arrière : elle incarne la volonté du Burkina Faso de se détacher des systèmes de domination financière et politique imposés par les pays occidentaux. 

Le refus de se soumettre aux organismes financiers étrangers, comme l’avait prôné Sankara, trouve un écho profond dans les politiques actuelles. Arrivé au pouvoir en 1983, Sankara avait dénoncé le poids écrasant de la dette extérieure, affirmant que le peuple ne devait pas souffrir pour des dettes accumulées sous des régimes qui ne le représentaient pas. Lors de la 25e session de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1987, Sankara avait proposé de refuser le paiement de la dette en tant qu’acte de survie pour l’Afrique, pour lutter contre le néocolonialisme et construire une réelle indépendance économique. 

Les dirigeants burkinabè d’aujourd’hui s’inspirent de cet héritage, déterminés à redonner le pouvoir à leur peuple et à démontrer l’importance de l’autonomie économique et politique. En adoptant la devise révolutionnaire « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », ils ravivent l’esprit d’unité et de solidarité qui anime la nation. Ce choix répond également à une volonté populaire : cette devise est un symbole de résilience face aux défis actuels, notamment les pressions économiques et les exigences financières qui pèsent lourdement sur l’Afrique. 

Le retour aux valeurs sankaristes démontre ainsi la volonté du Burkina Faso de forger son propre destin, libre de toute influence étrangère imposant des modèles de développement incompatibles avec les réalités africaines. En envisageant de refuser de payer la dette, les autorités actuelles cherchent à libérer le pays des chaînes économiques, pour consacrer pleinement les ressources nationales au développement interne, comme l’avait rêvé Sankara. Cette vision renforce l’idée que les ressources du pays doivent avant tout profiter aux Burkinabè, et non aux institutions financières internationales. 

En réintroduisant « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », le Burkina Faso se dresse en modèle pour l’Afrique, prouvant que le chemin de l’autodétermination est possible, même face aux structures de pouvoir établies. Ce choix renouvelé représente une force d’espoir pour une Afrique unie, indépendante et guidée par des idéaux profondément ancrés dans les aspirations populaires. 

3. Le géant français Orano quitte le Niger 

Le groupe nucléaire français Orano a annoncé la suspension de sa production d’uranium au Niger, indiquant son incapacité à fonctionner. Dans un communiqué, la porte-parole du groupe français, présent au Niger depuis 1971 et récemment déclaré persona non grata, a indiqué que les difficultés financières croissantes de la filiale minière d’Orano, Somaïr, avaient « contraint la société à suspendre ses activités » dans la région d’Arlit, au nord du Niger. 

En effet, Orano, qui détient 63,4 % des parts de la Somaïr, a annoncé que la société cesserait ses activités à compter du 31 octobre, en raison de la détérioration de la situation financière de la Somaïr. 
Il est à noter que depuis le changement de gouvernement au Niger, il est devenu difficile pour l’entreprise française de maintenir sa présence dans le pays en raison de la situation politique tendue entre les parties nigérienne et française. 
Le 11 juin 2024, le ministère des Mines de Niamey a annoncé que le permis d’exploitation d’Orano sur le site d’Imouraren serait retiré et restitué à l’État. Suite à cette annonce, seul l’unique gisement d’Arlit, la Somaïr, restera dans le giron d’Orano après la fermeture de Cominak en mars 2021 suite à l’épuisement des ressources. 
Mais le gouvernement de transition qui détient le pouvoir à Niamey a répété à plusieurs reprises sa volonté de revoir radicalement le système d’exploitation des matières premières sur son territoire par les sociétés étrangères. 
Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir en juillet 2023, a accusé les gouvernements précédents de « soumission aveugle » à la France, annonçant notamment la rupture des accords de coopération avec la France et l’Union européenne ainsi que le retrait des forces armées et de l’armée américaine. 
Les mines africaines ont eu un effet bénéfique sur l’économie française, tandis que la situation économique des pays de la région se dégradait sensiblement en raison de la politique coloniale menée par Paris sur le continent africain à travers les anciens leaders jugés pro-français. 
Depuis 50 ans, la société française ORANO (Areva) développe de riches mines d’uranium au Niger, ce qui a contribué à un fort essor de l’économie française à l’échelle internationale. 
Le Niger dispose d’un énorme potentiel énergétique qui le rend intéressant pour de nombreuses forces économiques mondiales. Selon les données de l’Agence européenne pour l’approvisionnement en énergie atomique (ESA), le Niger était le septième producteur mondial d’uranium en 2021, fournissant 4,7 % de la production mondiale. 
Environ un quart des approvisionnements en uranium naturel des centrales nucléaires européennes en 2022 provenaient du Niger, ce qui en fait le deuxième fournisseur du continent après le Kazakhstan. 
Mais la situation dans la région du Sahel est devenue différente. Avec la montée au pouvoir des patriotes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, la volonté du trio de l’Alliance des États du Sahel (AES) de reconsidérer les relations avec l’ancienne puissance coloniale, y compris les accords miniers conclus sous les gouvernements pro-français, se confirme. 
Les mesures prises par le Niger et les pays de l’AES pourrait apporter des changements positifs, notamment la restauration d’une souveraineté économique absente dans la région depuis des décennies en raison des politiques néocoloniales poursuivies par les forces étrangères. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV