TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 24 septembre 2024

Zoom Afrique du 24 septembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Horticulture : la Marocaine SPMS lève 15,6 millions $ pour sa croissance
  • Kenya : la Banque Nationale lance un fonds de 15 millions $ en soutien à l’agriculture
  • Côte d’Ivoire : 48,7 millions $ pour le chantier routier Fresco-Grand Béréby
  • Air Congo : le vol inaugural annoncé pour début décembre 2024

 

Les analyses de la rédaction :

1. Souveraineté technologique : l’AES lance un satellite commun avec la Russie pour connecter et sécuriser le Sahel 

L’Alliance des États du Sahel (AES) s’engage dans un projet ambitieux visant à développer son autonomie technologique avec la création d’un satellite commun en partenariat avec la société russe Roscosmos. Cette initiative, qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso, marque une étape stratégique dans la quête de souveraineté technologique et de renforcement des capacités infrastructurelles des pays de l’alliance. 

L’un des piliers de ce projet est la mise en orbite d’un satellite de communication, dont les applications vont bien au-delà de la simple transmission de signaux de télévision et de radio. Dans des pays où les infrastructures de communication sont encore très limitées, notamment dans les zones rurales et difficiles d’accès, ce satellite offrira une connexion internet à haut débit via la technologie VSAT. Il pourra aussi supporter des services de télécommunication, comme le téléphone et les échanges de données, facilitant ainsi le désenclavement numérique des populations et contribuant à la réduction de la fracture numérique dans les régions les plus reculées. 

Ce projet souligne l’importance de l’indépendance technologique pour les pays de l’AES, souvent tributaires de grandes entreprises étrangères pour leurs services numériques et de communication. En se dotant de leur propre satellite, ces États affirment leur volonté de maîtriser leurs infrastructures clés, en assurant eux-mêmes la gestion et l’accès à ces technologies stratégiques. 

Le deuxième volet du projet concerne un satellite de télédétection, dont les applications potentielles sont vastes et cruciales pour la région sahélienne. Sur le plan de la sécurité, il permettra aux trois pays de l’AES de mieux surveiller leurs frontières, dans une région où les défis sécuritaires liés au terrorisme et aux mouvements transfrontaliers sont nombreux. Grâce à des images satellitaires, ces États pourront mieux coordonner leurs efforts de surveillance, anticiper les menaces et renforcer la sécurité nationale. 

Au-delà de l’aspect sécuritaire, ce satellite jouera un rôle clé dans la gestion des ressources naturelles. Le Sahel, avec ses vastes étendues de terres agricoles, de pâturages et de forêts, est vulnérable aux aléas climatiques, notamment les sécheresses et les inondations. Grâce à la télédétection, les gouvernements pourront mieux suivre l’évolution de ces ressources et planifier leur gestion de manière plus efficace. La cartographie de l’occupation des sols, l’inventaire des ressources forestières et le suivi des situations d’urgence seront également facilités, apportant une réponse plus rapide et plus efficace aux catastrophes naturelles. 

Le choix de la Russie et de Roscosmos comme partenaire principal de ce projet spatial n’est pas anodin. Dans un contexte de réalignement géopolitique, les pays de l’AES cherchent à diversifier leurs partenariats internationaux en s’éloignant des anciennes puissances coloniales comme la France et en renforçant leurs liens avec des pays non occidentaux. La Russie, par son expertise reconnue dans le domaine spatial, offre à l’AES une alternative crédible pour le développement de ses infrastructures technologiques. Ce partenariat stratégique pourrait aussi ouvrir la voie à d’autres collaborations dans des secteurs tels que l’énergie, la défense, ou encore l’éducation scientifique. 

Ce projet de satellite commun représente un pas significatif vers la souveraineté technologique et l’indépendance stratégique des pays de l’AES. En s’associant à la Russie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso affirment leur volonté de tracer leur propre voie, en s’appuyant sur des partenaires capables de les accompagner dans leur développement, tout en se détachant de la dépendance historique vis-à-vis des puissances occidentales. Ce projet pourrait également inspirer d’autres initiatives similaires à travers le continent africain, où la maîtrise des technologies de pointe est devenue un enjeu crucial pour le développement économique et social. 

2. Niger : un exemple de détermination dans la lutte contre le terrorisme 

Depuis sa rupture avec la France et les États-Unis, le Niger a fait preuve d’une résilience exemplaire dans la lutte contre le terrorisme. Alors que des puissances occidentales, avec leur technologie de pointe, ont peiné à éradiquer la menace terroriste dans la région sahélienne, l’armée nigérienne se distingue aujourd’hui par ses succès militaires remarquables. L’annonce récente de la neutralisation de plus de 100 terroristes lors d’une opération coordonnée près de Niaktiré, dans la région de Tillabéry, met en lumière l’évolution spectaculaire des capacités militaires du Niger. 

Le dimanche 15 septembre, une unité des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) stationnée à Niaktiré a fait l’objet d’une attaque terroriste d’envergure. Plutôt que de reculer face à cette menace, les soldats nigériens ont tenu leur position avec une bravoure saluée par l’état-major de l’armée. Cette résistance a permis d’infliger des pertes considérables à l’ennemi. L’intervention rapide des forces spéciales, soutenues par des frappes aériennes précises, a permis de neutraliser les assaillants, éliminant ainsi toute forme de résistance. 

Cet exploit est d’autant plus remarquable que, dans un contexte marqué par l’absence d’appui direct des forces occidentales, l’armée nigérienne a su coordonner avec efficacité des opérations terrestres et aériennes complexes. Des moyens aériens, utilisés de manière décisive, ont non seulement permis de désorganiser les terroristes, mais aussi d’anéantir leurs dernières positions, y compris leurs retranchements dans des zones difficiles d’accès. 

Ce succès s’inscrit dans un contexte de transformation profonde des capacités militaires du Niger. Depuis la fin de la coopération avec la France et les États-Unis, le Niger a pris des mesures importantes pour renforcer son autonomie en matière de sécurité. Le gouvernement nigérien, conscient de l’importance de l’indépendance stratégique, a investi massivement dans l’équipement de ses forces armées et dans la formation de ses soldats. 

Les forces nigériennes, autrefois perçues comme dépendantes des soutiens militaires étrangers, ont démontré leur capacité à prendre en main la défense de leur territoire. Les opérations récentes illustrent une évolution tactique, avec un recours accru à des forces spéciales formées pour des missions spécifiques et à une meilleure coordination entre les forces terrestres et aériennes. Cette synergie a permis de mener des actions offensives efficaces et de repousser des attaques terroristes de grande ampleur. 

La rupture avec les anciennes puissances coloniales et les États-Unis a permis au Niger de revoir sa stratégie militaire et de se tourner vers d’autres partenaires, tout en renforçant ses propres structures internes. Alors que les interventions occidentales dans le Sahel ont souvent été critiquées pour leur inefficacité à long terme et leur dépendance à des technologies parfois inadaptées aux réalités locales, le Niger a montré qu’une approche plus locale, adaptée aux particularités du terrain et fondée sur une connaissance approfondie des zones d’opération, pouvait donner de meilleurs résultats. 

En effet, l’armée nigérienne, en s’appuyant sur son expérience du terrain et sa proximité avec les populations locales, a réussi à collecter des renseignements essentiels pour ses opérations. Ce lien avec les communautés locales, souvent ignoré par les puissances extérieures, a permis de déceler les mouvements des terroristes, d’anticiper les attaques, et de réagir avec une grande précision. 

Malgré ce succès éclatant, la lutte contre le terrorisme reste un défi de taille pour le Niger. La région de Tillabéry, située à la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, est régulièrement la cible d’attaques de groupes terroristes, notamment de ceux affiliés à Al-Qaïda et à Daech. L’armée nigérienne a payé un lourd tribut lors de cette dernière opération, avec cinq soldats tombés au combat et 27 autres blessés, soulignant le prix élevé que le pays continue de payer pour assurer sa sécurité. 

Cependant, le courage et la détermination des soldats nigériens démontrent que le pays est désormais capable de faire face à ces menaces de manière autonome. La mobilisation rapide des renforts, la gestion efficace des opérations militaires et la capacité à riposter montrent que l’armée nigérienne est en pleine montée en puissance. 

Le Niger est en train de s’affirmer comme une force militaire capable de réussir là où les puissances occidentales ont échoué. En s’émancipant de ses partenariats militaires traditionnels, le pays a su développer une approche plus pragmatique et adaptée à ses besoins. La neutralisation de plus de 100 terroristes à Niaktiré est un exemple frappant de cette nouvelle dynamique. 

L’engagement du Niger dans la lutte contre le terrorisme, marqué par une évolution rapide de ses capacités militaires, inspire aujourd’hui de nombreux pays de la région. Ce succès prouve qu’avec de la détermination, des forces armées bien entraînées et une stratégie axée sur l’autonomie, il est possible de repousser efficacement les menaces terroristes. Le Niger montre ainsi la voie à d’autres nations sahéliennes qui aspirent à une souveraineté militaire totale, à l’abri des influences étrangères. 

3. Renforcement des services de renseignement burkinabés : un bouclier contre la déstabilisation 

Le Burkina Faso, confronté depuis plusieurs années à des défis sécuritaires majeurs, renforce progressivement ses capacités en matière de renseignement et de contre-espionnage. La récente déclaration du ministre de la Sécurité, le commissaire Mahamoudou Sana, diffusée le 23 septembre, à la télévision nationale, met en lumière l’évolution impressionnante des services de renseignement burkinabés, qui ont déjoué plusieurs tentatives de déstabilisation « aussi pernicieuses qu’insistantes ». Ces actions s’inscrivent dans une dynamique plus large de renforcement des moyens et des capacités de l’État burkinabé pour contrer les menaces internes et externes. 

Le Burkina Faso, autrefois perçu comme vulnérable face à des attaques terroristes et à des tentatives de coups d’État, semble avoir franchi une étape décisive dans la protection de ses institutions et de ses dirigeants. D’après le ministre Sana, plusieurs tentatives de subversion orchestrées par des individus résidant à l’étranger ont été déjouées. Ces acteurs, « appuyés par certains services de renseignement de puissances occidentales », avaient planifié des attaques contre des sites stratégiques, dont le palais présidentiel de Koulouba et des bases militaires, visant à plonger le pays dans le chaos. 

La réussite des services de renseignement burkinabés dans ces opérations démontre leur capacité croissante à identifier, surveiller et neutraliser des menaces complexes, souvent en lien avec des réseaux internationaux. Cette montée en puissance témoigne des efforts constants pour moderniser les méthodes de collecte et d’analyse d’informations, tout en formant des agents spécialisés dans les menaces émergentes. 

Les services burkinabés ont, semble-t-il, pu démanteler des réseaux constitués à la fois de civils, militaires et anciens militaires, certains bien connus de la scène politique nationale. Parmi les complices mentionnés par le commissaire Sana figurent d’anciens responsables politiques de haut rang, tels que Aziz Diallo, Djibril Bassolé, Alpha Barry, et Paul Henri Sandaogo Damiba, ce dernier étant un ancien chef d’État. Ces personnalités sont accusées d’avoir orchestré ou soutenu des tentatives de déstabilisation, notamment l’attaque meurtrière de Barsalogho. 

Le fait que des personnalités publiques soient directement impliquées montre la complexité des enjeux sécuritaires au Burkina Faso, où des éléments internes, parfois bien intégrés dans les rouages de l’État, cherchent à fragiliser les institutions. Cependant, la détection rapide et l’intervention des services de renseignement ont permis de déjouer ces tentatives, prouvant que le pays est aujourd’hui mieux équipé pour faire face aux menaces d’insurrection. 

L’amélioration notable des services de renseignement du Burkina Faso n’est pas le fruit du hasard. Depuis quelques années, le pays a entrepris de moderniser ses dispositifs de sécurité intérieure en s’inspirant des meilleures pratiques internationales, tout en s’adaptant aux réalités locales. La collaboration avec des partenaires stratégiques, notamment dans le domaine de la technologie et de l’intelligence artificielle, a permis de renforcer les capacités de surveillance et d’analyse des menaces. 

La mise en place d’unités spéciales de renseignement, formées pour lutter contre le terrorisme et les menaces hybrides, ainsi que l’utilisation accrue de technologies de pointe, comme la surveillance par drones et la collecte d’informations électroniques, ont permis aux forces de sécurité burkinabées d’améliorer leur réactivité et leur efficacité. Ce processus s’est accompagné d’une coopération régionale accrue avec les pays voisins, notamment dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel, pour échanger des informations et coordonner les actions contre les groupes subversifs. 

Le commissaire Sana a également pointé du doigt l’implication de puissances étrangères, via leurs services de renseignement, dans ces tentatives de déstabilisation. Cette affirmation résonne avec les tensions géopolitiques actuelles, où de nombreuses nations africaines dénoncent l’influence continue de certaines puissances occidentales dans leurs affaires intérieures. Les accusations du ministre burkinabé de la Sécurité viennent confirmer que, pour le Burkina Faso, la lutte pour l’indépendance et la souveraineté passe aussi par la neutralisation des influences extérieures qui cherchent à manipuler des acteurs locaux. 

Face à cette réalité, le gouvernement burkinabé a appelé à la vigilance des citoyens, en invitant les familles des individus impliqués à collaborer avec les autorités pour éviter toute forme de complicité. Ce message est un appel à l’unité nationale, alors que le pays cherche à se prémunir contre les tentatives de déstabilisation de l’intérieur comme de l’extérieur. 

Les services de renseignement burkinabé se sont imposés comme un pilier essentiel de la défense et de la sécurité nationale, démontrant une capacité accrue à identifier et neutraliser des menaces complexes, souvent liées à des intérêts étrangers. Cette montée en puissance est un signe encourageant pour la stabilité du Burkina Faso, qui, malgré les multiples défis sécuritaires, se positionne de plus en plus comme une nation résiliente, prête à défendre sa souveraineté. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV