Par Wesam Bahrani
Les attaques terroristes perpétrées par le régime sioniste au Liban les 17 et 18 septembre, qui ont fait des milliers de victimes, pourraient potentiellement être le pire acte terroriste de l’histoire du Liban.
« Sans la miséricorde de Dieu, plus de 4 000 Libanais auraient été tués en deux minutes, une minute mardi et une minute mercredi, et c’est ce que l’ennemi avait prévu », a déclaré le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, dans son discours mercredi après-midi.
Il a reconnu que l’explosion des appareils de télécommunication constituait un coup dur pour le mouvement de résistance qui a protégé le Liban pendant plus de quatre décennies.
Nasrallah a souligné que dans le cadre d’un conflit, « il peut arriver que le Hezbollah domine, mais il est tout aussi probable que son adversaire prenne le dessus à d’autres instants ».
Pour les partisans et les ennemis du Hezbollah, ces propos apportent un supplément de conviction dans les actions militaires du mouvement. C’est aussi la preuve de la personnalité du secrétaire général du Hezbollah.
Il n’a rien dissimulé des actes de terrorisme des sionistes, infligés à des milliers de citoyens libanais, y compris des membres de la défense civile et des professionnels de la santé qui ont subi de graves blessures.
Un jour après le discours de son secrétaire général, le Hezbollah a tiré des centaines de roquettes, visant pour la première fois de nouveaux postes et bases militaires de l’armée israélienne.
Le vendredi 20 septembre, le régime israélien a mené une nouvelle attaque odieuse dans la banlieue sud de Beyrouth, assassinant des commandants de haut rang du Hezbollah, dont Ibrahim Aqil.
En réponse, le mouvement de résistance libanais a bombardé de nombreuses cibles militaires israéliennes dans les territoires occupés, notamment la base aérienne et l’aéroport militaire de Ramat David ainsi que le siège de l’entreprise de fabrication d’armes Rafael, qui sont tous deux étroitement impliqués dans le génocide perpétré par Israël et les États-Unis à Gaza.
Le discours de Nasrallah a fourni des signes de ce qui attend le régime israélien et les colons déplacés des territoires occupés du nord. Il a également apporté des éclaircissements plus importants qualifiant les attaques terroristes de « déclaration de guerre » et de « violation des lignes rouges » définies par la Résistance dans le contexte du génocide à Gaza.
L’attaque survenue aux premières heures de dimanche 22 septembre contre l’entreprise israélienne de fabrication d’armes Rafael, près de Haïfa occupée, était la « réaction initiale » aux explosions de téléavertisseurs mardi et mercredi à travers le Liban.
Il ne fait aucun doute que c’est le début de l’escalade pour le Hezbollah. Les sionistes vont, eux aussi, intensifier leurs attaques, comme ils l’ont fait vendredi dernier en assassinant Aqil et onze autres personnes lors d’une attaque aérienne aveugle et lâche.
Le martyre constitue le sort inéluctable de l’ensemble des membres de l’Axe de la Résistance. Le Hezbollah exprime une grande fierté envers ses martyrs, qui s’engagent à protéger le Liban tout en œuvrant pour la libération de Qods.
Les représailles aux actes terroristes, selon les conséquences observées, seront menées de manière réfléchie, à la hauteur du niveau de carnage infligé à la nation libanaise.
Depuis près d’un an, les sionistes ont demandé au Hezbollah de retirer ses troupes de Radwan et de les repositionner derrière le fleuve Litani. Cette exigence, qui semblait autrefois irréaliste, n’est plus considérée comme une condition préalable, en raison de la résilience du Hezbollah sur le front.
Ce dont Netanyahu a encore plus désespérément besoin, c’est que le Hezbollah mette fin à ses opérations militaires en solidarité avec Gaza afin que 300 000 colons, déplacés depuis près d’un an, puissent retourner dans le nord de la Palestine occupée.
Au cours des derniers mois, Netanyahu a affirmé à plusieurs reprises au médiateur américain Amos Hochstein que les forces sionistes procéderaient au retrait de toutes les zones libanaises occupées, y compris les fermes de Chebaa. Il a également indiqué que des discussions indirectes seraient engagées concernant la partie libanaise occupée du plateau du Golan.
En réaction, Nasrallah a affirmé que la Résistance libanaise avait pris un engagement moral le 8 octobre 2023 en raison du génocide en cours à Gaza. Il a précisé que la lutte se poursuivrait en solidarité avec Gaza, insistant sur le fait que la Résistance ne relâchera pas ses efforts tant qu’un cessez-le-feu ne sera pas établi.
Nasrallah a affirmé de manière claire que peu importe si les sionistes tuaient 1 000, 10 000 ou même 100 000 soldats du Hezbollah, le mouvement de la Résistance libanaise ne reculerait pas. Il a fait cette promesse « au nom de ceux qui ont perdu la vie ou ont été blessés » lors des attaques terroristes du régime israélien.
« Au nom des martyrs, des blessés, de ceux qui ont perdu leurs yeux et leurs mains, et au nom de chaque personne qui a assumé la responsabilité de soutenir Gaza, nous disons à Netanyahu et à Gallant : le front libanais ne s’arrêtera pas tant que la guerre contre Gaza ne sera pas terminée », a-t-il souligné.
« Nous deviendrons plus fermes et plus déterminés à surmonter tous les périls. De tels coups ne sapent pas notre volonté. »
Les remarques de Nasrallah signifient essentiellement que le Hezbollah réagira d’une manière que le régime de Tel-Aviv ne peut pas imaginer. Son message à ses partisans au Liban et à ses ennemis est que le Hezbollah ne montrera aucune faiblesse.
Le Hezbollah adresse un message clair à ses partisans au Liban ainsi qu’à ses adversaires à Tel-Aviv, à Washington et au sein de l’OTAN : il n’y aura aucune démonstration de faiblesse de sa part et il ne reculera pas.
Afficher une certaine faiblesse à ce stade, faire un pas en arrière ou marquer une pause est quelque chose que le Hezbollah n’a jamais fait depuis 1982. S’il le fait, le régime sioniste, soutenu par les États-Unis, renverra ses chars à Beyrouth.
Nasrallah a déclaré que si les sionistes envisagent d’envahir le Liban, « ils seront accueillis avec plaisir » et que « le mouvement leur rendrait un immense service », en traquant les soldats de l’armée israélienne qui se sont retranchés dans le nord de la Palestine occupée.
Il a précisé que l’équation de force a évolué, près d’un an après le début de l’opération Tempête d’Al-Aqsa. Il a souligné que même si le régime sioniste déclenche une guerre à grande échelle contre le Liban, les opérations du Hezbollah en Palestine occupée se poursuivront sans relâche.
Cette déclaration fait écho au premier discours du secrétaire général du Hezbollah après la guerre israélienne de juillet 2006. À cette époque-là, il avait affirmé que même si l’ensemble du monde s’unissait pour mener une guerre contre le Liban, les prisonniers israéliens ne seraient pas libérés.
Le jeudi 19 septembre, il a réitéré que quoi qu’il arrive, les colons du nord de la Palestine occupée ne reviendront pas tant qu’un cessez-le-feu, jugé satisfaisant par la Résistance palestinienne, ne sera pas établi à Gaza.
Dans son message, le secrétaire général du Hezbollah a déclaré ouvertement que la bataille du Hezbollah est étroitement liée à celle du peuple et de la Résistance palestinienne.
Le Liban, le Hezbollah et le peuple libanais soutiennent fermement le peuple et la Résistance de la Palestine contre le régime d’apartheid israélien.
Wesam Bahrani est un journaliste et commentateur irakien.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV.)