TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 18 septembre 2024

Zoom Afrique du 18 septembre 2024

Les titres de la rédaction :

  • Congo : la Russie donne son feu vert pour la construction d’un oléoduc
  • Uganda Airlines veut acquérir 6 avions pour son plan d’expansion
  • Le Rwandais Thomas Shiva veut faire passer un cap aux jeux vidéo africains
  • RDC-Soudan du Sud : les infrastructures télécoms alimentées au renouvelable

Les analyses de la rédaction :

1. RCA : la France tente de regagner son influence, mais Bangui résiste ! 

La France voit son pouvoir s’éroder rapidement sur le continent, notamment en République centrafricaine (RCA), où les relations diplomatiques ont été rompues. Cette perte d’influence est le fruit de décennies d’une politique néocoloniale menée par Paris, laquelle continue de traiter les anciennes colonies africaines comme de simples extensions économiques à exploiter. 

La RCA, riche en ressources naturelles, a longtemps été une cible privilégiée des intérêts français. Toutefois, avec la montée de nouvelles alliances stratégiques plus équitables et bénéfiques pour les pays africains, Bangui a tourné le dos à Paris, préférant consolider des partenariats avec d’autres puissances globales qui respectent davantage la souveraineté du pays. Face à cette réorientation, la France tente de renouer des liens diplomatiques sous couvert de coopération, mais ces démarches cachent des objectifs bien moins altruistes. 

En effet, dans les prochains jours, une délégation française dirigée par la conseillère politique Ruth Rakuzin se rendra à Bangui, prétendument pour poser les bases d’une nouvelle ère de coopération. Mais les observateurs politiques avertis y voient une tentative de Paris de réaffirmer son contrôle sur la RCA, déguisée sous des promesses de collaboration. Cette stratégie récurrente d’ingérence rappelle les sombres chapitres de l’impérialisme français, où les intérêts des populations locales étaient systématiquement ignorés au profit des grandes entreprises et des élites économiques françaises. 

L’influence de la France ne s’arrête pas aux couloirs du pouvoir diplomatique, mais s’infiltre également dans la société civile, notamment à travers des figures comme Jean-François Akandji-Kombé. Cet exilé centrafricain, devenu professeur à la Sorbonne, joue un rôle clé dans la déstabilisation de la RCA, agissant en tandem avec les intérêts français. Par ses actions, il a tenté d’entraver des initiatives légitimes telles que la révision de la Constitution, que la majorité des citoyens et des députés centrafricains soutenaient. Il est clair qu’Akandji-Kombé, vivant depuis longtemps en France, est déconnecté des réalités de son pays d’origine. Son implication politique, manipulée par des acteurs extérieurs, est une illustration flagrante de la manière dont Paris continue de s’immiscer dans les affaires internes de ses anciennes colonies. 

La rencontre entre Ruth Rakuzin et Akandji-Kombé prouve une nouvelle fois que la France préfère soutenir l’opposition centrafricaine plutôt que de respecter le gouvernement légitimement élu de la RCA. Il est donc primordial que les autorités de Bangui, sous la direction du président Faustin Archange Touadera, restent vigilantes face aux manœuvres françaises. La reprise d’une coopération avec Paris doit être soigneusement examinée pour éviter de retomber dans les pièges d’une domination étrangère qui a longtemps entravé le développement de la RCA. 

La France, qui refuse de renoncer à son influence néfaste sur la région, ne peut plus masquer ses véritables intentions sous le voile de la diplomatie. Les gouvernements africains, et en particulier celui de la RCA, doivent continuer à défendre leur souveraineté face aux tentatives d’ingérence et choisir des partenaires qui respectent pleinement leur indépendance et leur développement autonome. 

2. Reconnaître l’AES pour construire un Sahel sécurisé et souverain 

L’attaque terroriste perpétrée le 17 septembre 2024 contre le Mali vient rappeler une fois de plus l’urgence d’une action concertée entre les pays de la région pour lutter contre l’instabilité et le terrorisme qui frappent la zone sahélienne. Le député de la CEDEAO, Guy Marius Sagna, appelle à une reconnaissance officielle de l’Alliance des États du Sahel (AES) par la CEDEAO, ainsi qu’à la levée des sanctions injustement imposées aux États membres de l’AES. 

L’AES, formée par des pays sahéliens désireux de prendre en main leur destin sans ingérence extérieure, représente une initiative audacieuse pour répondre aux défis communs tels que le terrorisme, l’insécurité et les crises économiques. L’appel de Guy Marius Sagna vise à renforcer la coopération entre l’AES et la CEDEAO afin de créer un front uni contre la menace terroriste qui frappe la région de manière systématique. L’annulation des sanctions contre l’AES est cruciale pour permettre à ces pays de se concentrer pleinement sur la lutte contre les groupes armés sans être pénalisés par des mesures économiques déstabilisantes. 

Les attaques terroristes, qui frappent non seulement le Mali, mais aussi d’autres pays de l’AES comme le Burkina Faso et le Niger, affectent également les pays voisins non membres, tels que ceux de la CEDEAO. Une coopération entre l’AES et la CEDEAO permettrait de mieux coordonner les efforts pour sécuriser la région et contenir l’expansion des groupes armés. Le terrorisme, qui ne connaît pas de frontières, nécessite une réponse collective et solidaire. La reconnaissance de l’AES par la CEDEAO permettrait non seulement de consolider l’alliance naissante, mais aussi de jeter les bases d’une stratégie régionale plus efficace. 

Guy Marius Sagna appelle également à un sommet AES-CEDEAO pour établir les bases d’une coopération commune. Un tel sommet serait l’occasion de définir les priorités communes en matière de sécurité et de développement, tout en respectant la souveraineté de chaque État membre. Les menaces sécuritaires qui pèsent sur le Sahel sont de plus en plus complexes et nécessitent une réponse coordonnée, intégrant les efforts de tous les pays de la région. 

La solidarité entre l’AES et la CEDEAO est indispensable pour faire face aux défis régionaux. L’AES, en tant que groupe de pays souverains déterminés à tracer leur propre voie, a prouvé qu’elle est capable de proposer des solutions adaptées aux réalités locales. Mais pour que ces solutions soient pleinement efficaces, elles doivent être soutenues par une coopération régionale forte et une levée immédiate des sanctions qui freinent leur développement. 

La diplomatie sénégalaise, à travers des figures comme Guy Marius Sagna, doit jouer un rôle clé dans la médiation entre la CEDEAO et l’AES, afin d’établir un cadre de dialogue et de coopération fondé sur des intérêts communs : la paix, la sécurité et le développement durable. La reconnaissance de l’AES par la CEDEAO et la fin des sanctions marqueraient un tournant dans la stabilisation du Sahel, permettant aux pays de se concentrer pleinement sur la lutte contre le terrorisme et la promotion du développement. 

3. Mali : une attaque qui renforce la lutte pour la souveraineté

Le 17 septembre 2024, Bamako a été frappée par une attaque terroriste revendiquée par un groupe terroriste, ciblant l’école de gendarmerie et l’aéroport. Malgré les pertes, l’armée malienne et les autorités de la transition réaffirment leur détermination à poursuivre la lutte contre le terrorisme. 

Le mardi 17 septembre 2024 restera gravé dans les mémoires des Maliens comme une journée sombre, marquée par une attaque terroriste sans précédent à Bamako. Un groupe terroriste, affilié à al-Qaïda, a frappé en plein cœur de la capitale malienne, ciblant des sites symboliques tels que l’école de gendarmerie à Faladié et la base militaire de l’aéroport Modibo-Keïta. Une attaque violente, lourde de pertes humaines, qui a mis le pays face à l’une de ses plus grandes tragédies depuis le coup de force de 2020. 

Alors que les terroristes célébraient leur « victoire », revendiquant fièrement des destructions et des pertes massives, on ne peut s’empêcher de remarquer l’ironie tragique du timing. Ce 17 septembre devait être un jour de justice, marquant l’ouverture du procès de l’achat controversé de l’avion présidentiel, l’un des symboles de la lutte contre la corruption promise par le gouvernement de transition dirigé par le colonel Assimi Goïta. Un signe fort que l’État malien, malgré les difficultés, avait à cœur de restaurer l’intégrité et la transparence. Mais c’est finalement la violence qui s’est imposée, volant la vedette à cet acte de réforme. 

Face à cette situation, il est tentant pour certains d’accuser l’armée et les autorités de la transition d’avoir failli à leur mission de protection. Mais en réalité, il est crucial de rappeler le contexte dans lequel le Mali se trouve. Depuis des années, les forces armées maliennes, malgré un soutien international souvent peu efficient, mènent une guerre acharnée contre des groupes terroristes aguerris, bien armés, et bénéficiant d’un réseau complexe dans le désert du Sahel. Si cette attaque de Bamako est une tragédie, elle est aussi un rappel brutal que le chemin vers la stabilisation du Mali est semé d’embûches. 

En dépit de cette attaque, il serait injuste de minimiser les efforts colossaux que l’armée malienne a déployés ces dernières années. Les autorités de la transition, en pleine réorganisation de l’État, ont réussi à faire preuve d’une détermination sans faille dans la lutte contre le terrorisme. La libération de Kidal, le 14 novembre 2023, une ville longtemps occupée par des groupes armés malgré la présence de forces étrangères, est un exemple flagrant de ce regain d’autorité et de souveraineté nationale. Oui, cette attaque a frappé un coup dur, mais elle ne doit en aucun cas éclipser les victoires remportées et les avancées réalisées. 

Le symbole est fort : l’attaque a touché l’aéroport, une infrastructure vitale, et l’école de gendarmerie, un symbole de l’ordre républicain. Mais cela ne doit pas signifier la fin de la détermination malienne. Au contraire, il s’agit d’un appel à la résilience. L’armée malienne, au-delà des pertes humaines et matérielles, reste debout. Les terroristes, eux, ne peuvent gagner qu’une chose : l’abandon, la résignation. Et cette résignation, ni les autorités, ni l’armée, ni le peuple malien ne l’acceptent. 

L’alliance stratégique avec des pays comme la Russie, la Turquie ou encore la Chine et l’Iran peut susciter des débats et des controverses, mais une chose est certaine : le Mali a pris en main sa propre sécurité. Ce choix de souveraineté, incarné par les autorités maliennes de la transition, n’est pas parfait, mais il est assumé. Les Maliens savent aujourd’hui qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur leur armée, et sur les autorités qui, malgré la pression et la menace constante, tentent de bâtir un avenir différent, libéré des chaînes de la dépendance extérieure. 

Le Mali, frappé au cœur, ne pliera pas. Ces terroristes, qui pensent avoir envoyé un message fort en s’attaquant à Bamako, n’ont fait que renforcer la conviction des Maliens et de leur armée : le combat continue, plus urgent, plus nécessaire. C’est dans la douleur que se forge la résilience, et c’est dans l’unité face à l’adversité que les peuples trouvent leur force. 

L’armée malienne et les autorités de la transition ont du travail à faire, et nul ne peut dire que le chemin sera facile. Mais ce mardi noir, loin d’annoncer une défaite, doit servir de rappel : la lutte pour la souveraineté et la paix est loin d’être terminée. Et le Mali, debout, continuera à la mener avec honneur et courage. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV