Par Maryam Qarehgozlou
Les images les plus récentes publiées par le Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT) montrent que les dégâts infligés aux structures de la bande de Gaza ont fortement augmenté en raison de la guerre génocidaire y menée par Israël.
Parmi les zones les plus touchées figurent le nord de la ville de Gaza et la ville de Rafah, dans le sud de Gaza.
La dernière évaluation des dégâts de l'UNOSAT, basée sur des images satellite publiées en juillet et des empreintes de bâtiments mises à jour en mai 2023, a révélé que 156 409 structures ont été touchées dans la bande de Gaza, où plus de 40 000 personnes ont été tuées au cours des 318 derniers jours.
« Parmi celles-ci, 30 % ont été détruits, 12 % gravement endommagés, 36 % modérément endommagés et 20 % probablement endommagés », indique l'évaluation.
Ces chiffres correspondent à environ 63 % de l’ensemble des structures de la bande de Gaza et à un total estimé à 215 137 unités d'habitation endommagées.
Par rapport à l'analyse du 3 mai, l'évaluation explique que les gouvernorats du nord de Gaza et la ville de Rafah dans le sud de Gaza ont subi la plus forte augmentation des dégâts, avec environ 2 300 nouvelles structures endommagées dans le nord de Gaza et environ 15 030 dans la ville de Rafah.
« À Rafah, la municipalité de Rafah a enregistré le plus grand nombre de structures nouvellement endommagées, soit près de 10 100 », a-t-il noté.
Augmentation de plus de 80 % des débris
L'UNOSAT a également signalé que la guerre génocidaire en cours a entraîné une augmentation substantielle de la production de débris, au total 41 946 018 tonnes métriques au 6 juillet. Ce qui représente une augmentation de 83 % par rapport aux 22 930 000 tonnes initiales enregistrées le 7 janvier.
Selon l’UNOSAT, les différentes régions ont connu des niveaux variables d’augmentation de la quantité de débris causés par les bombardements incessants et aveugles d’Israël sur ce territoire étroit au cours de la période susmentionnée. Rafah a enregistré une augmentation de 149 %, Khan Younès de 163 %, Deir Al-Balah de 95 % et le gouvernorat de Gaza de 63 %.
À noter que le gouvernorat de Gaza a enregistré le volume global de débris le plus élevé au cours de cette période.
« Selon cette analyse, pour chaque mètre carré dans la bande de Gaza, 114 kilogrammes de débris ont été générés », indique le rapport.
En utilisant l’analyse d’images satellites fournies par UNOSAT, le Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estiment que le volume de débris générés lors de l’attaque génocidaire d’Israël à Gaza est 14 fois supérieur par rapport à tous les conflits qui ont eu lieu au cours des 16 dernières années.
« L’administration [du président américain Joe] Biden a passé des mois à vous dire qu’il s’agissait d’une « opération limitée » et qu’Israël n’avait pas franchi sa fausse ligne rouge », a écrit l’universitaire et auteur américain Assal Rad dans un message sur X, anciennement Twitter, en joignant l’image de l’UNOSAT.
Évaluation des dommages de l'UNOSAT en mai
L’évaluation des dégâts et des destructions dans la région de Gaza publiée en mai par l’UNOSAT montre qu’environ 137 297 structures ont été endommagées ou détruites par les bombardements israéliens.
Cela correspond à environ 55 % de l’ensemble des structures de la bande de Gaza et à un total estimé de 135 142 unités d’habitation endommagées.
L'évaluation de mai a également indiqué que les gouvernorats de Deir Al-Balah et de la ville de Gaza ont connu la plus forte augmentation des dégâts par rapport à l'analyse d'avril.
Selon le rapport, à Deir Al-Balah la municipalité de Nuseirat a enregistré le plus grand nombre de structures nouvellement endommagées, soit 1 216 au total.
Évaluation des dégâts par l'UNOSAT en avril
En avril, les estimations de l'UNOSAT suggéraient qu'environ 123 706 structures avaient été touchées, ce qui représente environ 50 % de toutes les structures de la région, soit un total de 128 904 unités d'habitation endommagées.
Selon ce rapport, le gouvernorat de Khan Younès a été particulièrement touché à ce moment-là, avec une augmentation considérable des dégâts par rapport à une analyse antérieure en février.
À Khan Younès, les municipalités de la ville de Younès et d'al-Qarara ont été les plus durement touchées, avec respectivement 1 430 et 1 353 nouvelles structures endommagées.
Évaluation des dégâts par l'UNOSAT en février
Selon les images de l’UNOSAT recueillies fin février 2024, près de cinq mois après le début de la guerre génocidaire d’Israël contre les Palestiniens à Gaza, un total de 88 868 structures ont été endommagées ou complètement détruites à Gaza.
Ces dégâts correspondent à environ 35 % de l'ensemble des structures de la bande de Gaza, soit 121 400 unités d'habitation endommagées.
Les gouvernorats de Khan Younès et de Gaza ont connu la plus forte augmentation des dégâts, avec 12 279 nouvelles structures endommagées à Khan Younès et 2 010 à Gaza.
Évaluations antérieures
D'après les images recueillies le 15 octobre 2023, une semaine seulement après que le régime israélien a déclenché sa guerre d’envergure contre le territoire assiégé, un total de 10 584 structures, soit environ 4 % de l’ensemble des structures de la bande de Gaza, ont été détruites ou endommagées à des degrés divers.
Le 7 novembre 2023, le nombre de structures endommagées ou détruites s’élevait à 27 076, soit environ 12 % de l’ensemble des structures de la bande de Gaza.
Les zones les plus touchées par les dégâts sont les gouvernorats du nord de Gaza et de la ville de Gaza.
En moins de 20 jours, le 26 novembre 2023, les images recueillies par l'UNOSAT ont révélé que les dégâts avaient augmenté pour atteindre environ 18 % de l’ensemble des structures, soit 37 379 structures.
Une fois de plus, les gouvernorats du nord de Gaza et de la ville de Gaza ont connu la plus forte augmentation des dégâts, avec 3 806 nouvelles structures endommagées dans le nord de Gaza et 6 243 dans la ville de Gaza.
En janvier, les statistiques ont révélé qu'environ 30 % de l’ensemble des structures, soit 69 146 structures, ont été complètement ou partiellement détruites depuis le début de la guerre.
Dégâts sur le réseau routier de Gaza
Conformément à une image publiée par l’UNOSAT, le 29 mai, environ 1 100 km de routes ont été détruites, 350 km de routes gravement endommagées et 1 470 km de routes modérément endommagées.
« Selon ces données, environ 65 % de l’ensemble du réseau routier a été endommagé (y compris les routes détruites et affectées) à travers la bande de Gaza », ajoute l’évaluation.
Dégâts sur les terres cultivées de Gaza
En juillet, l’UNOSAT, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rendu publique une mise à jour sur la santé et la densité des terres cultivées dans la bande de Gaza.
« Par rapport à la moyenne des sept années précédentes, environ 65 % des champs de cultures permanentes dans la bande de Gaza ont subi une baisse significative de leur santé et de leur densité en juillet 2024 », indique l’analyse.
L’évaluation des dégâts causés aux vergers et autres arbres, aux cultures de plein champ et aux légumes qui couvrent environ 41 % de l’ensemble de la superficie de Gaza, selon les estimations récentes de la FAO.
En outre, l’évaluation montre une escalade notable dans la destruction des terres cultivées dans le gouvernorat de Rafah, passant de 52 % en juin 2024 à 55 % en juillet 2024.
La détérioration de l’état des terres cultivées, qui jouent un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire, est attribuée aux activités liées à la guerre, notamment le rasage, les déplacements de véhicules lourds, les bombardements et les tirs d'obus, ajoute le rapport.
