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Génocide à Gaza: plainte contre les entreprises britanniques fournisseurs d’armes à Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Manifestation en Grande-Bretagne contre les ventes d'armes à Israël. ©Getty Images

Des groupes internationaux de défense des droits de l'Homme ont déposé une plainte contre les entreprises britanniques pour les obliger à interdire les exportations d'armes vers le régime israélien.

Un groupe d'ONG, dont Al-Haq, Global Legal Action Network (GLAN), Amnesty International, Oxfam et Human Rights Watch, ont déposé une plainte auprès de la Haute Cour de Londres pour obtenir une ordonnance empêchant le gouvernement britannique d'accorder des licences d'exportation d'armes aux entreprises britanniques qui vendent des armes au régime israélien qui les utilisent dans sa guerre génocidaire contre le peuple palestinien sans défense pris au piège dans la bande de Gaza assiégée, a rapporté, lundi 19 août, le journal britannique The Guardian.

En ce qui concerne le volume de preuves recueillies contre le régime israélien, l'un des membres de l'équipe juridique du GLAN a mentionné le nombre élevé de cas de mauvais traitements et d'abus commis par les forces sionistes.

Charlotte Andrews-Briscoe, une avocate qui a aidé à compiler et à soumettre les preuves à la Haute Cour de Londres, a indiqué que son seul facteur limitant dans la collecte des déclarations de témoins était le grand nombre d'atrocités commises par les forces israéliennes.

Il existe plus de 100 pages de témoignages juridiques signés par 14 témoins provenant de Palestiniens et d’Occidentaux qui avaient travaillé dans les hôpitaux de Gaza depuis le début de la guerre génocidaire menée par le régime israélien contre l’enclave palestinienne en octobre 2023.

Les témoins de l’affaire incluent des médecins et du personnel médical, ainsi que des ambulanciers, des employés de la Défense civile et des travailleurs humanitaires.

Tous les témoins avaient été identifiés devant le tribunal, mais en raison de la nécessité de protéger les familles de certains témoins, toujours bloquées à Gaza, contre les représailles du régime israélien, seuls deux d’entre eux ont été mentionnés, Ben Thomson et Khaled Dawas.

Thomson, un spécialiste canadien des reins, a déclaré dans son témoignage qu'il avait traité un patient qui avait été forcé de rester debout pendant 48 heures et, qui avait besoin d’une greffe de peau sur son talon.

De même, il a évoqué un homme de 60 ans qui avait été déshabillé par les forces israéliennes, dont les poignets avaient été étroitement liés pendant trois jours et qui avait été traîné sur le sol ; ce qui avait entraîné l’usure de son poignet jusqu’à l’os. 

Thomson a également déploré la mort de trois enfants qu’il aurait pu sauver s’il avait eu accès aux médicaments appropriés. « Chaque partie du système de santé a été frappée et détruite et est désormais complètement incapable de fournir des soins. Tant de personnes meurent de maladies qui sont parfaitement traitables. »

D'après ses témoignages, lors de son arrivée dans la ville de tentes de Rafah, l’eau était rationnée à trois litres par jour et il y avait juste une toilette pour 800 personnes. Il était obligé de remettre des os en place sans analgésique et qu’à une occasion, la surpopulation dans un hôpital était telle qu’un homme dont il avait la charge est mort « sur le sol dans une mare faite de son sang et de ses matières cérébrales ».

Dawas, chirurgien consultant à l’University College Hospital de Londres, a témoigné que les conditions dans les hôpitaux lors de ses deux voyages « étaient ce qu’il imaginait que devait être la médecine médiévale ».

La plupart des patients dans les hôpitaux avaient été victimes de tirs de snipers, a-t-il affirmé. « Je comprends qu’Israël justifie ses attaques contre les hôpitaux en faisant référence à ses allégations selon lesquelles les hôpitaux sont envahis par des militants, mais au cours de mes quatre semaines à l’hôpital d’Al-Aqsa, je n’en ai personnellement vu aucun. » 

Dawas a témoigné qu’un Palestinien handicapé, détenu par les forces israéliennes, « avait été menotté, les yeux bandés et menotté à son fauteuil roulant avec ses poignets attachés à droite de son torse pendant 30 jours ».

Le chirurgien a déclaré que lors de sa deuxième visite à Gaza, le moral du personnel médical s’était détérioré et qu’en avril, « il y avait un sentiment de fatalisme, pensant que cela ne finirait jamais ».

L’un des témoins du tribunal, qui est basé au Royaume-Uni, mais n’a pas été nommé dans le rapport pour des raisons de sécurité, a raconté comment l’armée israélienne a bombardé, le 18 janvier, une maison sécurisée dans laquelle lui et un groupe de médecins se trouvaient. « Cet épisode a incité les ONG à cesser d’envoyer des travailleurs humanitaires », a-t-il déploré. Malgré les assurances données par les diplomates britanniques au Caire selon lesquelles l’attaque serait examinée au plus haut niveau au Royaume-Uni, Dawas a affirmé que personne au sein du gouvernement à Londres n’a contacté l’équipe médicale.

Entre-temps, les responsables britanniques prétendent que les exportations d’armes britanniques vers Israël sont insignifiantes. L’année dernière, le secrétaire à la Défense de l’époque, Grant Shapps, a dit que ces exportations n’étaient « que de 42 millions de livres (53 millions de dollars) l’année précédente ». Cependant, les militants anti-armes estiment que le chiffre réel des exportations d'armes britanniques vers Israël pourrait être bien plus élevé, car les articles vendus sous des licences ouvertes et opaques maintiennent la valeur et la quantité des transactions entourées de secret. 

Contrairement aux prétentions du gouvernement britannique, en 2023, le géant britannique de l'armement, BAE Systems, a fait part des bénéfices les plus élevés de son histoire, en partie en raison de la guerre des pays occidentaux dirigés par les États-Unis, en Ukraine contre la Russie, ainsi que celle du régime sioniste dans la bande de Gaza.

À noter que BAE Systems fournit des systèmes essentiels aux avions de combat F-15, F-16 et F-35 de l'armée de l'air israélienne.

Le fabricant d'armes britanniques fournit aux forces du régime israélien des kits de lancement de missiles électroniques et une technologie de viseur à affichage tête haute pour les avions F-16.

Les exportations britanniques comprennent également des engins explosifs, des fusils d’assaut et des composants pour les avions de combat F-35.

Les recherches de la Campaign Against Arms Trade (CAAT) ont révélé que le Royaume-Uni produit « au moins 15 % de la valeur » de chaque avion de combat F-35 fabriqué aux États-Unis.

« Cela comprend des éléments cruciaux comme le fuselage arrière, les lasers de ciblage, les mécanismes de largage de bombes et les systèmes électroniques critiques », a déclaré le groupe de campagne basé au Royaume-Uni sur X fin juillet.

Pour les 39 F-35 livrés à Israël depuis 2016, il y a « au moins 364 millions de livres sterling de composants britanniques, sans compter les pièces de rechange. Les avions encore en commande... », a ajouté le groupe.

La Grande-Bretagne et les États-Unis, aux côtés de l’Allemagne et de l’Italie, sont les principaux fournisseurs d’armes du régime israélien, qui a tué plus de 40 000 Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée depuis qu’il a lancé, début octobre 2023, sa guerre génocidaire contre la zone palestinienne densément peuplée.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV