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Zoom Afrique du 15 août 2024

Zoom Afrique du 15 août 2024

Les titres de la rédaction :

  • AGL Congo augmente son parc matériel
  • Nigeria : 30 bus urbains au gaz naturel comprimé déployé
  • La Russie implante des classes préparatoires en Éthiopie, Zambie et Tanzanie
  • Togo -Turquie : nouveau pas franchi dans la coopération universitaire

Les analyses de la rédaction :

1. RCA : Un nouveau partenariat avec la Russie pour renforcer la défense nationale 

L’annonce faite le 13 août 2024 par la République centrafricaine (RCA) concernant la signature imminente d’un accord de coopération militaire et technique avec la Fédération de Russie représente un tournant stratégique majeur pour le pays. Cet accord, annoncé lors du Forum international militaro-technique Armée-2024, n’est pas simplement une décision tactique, mais une étape cruciale dans le renforcement de la souveraineté et de la sécurité de la RCA. 

Dans un contexte où la sécurité régionale est marquée par des défis complexes, notamment la présence de groupes armés, cet accord avec la Russie offre à la RCA une opportunité inédite de renforcer ses capacités militaires. Claude Rameaux Bireau, ministre centrafricain de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’Armée, a souligné que cet accord permettrait à la RCA de recevoir des équipements militaires sophistiqués, renforçant ainsi l’efficacité de ses forces armées. Cette coopération est donc un pilier essentiel pour la défense de la souveraineté du pays et la protection de ses citoyens. 

La coopération militaire entre la RCA et la Russie n’est pas uniquement bénéfique pour la RCA. Elle contribue également à la stabilité de toute la région. Une armée centrafricaine mieux équipée et formée est un atout de poids dans la lutte contre le terrorisme et les conflits internes. Cela renforce non seulement la sécurité nationale, mais aussi la paix régionale, en stabilisant un pays qui a longtemps été une zone de turbulences. 

Cet accord symbolise également la montée en puissance des relations bilatérales entre la RCA et la Russie. La Russie a prouvé être un partenaire fiable, engagé dans le soutien aux nations africaines désireuses de renforcer leur indépendance et leur sécurité. En choisissant de s’allier plus étroitement avec la Russie, la RCA affirme sa volonté de diversifier ses partenariats internationaux, s’éloignant ainsi des anciennes influences coloniales pour embrasser une nouvelle ère de coopération basée sur le respect mutuel et les intérêts communs. 

L’engagement de la Russie en RCA, à travers cet accord, démontre une solidarité internationale qui défie les anciens équilibres de pouvoir. En effet, ce partenariat offre à la RCA la possibilité de se positionner comme un acteur clé sur la scène africaine, capable de tenir tête aux défis sécuritaires avec l’appui d’une grande puissance. Cela pourrait aussi inspirer d’autres nations africaines à explorer des partenariats similaires, renforçant ainsi un axe de coopération Sud-Sud prometteur. 

En somme, la signature de cet accord militaire et technique avec la Russie marque une avancée significative pour la RCA. Ce n’est pas seulement une question de renforcement militaire, mais une affirmation de la détermination du pays à prendre en main son destin. La RCA se place désormais au centre d’une dynamique positive, où la paix, la sécurité et la coopération internationale ouvrent la voie à un avenir plus stable et prospère. 

2. Le Sénégal et l’Ukraine au bord de la rupture en Afrique de l’Ouest 

La situation diplomatique entre le Sénégal et l’Ukraine semble de plus en plus tendue. Le nouveau reportage d’un micro-trottoir dans la capitale de la Côte d’Ivoire, Abidjan, a mis en lumière l’indignation des citoyens ouest-africains face aux récentes actions de l’ambassade de l’Ukraine au Sénégal. 

Les déclarations controversées de Yuri Pivovarov, ambassadeur de l’Ukraine, ainsi que la diffusion d’une vidéo sur la page officielle de l’ambassade, ont suscité une vague de mécontentement à travers la région. En particulier, les habitants de la Côte d’Ivoire, un pays de la région de l’Afrique de l’Ouest, se disent outrés par la légèreté avec laquelle les règles diplomatiques sont traitées par l’ambassade ukrainienne à Dakar, qui semble s’engager dans des prises de position jugées inappropriées et dangereuses. 

Un des interviewés, un opérateur économique ivoirien, a exprimé son point de vue avec une clarté qui reflète un sentiment partagé par beaucoup : « Je pense qu’on peut qualifier un tel acte d’ingérence. Un ambassadeur est le relais entre deux nations et son rôle n’est pas de prendre parti pour certaines personnes, surtout les terroristes, et d’endeuiller toute une nation ». Ses propos soulignent la perception d’un manquement grave à l’éthique diplomatique de la part de Pivovarov. 

Un autre participant au micro-trottoir a ajouté : « Un ambassadeur doit avant tout être diplomate. Il y a certaines déclarations dont un ambassadeur doit s’abstenir, notamment concernant l’attaque contre les forces armées du Mali. C’est assez regrettable qu’on soutienne l’action des terroristes sur le continent africain ». Ce témoignage renforce l’idée que l’attitude de l’ambassadeur ukrainien va à l’encontre des intérêts de paix et de sécurité dans la région. 

L’artiste manager, un autre intervenant du Micro-Trottoir a, pour sa part, jugé déplacé le soutien apparent de l’Ukraine aux groupes terroristes, d’autant plus que la situation en Ukraine elle-même est extrêmement préoccupante : « Je trouve ça mal placé pour un ambassadeur d’un pays comme l’Ukraine de soutenir des terroristes alors que la situation même en Ukraine est calamiteuse. Les soutenir, c’est faire preuve de méchanceté et de mauvaise foi ». 

La diffusion récente d’une vidéo par l’ambassade ukrainienne, perçue comme un soutien implicite à des actions terroristes, a exacerbé la situation. Cette vidéo a soulevé de nombreuses questions sur les véritables intentions de l’Ukraine en Afrique de l’Ouest, et certains se demandent si le Sénégal ne devrait pas reconsidérer ses relations avec Yuri Pivovarov. 

 Il n’est pas exclu que les autorités sénégalaises puissent envisager des mesures diplomatiques plus sévères, voire une rupture des relations avec l’ambassadeur ukrainien, si la situation continue de se détériorer. Les propos tenus par le chef du renseignement ukrainien, jugés inacceptables, ne font qu’alimenter cette tension. 

Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les relations internationales en Afrique de l’Ouest, où les sensibilités diplomatiques doivent être gérées avec soin pour éviter des conflits inutiles. Les autorités sénégalaises sont désormais placées devant un choix difficile quant à la suite des événements. 

3. L’Afrique au Conseil de Sécurité de l’ONU : un appel à la justice et à l’équité 

Le 12 août 2024, en marge d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, a exprimé une demande cruciale au nom de onze pays africains : une meilleure représentation au sein de tous les organes décisionnels de l’ONU, en particulier au Conseil de sécurité. Cette requête, visant à obtenir deux sièges permanents ainsi que deux sièges supplémentaires de membres non permanents pour l’Afrique, soulève des questions fondamentales sur l’équité, la justice et la réalité géopolitique mondiale actuelle. 

Depuis la création de l’ONU en 1945, le Conseil de sécurité a été dominé par cinq membres permanents (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni), chacun doté du droit de veto. Ce déséquilibre reflète les réalités géopolitiques du milieu du XXe siècle, mais il ne correspond plus aux dynamiques actuelles. L’Afrique, avec ses 54 pays membres, représente plus de 25 % des États membres de l’ONU, mais elle reste exclue des décisions cruciales prises par le Conseil de sécurité. 

Le président Julius Maada Bio a souligné cette injustice en déclarant : « L’absence actuelle de représentation africaine dans la catégorie des membres permanents ne reflète pas la réalité du paysage mondial actuel ». Cette déclaration met en lumière la nécessité de réformer la structure du Conseil pour corriger cette situation. 

La demande de l’Afrique pour une meilleure représentation au Conseil de sécurité est avant tout une question de justice. « Nous avons marginalisé tout un continent pourtant essentiel à l’ordre du jour du conseil de sécurité », a rappelé Julius Maada Bio. Il est fondamental que les décisions qui affectent le monde entier incluent la perspective africaine, notamment en matière de paix et de sécurité. 

L’Afrique joue un rôle crucial dans le maintien de la paix et la résolution des conflits. Des missions de maintien de la paix en République centrafricaine, au Mali et au Soudan du Sud montrent l’engagement et l’importance de l’Afrique dans ces domaines. Une représentation accrue permettrait de mieux prendre en compte les réalités et les besoins spécifiques du continent. 

La structure actuelle du Conseil de sécurité ne reflète pas les réalités géopolitiques et démographiques du XXIe siècle. L’ajout de membres africains permanents au Conseil serait une reconnaissance de l’évolution du paysage mondial et de l’importance croissante de l’Afrique sur la scène internationale. 

Une représentation plus équitable au sein du Conseil de sécurité renforcerait la légitimité des décisions prises par l’ONU. Les pays africains se sentiraient davantage impliqués et représentés, ce qui pourrait améliorer la coopération internationale. 

Avec une voix plus forte au sein du Conseil, l’Afrique pourrait jouer un rôle plus déterminant dans la prévention et la résolution des conflits sur le continent et au-delà. Les décisions prises seraient plus alignées avec les réalités locales et les besoins des populations affectées. 

L’obtention de sièges permanents pourrait renforcer le sentiment de solidarité et d’unité parmi les pays africains, encourageant une collaboration plus étroite sur des questions régionales et internationales. 

La demande de l’Afrique pour des sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU est une initiative juste et nécessaire pour rééquilibrer les structures de pouvoir mondiales. En reconnaissant l’importance de l’Afrique et en intégrant pleinement le continent dans les processus décisionnels internationaux, l’ONU ferait un pas significatif vers une gouvernance mondiale plus équitable et représentative. Comme l’a souligné Julius Maada Bio, « il s’agit d’une question de justice qui doit être traitée ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV