Par Ivan Kesic
Le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a dévoilé plus tôt cette semaine un nouvel équipement militaire de fabrication nationale composé de centaines de nouveaux missiles et drones.
Lors d’une cérémonie organisée dans la ville portuaire de Bandar Abbas, dans le sud-ouest de l’Iran, le CGRI a annoncé que sa force navale avait pris livraison de centaines de systèmes de missiles, de drones et d’autres équipements.
Parmi les livraisons figurent de nouveaux missiles antinavires et de croisière à longue et moyenne portée, des drones de combat, de reconnaissance, de guerre électronique et kamikazes, des systèmes de guerre électronique et des radars navals.
Dans le communiqué du CGRI, l’accent a été mis sur un « grand nombre » de missiles de croisière dotés de nouvelles ogives avancées à forte puissance destructrice, capables d’endommager gravement ou de couler de gros navires tels que des destroyers.
Le communiqué souligne également que les nouveaux missiles de croisière intègrent des fonctionnalités furtives, les rendant indétectables par les radars ennemis et insensibles à leurs systèmes de défense antimissile.
Le commandant en chef du CGRI, le général de division Hossein Salami et le contre-amiral Alireza Tangsiri, qui étaient présents à la cérémonie, ont souligné le rôle croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans les opérations navales, en particulier dans le ciblage de précision et la minimisation des pertes humaines.
Il a également souligné l’importance de la guerre navale et des missiles navals à longue portée, indiquant que l’Iran doit être capable d’engager l’ennemi dans les profondeurs des eaux internationales pour prévenir les conflits. Le général de division Salami a noté que le processus de renforcement des capacités défensives de l’Iran est enraciné dans une vision stratégique du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, qui est essentielle pour assurer la force et la survie de l’Iran dans un système mondial dominé par les puissances impériales.
« Il appartient aux nations de choisir de devenir fortes et de vivre librement et indépendamment, en se libérant de la domination des puissances hégémoniques mondiales, ou de choisir la voie du compromis, de la soumission et de l’asservissement », a-t-il souligné dans ses remarques.
Le dévoilement de l’armement intervient alors que l’armée américaine continue d’intensifier sa présence illégale dans la région pour aider le régime israélien dans un contexte de tensions accrues suite à l’assassinat du chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran.
L’Iran a juré de venger l’assassinat du leader de la Résistance et a mis en garde les États-Unis contre toute aide au régime de Tel-Aviv.
Systèmes d’armes exposés
Les commandants du CGRI et les sources militaires officielles n’ont pas divulgué plus de détails sur les systèmes d’armes individuels et leurs spécifications précises, mais une galerie de photos et des séquences ont été diffusées montrant un grand nombre de modèles connus, ainsi que quelques nouveaux systèmes.
Seuls 210 systèmes nationaux sur un total de 2 654, soit moins de 10 %, ont été exposés lors de la cérémonie, car d’autres systèmes d’armes stratégiques n’ont pas pu être présentés pour des raisons de sécurité.
Même cette petite partie du dernier lot, avec une centaine de missiles, des dizaines de drones et plusieurs systèmes radar, représente un arsenal assez important, comparable à l’arsenal complet d’un membre de l’OTAN.
Parmi les véhicules aériens sans pilote exposés, il y avait au moins deux douzaines de petits drones de reconnaissance ou polyvalents sans nom, similaires aux drones Yazdan ou aux séries Faraz et Nasir.
Ces drones facilement pliables et portables, déjà vus en juillet 2021 lors de la cérémonie d’équipement de la brigade Saberin des forces spéciales du CGRI, ont une envergure d’environ trois mètres et sont adaptés à l’observation du détroit d’Hormuz.
Au moins quatre exemplaires d’Ababil-3, un drone destiné aux missions de reconnaissance et de combat, d’une portée de 250 km, 200 km/h, d’un plafond de service allant jusqu’à 5000 mètres et d’une autonomie de 8 heures ont également été aperçus.
Atlas, la version de combat de ce drone de reconnaissance original, dispose d’un point d’emport sur chaque aile et peut emporter les missiles air-sol Qaem-1.
Ababil-5, le dernier et le plus grand de la série de drones de combat et de reconnaissance Ababil, opérationnel depuis 2022, a également été exposé lors de la cérémonie dans plusieurs unités.
Il a une portée de plus de 480 km et peut transporter six missiles guidés de précision Qaem d’une portée de 6 kilomètres, ou quatre missiles anti-blindés Almas d’une portée de 8 kilomètres.
Outre Ababil-5, il y avait au moins dix unités de Mohajer-6, un drone de combat de forme et de dimensions similaires, mais avec des capacités légèrement supérieures.
Mohajer-6 a une envergure de 10 mètres, une vitesse de 200 km/h, une portée de 2 400 kilomètres, un plafond de service allant jusqu’à 5 500 m et peut transporter jusqu’à 150 kilogrammes de divers types de missiles.
Il dispose également d’un système de pilotage automatique capable de décoller et d’atterrir automatiquement et peut être équipé de mesures de soutien électronique, de brouillage des communications ou de charges utiles de guerre électronique.
En plus des drones, des dizaines de nouveaux missiles antinavires, tels que Ghader et Ghadir, qui ont une portée allant jusqu’à 300 km et une puissante charge militaire de 200 kg, ainsi que le missile de croisière Talayieh d’une portée de 1 000 km, ont été exposés.
Était également présent le Fath-360 avec un lance-roquettes à triple tube, un système de missile balistique tactique à courte portée guidé par satellite d’une portée de 30 à 120 km, une charge militaire de 150 kg et une vitesse de Mach 4.
La plus grande curiosité de la cérémonie se trouvait entre les systèmes Talayieh et Fath-360, un lance-roquettes à double tube octogonal jamais vu auparavant avec un missile inconnu.
Compte tenu des déclarations susmentionnées des responsables iraniens, il est possible qu’il s’agisse d’un missile de croisière supersonique sans nom, dont l’existence a été annoncée il y a un an.
