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Le Mali annonce la rupture des relations diplomatique avec l'Ukraine

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Des militaires maliens.©AP

Le Mali a annoncé la rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec l'Ukraine qu'il accuse de violation de la souveraineté malienne et soutien aux insugés dans le pays.

Le gouvernement intérimaire du Mali a annoncé, dimanche 4 août, la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Ukraine. Cette mesure fait suite au soutien manifesté par les autorités de Kiev aux rebelles touaregs et à la reconnaissance de la complicité de l'Ukraine dans une récente attaque terroriste qui a coûté la vie à des soldats maliens et à des entrepreneurs militaires russes.

Le gouvernement du Mali « a pris connaissance, avec une profonde stupeur, des propos subversifs par lesquels Andrey Yusov, porte-parole de l’agence ukrainienne de renseignement militaire, a avoué l’implication de l’Ukraine dans une attaque lâche, traître et barbare de groupes armés terroristes ayant entraîné la mort d’éléments des Forces de défense et de sécurité maliennes à Tin Zaouatine, ainsi que des dégâts matériels », dénonce dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

Le mois dernier, un convoi militaire transportant des forces de défense et de sécurité maliennes et des sous-traitants russes du groupe Wagner a été pris en embuscade par des insurgés touaregs à proximité du village de Tin Zaouatine, près de la frontière avec l'Algérie. Des dizaines de militaires ont été tués et plusieurs camions ont été détruits par les miliciens. 

Après l'attaque, un porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien (GUR), Andrey Yusov, a déclaré à la télévision ukrainienne que ses agents avaient aidé les rebelles en leur fournissant « les informations nécessaires, et pas seulement des informations, qui ont permis de mener à bien une opération militaire contre les criminels de guerre russes », et a promis qu'« il y en aurait d'autres à venir ». L'ambassade d'Ukraine à Dakar a publié l'interview sur sa page Facebook, accompagnée d'un commentaire de l'ambassadeur Yury Pivovarov, qui a déclaré : « Il y aura certainement d'autres résultats ». La vidéo a depuis été supprimée.

Le gouvernement malien s'est déclaré choqué par ces déclarations extrêmement graves, qui n’ont pas été démenties ni condamnées par les autorités ukrainiennes, et qui témoignent d’un soutien officiel clair du gouvernement ukrainien au terrorisme en Afrique, au Sahel et plus particulièrement au Mali.

Le gouvernement de transition a déclaré que les actions de Kiev « violent la souveraineté du Mali », « dépassent le cadre de l’ingérence étrangère » et constituent une violation du droit international public.

En réponse à « l’implication reconnue et assumée de l’Ukraine dans l’agression flagrante contre le Mali », Bamako a mis en œuvre plusieurs mesures, dont « la rupture immédiate des relations diplomatiques » entre le Mali et l’Ukraine, tout en engageant des poursuites judiciaires suite aux déclarations de Yusov et Pivovarov, qui « constituent des actes de terrorisme et un apologie du terrorisme ». Et d’ajouter que des précautions seront prises « pour empêcher toute déstabilisation du Mali de la part des États africains, notamment des ambassades ukrainiennes », et qu’une « alerte formelle » sera lancée « aux organismes régionaux et internationaux, ainsi qu’aux États soutenant l’Ukraine, indiquant que ce pays a affiché ouvertement et publiquement son soutien au terrorisme ».

Le gouvernement malien a souligné sa position neutre concernant le conflit russo-ukrainien et a déclaré qu'il soutenait les avertissements lancés par Moscou au monde entier concernant « la nature néonazie et crapuleuse des autorités ukrainiennes ».

Depuis plus d'une décennie, le Mali est en proie à une insurrection qui a fait des milliers de morts et plus de 375 000 déplacés, selon les estimations de l'ONU. Une opération militaire française n'a pas réussi à mettre un terme à la violence. Les troubles se sont propagés au Burkina Faso et au Niger voisins, incitant ces trois pays africains à former l'Alliance des États du Sahel pour lutter contre le terrorisme. Le bloc a également cherché à renforcer sa coopération en matière de sécurité avec la Russie.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV