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Zoom Afrique du 30 juillet 2024

Zoom Afrique du 30 juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • Guinée : la construction de la route Labé-Mali a démarré
  • Sénégal/Mali : Resolute profite de la hausse du prix de l’or au deuxième trimestre
  • Angola : nouveau délai annoncé pour le lancement de la raffinerie de Cabinda
  • La Banque centrale d’Éthiopie introduit un régime de change pour sa monnaie

Les titres de la rédaction :

1. Niger : Orano, géant du nucléaire français, plonge dans le rouge ! 

Orano, la société française spécialisée dans le combustible nucléaire, traverse une période difficile en raison des complications rencontrées au Niger. Le bilan semestriel du groupe affiche une perte importante, marquant un contraste frappant avec les bénéfices de 117 millions d’euros réalisés durant la même période l’année précédente. 

En juin dernier, les autorités militaires nigériennes ont révoqué le permis d’exploitation de la mine d’Imouraren, un coup dur pour Orano. Cette décision a plongé le groupe dans une situation critique pour le premier semestre de 2024. Après évaluation, Orano a annoncé une perte de 133 millions d’euros pour cette période. 

La suspension quasi totale de ses activités au Niger a largement contribué à cette dégringolade financière. Orano a dû effectuer des provisions et dépréciations atteignant près de 200 millions d’euros, dont 69 millions directement liés à la perte du permis d’Imouraren et 105 millions pour sa filiale Somar. La Somar, qui est la seule mine restante au Niger détenue à 63 % par Orano, connaît également des difficultés. 

Orano s’efforce de rassurer ses clients en soulignant la diversité de ses sources d’approvisionnement. Nicolas Maes, Directeur général d’Orano, a déclaré : 

« Dans un marché du nucléaire favorablement orienté, le groupe confirme ses perspectives de fin d’année, en poursuivant notamment son désendettement tout en accélérant son programme d’investissements. » 

Orano continue donc de chercher des solutions pour surmonter cette crise et maintenir sa position sur le marché du nucléaire. Mais visiblement, c’est peine perdu. 

2. Burkina Faso : l’armée écrase les groupes terroristes 

Les récentes offensives des Forces combattantes burkinabè ont infligé des pertes considérables aux groupes terroristes qui avaient tenté d’attaquer plusieurs de leurs positions. En plus des pertes humaines, une grande quantité de matériel de guerre a été saisie, marquant un tournant décisif dans la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso. 

À Sanaba, dans la région de la Boucle du Mouhoun, les Forces combattantes ont réussi à écraser l’ennemi. Les terroristes, submergés par la riposte, ont dû fuir en laissant derrière eux des cadavres et du matériel de guerre. Cette victoire démontre la capacité des forces burkinabè à tenir tête aux assaillants et à sécuriser leurs positions. 

Dans la zone de Bogandé, à l’est du pays, le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) 19 a mené des opérations destructrices contre plusieurs bases terroristes. Des dizaines de criminels ont été neutralisés et un important stock de matériel de guerre a été récupéré. Ces actions démontrent l’efficacité des unités spécialisées du BIR dans la lutte contre les groupes armés. 

La ville de Djibo a été le théâtre de deux tentatives d’incursion majeures par les terroristes. Grâce à l’intervention rapide des avions de chasse et des drones de combat, plusieurs assaillants ont été neutralisés. Les drones ont poursuivi les survivants jusqu’à leurs derniers retranchements, infligeant des pertes supplémentaires aux groupes armés terroristes. 

À Sibo, au nord de Djibo, un missile a annihilé des terroristes cachés dans des maisons abandonnées. À Bouro, également au nord de Djibo, un gros missile s’est abattu sur les refuges des criminels. Alors qu’un groupe de terroristes tentait de se réorganiser dans les bois de Bouro, les combattants aériens ont visé et réduit en cendres un grand groupe d’assaillants. 

Un autre groupe de terroristes ayant atteint Nassoumbou se croyait à l’abri. Cependant, un missile a fendu le ciel et s’est écrasé sous le grand hangar qui faisait office de poste de commandement pour les terroristes. Cette frappe précise a porté un coup sévère à leur organisation. 

Les opérations sont loin d’être terminées. Les soldats burkinabè restent en alerte à tous les niveaux, prêts à poursuivre la traque des derniers éléments terroristes. Les forces aériennes continuent de jouer un rôle crucial dans ces opérations, assurant une couverture et une intervention rapide si nécessaire. 

3. Sénégal : les masques tombent ; la France accusée de crime d’État 

Que s’est-il passé entre la France et le Sénégal pour que l’Élysée avoue enfin avoir commis un massacre à Thiaroye ?  

Dimanche 28 juillet 2024, lors d’une interview accordée à TV5 Monde, l’historienne Armelle Mabon a révélé des informations cruciales sur l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire coloniale française : le massacre de Thiaroye. Cette reconnaissance officielle par la France marque un tournant décisif dans la reconnaissance de la vérité et de la justice pour les tirailleurs sénégalais victimes de ce massacre. 

Le massacre de Thiaroye s’est déroulé la nuit du 1er décembre 1944, lorsque des tirailleurs sénégalais, récemment rapatriés après avoir combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été violemment réprimés par les autorités militaires françaises dans le camp de Thiaroye, au Sénégal. Officiellement, on parlait alors d’une mutinerie réprimée, mais selon les estimations, jusqu’à 400 tirailleurs auraient été tués, bien plus que les 35 victimes officiellement reconnues. 

Armelle Mabon, historienne et spécialiste de cette période, a qualifié cet événement de « crime d’État ». Dans son ouvrage intitulé « Prisonniers de guerre indignes : visages oubliés de la France occupée », elle explique que ce massacre a été prémédité par l’armée française, et que les archives ont été systématiquement falsifiées pour dissimuler l’ampleur de la tragédie. 

Grâce à la nouvelle reconnaissance posthume de six tirailleurs sénégalais morts pour la France, un procès en révision pourra enfin voir le jour. Armelle Mabon souligne l’importance de cette avancée juridique, qui pourrait innocenter les 34 tirailleurs injustement condamnés à l’époque et ouvrir la voie à des réparations pour les familles des victimes. Elle appelle également à la divulgation complète de la liste des victimes et des rapatriés, ainsi qu’à la reconnaissance officielle du mensonge d’État qui a perduré pendant huit décennies. 

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagi à cette annonce en soulignant l’importance de la vérité et de la justice pour les tirailleurs sénégalais et leurs descendants. Cette reconnaissance tardive, bien que significative, n’est qu’un premier pas vers la réparation de ce crime longtemps occulté. 

Alors que la France commence à peine à affronter ce chapitre douloureux de son passé colonial, l’interview d’Armelle Mabon sur TV5 Monde souligne l’urgence de rendre justice aux tirailleurs sénégalais et de reconnaître la vérité sur le massacre de Thiaroye. Le procès en révision à venir pourrait marquer un tournant décisif dans la reconnaissance et la réparation de ce crime d’État. 

Est-ce les dernières visites du président sénégalais, Bassirou Diomay Faye, en France qui ont amené à cette conclusion ? Y a-t-il eu un accord ? Une contrepartie ? Seul l’avenir pourra nous éclaircir. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV