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Zoom Afrique du 24 juillet 2024

Zoom Afrique du 24 juillet 2024

Les titres de la rédaction :

  • Maroc : une unité de trituration d’olives de plus de 2 millions $ lancée à Meknès
  • Sierra Leone : Infinity Power veut développer 1 GW de renouvelable d’ici 2033
  • Tanzanie : des résultats positifs pour le projet de raffinerie de nickel Kabanga
  • La Zambie vise une hausse de 40 % de sa production de cuivre d’ici 2027

 

Les analyses de la rédaction :

1. Le Niger réduit les prix des hydrocarbures à la pompe 

A compter du mardi 23 juillet 2024, les autorités nigériennes ont décidé de réduire les prix des hydrocarbures à la pompe, notamment le Super et le Gasoil. 

La décision a été prise à travers un arrêté publié lundi par le ministère du Commerce et de l’Industrie. 

Par le biais de ce décret, le litre du Super 91 (essence) passe de 540 francs CFA (1,08 USD) à 499 francs CFA (0,99 USD), le litre du Gasoil passe de 668 francs CFA (1,33 USD) à 618 francs CFA (1,23 USD). 

Certains médias ont constaté l’entrée en vigueur de cette décision à travers un certain nombre de stations-service dans la capitale Niamey. 

« C’est une décision très attendue par la population. Nous la saluons et nous pensons qu’elle aura un impact sur le coût de la vie, à travers une réduction du prix de transport et des marchandises », a commenté Maikoul Zodi, président du « Front Patriotique pour la Souveraineté », une des principales organisations de la société civile nigérienne. 

« La réduction du prix du carburant est une mesure positive pour le secteur des transports. En tant que responsable d’une centrale syndicale regroupant des syndicats des transporteurs, je salue cette initiative », a indiqué Gamatié Mahamadou Yamsambou, secrétaire général de « l’Union des travailleurs des transports et assimilés du Niger (Uttan) ». 

C’est le 17 juillet courant que le gouvernement nigérien a annoncé son intention de revoir à la baisse le prix des hydrocarbures, suite à de fortes demandes exprimées aussi bien par des citoyens ordinaires que des structures syndicales et de la société civile. 

Le Niger a commencé à exploiter son pétrole en 2011, avec une production journalière de vingt mille barils. Depuis avril dernier, cette production est passée à cent dix mille barils, dont quatre-vingt-dix mille barils sont destinés à l’exportation. 

2. Bénin-Niger : Cotonou a perdu beaucoup de plumes

Le Port de Cotonou a perdu des plumes dans la crise qui oppose le Bénin de Patrice Talon au Niger d’Abdourahamane Tiani selon un récent rapport de la Banque Mondiale.

En effet, le port de Cotonou occupe la 402e place sur 405 ports dans le classement des ports les plus performants au monde, rendu public par la Banque mondiale pour le compte de l’année 2023. 

Pour cette édition, 405 ports à conteneurs ont été évalués à travers le monde, contre 348 en 2022. Plus de 182 000 escales de navires ont été comptabilisées, pour 238,2 millions de mouvements de conteneurs par the Container Port Performance Index (CPPI). 

Ce classement révèle malheureusement que le port autonome de Cotonou fait partie des moins performants au monde. 50e place en Afrique et 402e au plan mondial sur 405 ports évalués. 

Cette contre-performance du Port de Cotonou peut être justifiée par la crise entre le Bénin de Patrice Talon et le Niger d’Abdourahamane Tiani depuis juillet 2023 suite au coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum et l’application intégrale par Cotonou des sanctions imposées par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO. 

Ce qui a conduit au blocage des transactions en direction du Niger, engendrant une paralysie d’une bonne partie des activités au port de Cotonou. Le nombre de navires ayant accosté au port de Cotonou a chuté de 203 au premier trimestre 2023 à 159 au premier trimestre 2024, soit une réduction de 23,6 % en glissement annuel. 

Récemment, le directeur général du Pac a reconnu que le chiffre d’affaires du port a chuté du fait de cette brouille diplomatique. « Le chiffre d’affaires du Port autonome de Cotonou a baissé de 10 à 15 % maximum », avait confié Bart Van Eeno. Car, explique-t-il, 90% du volume de transit vers les pays de l’hinterland concerne le Niger. 

En effet, l’édition 2023 du « The Container Port Performance Index (CPPI) 2023 » a évalué les performances des ports en mesurant le temps d’escale des navires à quai, notamment la durée écoulée entre l’arrivée en rade et le départ du poste d’amarrage après déchargement ou chargement. Hormis les ports de Tanger Med (Maroc) et de Port-Saïd (en Égypte) qui se sont illustrés en figurant dans le Top 100 mondial, les plateformes portuaires africaines occupent des rangs bas ou moyens dans ce nouveau classement des ports les plus performants au monde établi par la Banque mondiale. 

Depuis le 6 juin 2024, le pétrole ne circule plus entre le Bénin et le Niger. Ce blocage marque un point culminant dans les tensions diplomatiques entre les deux pays. Le Niger a décidé de fermer ses vannes de pétrole vers le Bénin, en réponse à ce qu’il considère comme des actions hostiles de la part du Bénin. Le gouvernement nigérien, sous la direction du général Abdourahamane Tiani, a adopté une position ferme, refusant de rouvrir la frontière commune. 

Malgré cette crise, le Niger a récemment lancé ses premières opérations de prospection et d’exploitation pétrolière dans l’est du pays. La Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) a commencé à explorer et exploiter le pétrole et le gaz, marquant une étape significative pour le pays. Le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, a souligné que cette initiative vise à assurer la souveraineté économique du Niger et à maximiser les bénéfices pour son peuple.

3. Le Burkina pousse la France à bout

Sous la direction du président Ibrahim Traoré, le Burkina Faso a récemment pris une décision significative qui pourrait marquer un tournant dans ses relations avec la France. Le 10 juillet 2024, le ministère de l’administration territoriale a suspendu l’autorisation d’exercice de la société française « Securicom Protect » sarl, spécialisée dans les services de sécurité privée.

Cette mesure intervient dans un contexte de tensions accrues entre Ouagadougou et Paris. Les autorités burkinabè accusent la France de vouloir déstabiliser le pays, une accusation que Paris rejette fermement, ne reconnaissant pas la légitimité du pouvoir au Burkina Faso. 

La suspension de « Securicom Protect » représente un coup dur pour les relations entre les deux nations. Cette entreprise, opérant dans un secteur crucial de la sécurité, est emblématique de la coopération économique et sécuritaire entre le Burkina Faso et la France. En suspendant ses activités, le Burkina Faso envoie un signal fort de son intention de se distancer de son ancien partenaire colonial. 

La décision de suspendre les activités de « Securicom Protect » n’est pas seulement une mesure administrative, mais un acte symbolique dans la réorientation des alliances du Burkina Faso. Alors que le pays navigue dans un paysage géopolitique complexe, cette décision souligne l’éloignement progressif de Ouagadougou vis-à-vis de Paris et le potentiel pivot vers de nouvelles alliances, particulièrement avec Moscou. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV