Marine Le Pen a accusé le camp macroniste de préparer un « coup d’État administratif ». La présidence française envisagerait, selon elle, de procéder à une vague de nominations afin de sécuriser des postes clés dans la police et la gendarmerie avant une éventuelle cohabitation.
« Il existe des rumeurs comme quoi le président de la République envisagerait demain [3 juillet], c’est-à-dire à quatre jours du second tour, de nommer le directeur général de la police nationale, alors qu’il devait rester jusqu’à la fin des JO, et le directeur de la gendarmerie nationale », a fustigé ce mardi 2 juillet Marine Le Pen sur France Inter.
La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale craint que l’exécutif ne procède dans l’urgence à des nominations aux postes clés de la sécurité intérieure avant une éventuelle cohabitation.
À ses yeux, le gouvernement viserait, dans la précipitation, à « empêcher Jordan Bardella de gouverner le pays comme il le souhaite », si le Rassemblement national remporte la majorité absolue au second tour des législatives, le 7 juillet.
L’information est partie du Journal du Dimanche : ce dernier révélait le 29 juin que de nombreuses nominations étaient attendues mercredi, lors du conseil des ministres pour placer des proches, à des postes stratégiques afin d’entraver les possibilités d’action de Jordan Bardella en cas de victoire du RN.
Les tensions s’accumulent en France au lendemain de la victoire au premier tour des législatives du RN, qui a obtenu 33,15 % des suffrages, soit 270 des 577 sièges parlementaires. La coalition de gauche du Nouveau Front populaire a atteint 28,1 %. Le camp présidentiel a quant à lui été mis en déroute, en troisième position avec seulement 20,8 % des suffrages.
À cet égard, Roger Cohen, chroniqueur d’opinion auprès du service international du journal The New York Times International, a écrit que la défaite décisive du parti français modéré au premier tour des élections législatives françaises, dimanche a mis fin aux sept années de règne d’Emmanuel Macron.