TV

Joe Biden impliqué dans le génocide palestinien à Gaza n’a pas de stratégie de sortie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)

Par Iqbal Jassat

Le président américain Joe Biden se trouve entre le marteau et l’enclume en raison de son rôle dans la guerre israélienne contre les Palestiniens, dans ce que le consensus mondial considère comme un génocide à Gaza.

Et ce n’est pas par hasard que le président américain s’est retrouvé confronté à des manifestants pro-palestiniens aux États-Unis, au milieu d’un mouvement étudiant massif qui est propagé dans le pays.

Un récit dominant dans les médias mainstream américains souligne l’ironie du fait qu’à l’époque où Biden a facilité la guerre génocidaire de Benjamin Netanyahu, il était soutenu par tous les apologistes pro-israéliens.

Maintenant qu’il a été contraint de suspendre ses livraisons d’armes au régime israélien, comme l’ont rapporté certains médias, il est devenu un objet de haine et méprisé vivement par la même population.

Le paradigme amour/haine est typique des sionistes ardents qui croient que la politique intérieure et étrangère de l'Amérique en faveur du régime de Tel-Aviv doit rester intacte à toute épreuve, sans aucune condition, même s’il s’agit d’un défi ouvert et d’une violation flagrante du droit international, comme c’est le cas.

Selon certains rapports, la Maison-Blanche a retardé le transfert de bombes de 2 000 et 500 livres, craignant que l'armée d'occupation israélienne ne les utilise dans la zone densément peuplée de Rafah, dans le sud de Gaza.

Le régime de Netanyahu prépare une invasion de la ville malgré le tollé et les avertissements mondiaux.

La suspension des armes et les informations selon lesquelles le secrétaire d’État américain Antony Blinken devrait remettre au Congrès un rapport très critique à l’égard d’Israël ont provoqué une énorme tempête de feu.

Pour comprendre le dilemme de Biden, Haim Saban, le milliardaire et grand donateur du Parti démocrate américain qui est aussi un fervent partisan de la guerre israélienne contre Gaza, lui aurait envoyé un e-mail de colère à propos de son avertissement à Rafah.

« N'oublions pas qu'il y a plus d'électeurs juifs qui se soucient d'Israël que d'électeurs musulmans qui se soucient du Hamas », a-t-il écrit.

Quant à Ben-Gvir, le ministre israélien qui ne cache nullement son côté fasciste, il a tweeté : « Hamas <3 Biden ».

« Les États-Unis menacent de ne pas nous fournir de missiles précis », a déclaré le député israélien et chef du Parti Likoud Tali Gottlieb. « Oh ouais? Eh bien, j'ai des nouvelles pour les États-Unis. Nous avons des missiles imprécis. Je vais les utiliser. Je vais juste faire effondrer dix... bâtiments. C'est ce que je vais faire. »

Cependant, Stefanie Fox, directrice exécutive de Jewish Voices for Peace (JVP), a des opinions diamétralement opposées à celles du fan club irrationnel du sionisme.

«La déclaration de Biden est aussi nécessaire que tardive. Les États-Unis portent déjà la responsabilité de mois de dévastation catastrophique : les près de 40 000 Palestiniens tués par l’armée israélienne, les deux millions de Palestiniens sont intentionnellement amenés au bord de la famine, la décimation de toutes les universités et de presque tous les hôpitaux de Gaza », a-t-il déclaré.

«La déclaration d'aujourd'hui montre que Biden ne peut plus ignorer la volonté de la majorité des Américains qui souhaitent un cessez-le-feu permanent, la libération de tous les otages et la fin de la complicité américaine dans les crimes de guerre israéliens.

« Le régime de Netanyahu et le président Biden ont présenté ce génocide en cours comme un bénéfice pour la vie et la sécurité des Juifs, et pendant des mois, des dizaines de milliers de Juifs américains ont crié : Pas en notre nom !

Ceux qui ont eu le courage de s’opposer au financement et à l’armement du régime de l’apartheid à Tel-Aviv par Biden avancent un argument cohérent, conforme aux conclusions objectives des organisations de défense des droits de l’homme.

Ils soutiennent que l’arrêt de la livraison des armes par Biden est un aveu de culpabilité. En d’autres termes, il sait que les armes de destruction massive (ADM) qu’il a fournies via un pont d’armes ont tué et continuent de tuer des Palestiniens. 

Alors que Biden se bat pour conserver son mandat politique, les manifestations étudiantes dans les universités américaines exigeant des sanctions et des désinvestissements ont ajouté à ses malheurs.

Il est bien conscient que non seulement les Américains mais aussi les masses du monde entier le tiennent pour responsable du carnage en cours à Gaza. Le message qui résonne dans les capitales occidentales ainsi que sur les campus universitaires aux États-Unis est haut et clair : Biden est complice du génocide à Gaza.

Même s’il reste fidèle à ses positions (sans jeu de mots), la culpabilité de Biden fait de lui un candidat à des poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que criminel de guerre. C’est à condition que la CPI se renforce en refusant de se laisser intimider et en s’acquittant de son devoir sans crainte ni faveur.

Des rapports indiquent que l’administration Biden a envoyé depuis le 7 octobre 2023 des milliards d’armes à Israël, un chèque en blanc pour Netanyahu et sa bande criminelle de chefs de guerre qu’ils peuvent utiliser à leur guise.

Quel que soit le jeu du chat et de la souris auquel Biden joue, la réalité est que Rafah a été envahie par les forces terrestres de Netanyahu. La zone densément peuplée a été bouclée et tous les postes-frontières, y compris la principale artère vers l’Égypte, ont été fermés.

Les bombes continuent de pleuvoir sur les malheureux tandis que les massacres et les attaques contre les quelques hôpitaux restants à Rafah se sont également intensifiés.

Ainsi, tandis que Biden tente désespérément de démêler son administration des nœuds avec lesquels il a volontairement et consciemment permis à Netanyahu de le lier, l’horreur du génocide auquel sont confrontés les Palestiniens de Gaza continuera de le hanter.

Iqbal Jassat est membre exécutif du Media Review Network, Johannesburg, Afrique du Sud.

(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV