TV

La négligence d'Israël à l'égard du droit international témoigne d’une dévalorisation des droits de l'homme (Amnesty International)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le rapport d’Amnesty International met l’accent sur les graves violations des droits humains constatées dans la bande de Gaza, bombardée par Israël depuis le 7 octobre 2023. ©Sipa

Un rapport publié par Amnesty International (AI) met en garde contre la détérioration de la situation des droits humains compte tenu de la négligence mondiale envers Gaza et du mépris des crimes commis par les alliés occidentaux.

Il a déclaré que l’anarchie, la discrimination et l’impunité dans les guerres ont été encouragées par l’utilisation sans filtre des nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle (IA), qui sont désormais utilisées comme armes par les acteurs militaires, politiques et industriels.

Le rapport prévient que l’IA va très probablement catalyser l’effondrement de l’État de droit, couplée au pouvoir des Big Tech, qui « accentuent » les violations des droits humains.

« Le mépris flagrant d'Israël pour le droit international est aggravé par l'incapacité de ses alliés à mettre fin à l'effusion de sang indescriptible entre civils à Gaza. Beaucoup de ces alliés ont été les architectes mêmes du système juridique de l'après-Seconde Guerre mondiale », a-t-il ajouté.

« Au cours d’une année électorale historique, indique-t-il, et face au lobby anti-réglementation de plus en plus puissant dirigé et financé par les acteurs des grandes technologies, ces avancées technologiques voyous et non réglementées constituent une énorme menace pour nous tous. Ils peuvent être utilisés comme armes pour discriminer, désinformer et diviser. »

Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International, a déclaré que ce qui s'est passé en 2023 « confirme que de nombreux États puissants abandonnent les valeurs fondatrices d'humanité et d'universalité inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ».

Elle a noté que ce rapport dresse « un tableau sombre d’une répression alarmante des droits de l’homme et d’une violation prolifique des règles internationales, le tout au milieu d’une inégalité mondiale croissante, de superpuissances rivalisant pour la suprématie et d’une escalade de la crise climatique ».

Callamard prévient que les applications « non réglementées » de l’IA générative, des logiciels espions et de la reconnaissance faciale « dans un monde de plus en plus précaire… sont sur le point de devenir un ennemi pernicieux – intensifiant et aggravant les violations du droit international et des droits de l’homme à des niveaux exceptionnels ».

Le rapport donne pour exemple « l'utilisation néfaste et omniprésente de la reconnaissance faciale » en Cisjordanie occupée, qu'Israël utilise pour renforcer les restrictions à la liberté de mouvement et l'aider dans ses méthodes d'occupation.

Le rapport parle de deux poids, deux mesures, ce qui s'avère intéressant, surtout après que le Royaume-Uni vient de publier sa « feuille de route 2030 pour les relations bilatérales entre le Royaume-Uni et Israël ».

Amnesty International a dénoncé « le double standard grotesque des pays européens comme le Royaume-Uni et l'Allemagne, compte tenu de leurs protestations fondées contre les crimes de guerre commis par la Russie et le Hamas, tout en soutenant simultanément les actions des autorités israéliennes et américaines dans ce conflit ».

En 2022, Amnesty International a confirmé que l'Ukraine violait le droit international relatif aux droits humains de plusieurs manières, notamment en utilisant des armes à partir de bases établies dans des zones résidentielles alors que des civils sont présents, ce qui viole la règle 23 de l'article 58 (b) du Protocole additionnel I qui sépare objectifs militaires et populations civiles.

Cela étant dit, le Royaume-Uni et l’Occident dans son ensemble ont décidé d’interpeller la Russie tout en laissant l’Ukraine de côté, et Amnesty a déjà condamné le Royaume-Uni pour ses définitions sélectives des atteintes aux droits humains.

Lire aussi: Les USA ont secrètement envoyé des armes ATACMS à longue portée en Ukraine

« Les relations bilatérales n'ont jamais été aussi solides », indique la feuille de route, ajoutant : « Notre partenariat stratégique repose sur une coopération approfondie en matière de sécurité et de défense. » Il va sans dire à quel point le Royaume-Uni est complice du génocide à Gaza en armant Israël sans condition.

L’échec, selon Amnesty, à protéger les civils et les enfants par milliers à Gaza « contre la mort dans la bande de Gaza occupée montre clairement que les institutions mêmes mises en place pour protéger les civils et faire respecter les droits de l’homme ne sont plus adaptées à leur objectif ».

Le rapport a publié une déclaration qui ne pouvait être ni modifiée ni résumée d’une autre manière : dans un conflit qui a défini 2023 et ne montre aucun signe d’apaisement, les preuves de crimes de guerre continuent de s’accumuler alors que le gouvernement israélien se moque du droit international à Gaza.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV