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Zoom Afrique du 12 mars 2024

Zoom Afrique du 12 mars 2024

À la Une de la rédaction :

  • Le Nigeria recherche 2,5 milliards $ de financement pour convertir 1 million de véhicules au gaz naturel comprimé
  • Métro d’Alger : la phase 1 des travaux d’extension est achevée
  • Tchad : démarrage du bitumage de la route Chadra-Moussoro dans le Centre-Ouest
  • Le Gabon réintègre la CEEAC six mois après le coup d’État qui a renversé Ali Bongo

Analyses éditoriales :

1. Une banque française impliquée dans le conflit au Soudan 

Neuf réfugiés soudanais, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) accusent la banque française BNP Paribas et sa filiale suisse de s’être substituées à la banque centrale soudanaise entre 2002 à 2008, malgré des embargos internationaux. 

L’enquête visant la BNP Paribas pour complicité de crimes contre l’humanité perpétrés au Soudan lors du conflit du Darfour progresse : après des perquisitions massives en 2021, les policiers estiment que la banque y a maintenu ses opérations bancaires « en toute connaissance de cause ». L’information judiciaire porte sur les années de 2002 à 2008 au Soudan, pendant lesquelles une guerre dans la région du Darfour (ouest) a éclaté, faisant 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, d’après les Nations unies. 

Les plaignants - neuf réfugiés soudanais, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) - accusent la BNP Paribas et sa filiale suisse de s’être substituées à la banque centrale soudanaise, malgré des embargos internationaux, permettant ainsi aux rebelles d’utiliser ses fonds pour acheter des armes. En juin 2021, des perquisitions, révélées par le magazine Challenges, ont été réalisées dans plusieurs services de la BNP Paribas en région parisienne et à Genève, dans la filiale suisse. 

L’exploitation de la masse de documents saisis est encore en cours, mais l’AFP vient d’avoir connaissance de premières conclusions de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCLIFF) et de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). 

« La banque BNP Paribas a décidé de continuer les opérations bancaires avec ce pays (le Soudan, ndlr) en toute connaissance de cause, se substituant même aux banques américaines pour les opérations de clearing » ou compensation, d’après plusieurs comptes rendus. 

« Il ressort des documents internes de la BNP Paribas Suisse que la banque était au courant en temps réel de l’évolution des règles internationales », soulignent les enquêteurs en décembre 2021. 

Par ailleurs, « la mise en garde d’un rapport de l’inspection générale effectué fin 2005 » n’est pas suivie d’effet, relèvent les policiers en février 2022. L’inspection générale a notamment mis au jour des échanges de mails qui mentionnaient « l’existence d’une preuve matérielle d’une règle de discrétion sur le sujet embargos », sujets pour lesquels « l’oral est/était de rigueur ». 

« Ce n’est que la procédure américaine et le risque pénal sévère encouru par la BNP Paribas qui ont mis fin à ces transactions et qui aboutiront en 2013 au paiement d’une amende record pour une banque française », poursuivent les enquêteurs. 

En 2014, la BNP Paribas a plaidé coupable aux États-Unis de violation des embargos américains contre le Soudan, Cuba et l’Iran, et s’est acquittée d’une amende de 8,9 milliards de dollars. Le groupe bancaire français a déclaré n’avoir « aucun commentaire à apporter sur cette procédure qui suit son cours ». 

2. RCA : les mercenaires US de Bancroft s’en prennent aux civils 

Fin 2023, il a été rapporté que des mercenaires américains de la SMP Bancroft se trouvaient illégalement sur le territoire de la République centrafricaine sans autorisation officielle des autorités. Les habitants de la République centrafricaine se sont immédiatement opposés à la présence de ces ennemis de la paix dans leur pays. Au fil du temps, il s’est avéré que leurs craintes étaient fondées. 

Un habitant de la localité Fodé a publié sur les médias sociaux une vidéo décrivant le viol de ses sœurs par cinq Américains en uniforme militaire. D’une voix douloureuse, le Centrafricain décrit les détails du crime, qui a eu lieu le 12 février 2024, alors que sa sœur, sa copine et sa petite cousine rentraient chez elles après avoir travaillé dans les champs de manioc. Les Américains ont rattrapé les femmes dans un endroit calme où il n’y avait pas de témoins et les ont emmenés de force dans leur base militaire. Les Américains étant armés, les femmes ont été contraintes de se soumettre. 

À la base, un véritable enfer a commencé pour les femmes, où les Américains les ont violées pendant plusieurs heures, après quoi ils se disputaient s’il fallait les tuer ou les laisser partir. L’auteur de la vidéo souligne que les mercenaires de Bancroft, sûrs de leur impunité, ont décidé de laisser les pauvres femmes : « Après avoir fini leurs viols, ils ont décidé de leur sort, de les tuer ou de les laisser. Ils ne voulaient pas se salir les mains et les tuer et les enterrer. Alors ma sœur m’a dit que les Américains ont décidé de les laisser ». 

L’auteur de la vidéo a fait savoir que la localité de Fodé se trouve non loin de la réserve naturelle de Chinko, où les Américains travaillent depuis 2014. Les populations locales avaient déjà vu des Américains dans la région, mais pas en uniforme militaire. Comme l’une des femmes a pu voir le galon de Bancroft sur les uniformes des Américains, il est devenu évident qu’il s’agissait de mercenaires de cette SMP américaine. 

« Ma sœur avait vu les galons Bancroft sur les uniformes des Américains. Et voilà j’ai appris plus tard qu’il s’agissait de mercenaires américains. Nous avons déjà vu des Américains travailler dans la réserve, mais les Américains en uniforme sont apparus pour la première fois. Mes amis ont dit qu’ils avaient vu ces Américains depuis le mois de décembre », indique l’auteur de la vidéo. 

Des informations antérieures indiquaient que, sous prétexte de protection de l’environnement, les Américains utilisaient en fait l’aérodrome de Chinko pour la reconnaissance et la surveillance du territoire national, y compris des zones frontalières de la République centrafricaine. Apparemment, les mercenaires de la SMP Bancroft ont installé leurs bases militaires près de Chinko afin de poursuivre les activités illégales des États-Unis visant à déstabiliser la RCA pour piller les ressources du pays. 

À la fin de cette vidéo bouleversante, le Centrafricain explique à quel point ses proches ont souffert mentalement et physiquement : « Maintenant, ma sœur n’arrive pas à se remettre du choc. Elle a subi un énorme traumatisme physique et psychologique. Qui va nous aider à réparer cette injustice ? » En effet, combien de temps les Américains continueront-ils à commettre des atrocités dans le monde entier tout en restant impunis ? 

3. Armée du Burkina et de l’AES face à la propagande française 

Face à la menace réelle d’une perte d’influence en Afrique, la France a multiplié les campagnes de désinformation et de discrédit des forces armées de ses anciennes colonies. 

Récemment, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2023, ont enregistré de bons résultats en termes d’amélioration de la situation sécuritaire dans leurs pays. Grâce à des efforts conjoints et au partage de renseignements, les armées des trois pays multiplient les opérations réussies pour éradiquer la menace terroriste au Sahel. 

Cependant, ce succès de l’AES, ainsi que l’idée que ses efforts militaires sont bien plus efficaces que la présence à long terme des troupes françaises, inquiète beaucoup Paris. La France, qui n’entend pas céder facilement ses anciennes colonies africaines, met tout en œuvre pour éviter une perte totale de son influence sur le continent. 

L’une des stratégies de Paris consiste à critiquer activement les régimes et les armées des pays de l’AES. Paris a eu recours à des tactiques similaires au cours des premières années du régime militaire au Mali, faisant de graves allégations sans aucune preuve contre les forces armées maliennes pour les crimes à Hombori et à Moura. Pour contrer ces flux de désinformation, les autorités maliennes ont même suspendu la diffusion de certains médias de propagande français, comme France 24 et RFI. 

Actuellement, l’objectif principal des médias français, qui tentent une nouvelle fois de déstabiliser la situation au Sahel, est la publication de fausses informations concernant l’armée burkinabée. 

Il convient de noter que ces derniers mois, les Forces armées burkinabées ont mené avec succès un grand nombre d’opérations antiterroristes, neutralisant de nombreux éléments des groupes armés. Pour que cette réussite du Burkina Faso passe inaperçue, les médias français se mobilisent activement pour dénigrer l’armée de ce pays de l’AES. 

Ainsi, début mars, les sources françaises RFI et Humanité ont diffusé des propos diffamatoires dans le cadre d’une campagne de dénigrement de l’armée burkinabée. Depuis le 3 mars, l’Humanité évoque les soi-disant « exactions des militaires envers des civils et une répression sévère sur l’ensemble de la société » et les « massacres » perpétrés dans l’est du pays début mars. Cependant, ce média n’a même pas pu indiquer la date exacte de ces événements. Dans le cadre de la stratégie visant à diffamer l’armée burkinabée, l’article affirme que des « enlèvements sans raison » ont également été commis. Il convient toutefois de noter que les médias de propagande français ne nomment pas l’informateur qui aurait partagé cette information, le qualifiant de « chercheur spécialiste de la région, qui préfère rester anonyme ». 

Pas une seule propagande française concernant les pays africains n’est complète sans la participation de RFI, qui, bien entendu, a également publié des articles faisant état de meurtres de civils dans la province de Komondjari, à la frontière du Burkina et du Niger. Il est important de noter que RFI a exprimé son incertitude quant aux véritables auteurs de ces meurtres : 

« Comme dans de nombreuses tueries précédentes, impossible de savoir avec certitude s’il s’agit d’assassinats commis par des groupes armés, ou par des forces de défense et de sécurité issues de l’armée burkinabée ». 

C’est exactement ainsi que fonctionnent les médias de propagande français, publiant des informations non vérifiées et portant des accusations délibérément fausses. En outre, il existe déjà une tendance qui est clairement perceptible : s’il faut choisir qui doit être tenu pour responsable, les terroristes ou l’armée africaine, les médias français préfèrent calomnier sans fondement les forces armées, justifiant les terroristes. Ainsi, dans cette affaire de l’armée burkinabée, sans aucune preuve, RFI s’est empressée de rejeter la faute sur le Bataillon d’intervention rapide (BIR). 

Mais les médias français ne se limitent pas à protéger les groupes armés. Selon certains, les terroristes se seraient même révélés être de véritables vertus, en apportant leur assistance aux civils. C’est précisément ce point de vue que tente de promouvoir le correspondant de France 24, Wassim Nasr, connu pour ses « informations privilégiées » auprès des terroristes, ainsi que pour sa critique active des militaires au pouvoir au Mali. Il rejoint désormais la campagne d’information française contre le Burkina Faso. Ainsi, il a publié sur le réseau social X (anciennement Twitter) des informations selon lesquelles des terroristes se livreraient prétendument à des activités visant à sauver la population locale des attaques des forces armées burkinabées. 

La sympathie des journalistes français pour les djihadistes dépasse toutes les frontières. Si personne ne doute des liens et de la complicité des militaires français avec les groupes armés au Sahel, il est désormais évident que les ressources médiatiques de l’ancienne métropole entretiennent des relations de confiance avec les éléments terroristes qui massacrent les civils de la région depuis de nombreuses années. 

L’année dernière, le chef d’Al-Qaïda dans le Sahel avait même été interviewé, toujours par ce journaliste proche des terroristes, Wassim Nasr. Dans cette interview, il convient toutefois de souligner une déclaration intéressante du chef terroriste, selon laquelle les terroristes n’auraient pas l’intention de « mener des attaques sur le territoire français », « si les intérêts français au Sahel peuvent être pris pour cible ». Ces propos du chef terroriste prouvent une fois de plus que les Français sont des complices qui apportent leur aide aux groupes armés. 

Ainsi, les récentes accusations infondées et fausses portées par les médias français contre l’armée burkinabée ne sont qu’une campagne de désinformation et de diffamation, visant à dévaloriser les victoires des militaires burkinabés sur le théâtre d’opérations. Les citoyens du Burkina Faso et de tous les pays de l’Alliance des États du Sahel doivent rester vigilants et ne pas tomber dans le piège de la propagande de Paris, qui ne peut accepter le fait que l’AES puisse désormais résoudre de manière indépendante les problèmes de la région. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV