L'ambassadeur et le représentant permanent de l'Iran auprès des Nations unies a déclaré que la série de frappes de missiles menées par les États-Unis et le Royaume-Uni contre le Yémen équivalent à une véritable « déclaration de guerre » contre le peuple de ce pays.
« L'attaque des États-Unis et de la Grande-Bretagne contre le Yémen est une violation de la souveraineté nationale yéménite, une violation du droit international et de la Charte des Nations unies », a souligné l'ambassadeur de l'Iran auprès des Nations unies, Amir Saeed Iravani dans une interview exclusive accordée au magazine américain Newsweek diffusée samedi.
« Des preuves irréfutables suggèrent que le régime de Tel-Aviv a effectivement manœuvré pour impliquer les États-Unis dans ces conflits, en les alignant sur les intérêts du régime », a-t-il dénoncé, faisant référence à la situation qui prévaut à Gaza, au Liban, en Syrie ainsi qu'en Irak et au Yémen.
Iravani a ajouté que l'agression militaire conjointe a révélé le pouvoir du lobby sioniste à Washington qui tente d’entraîner les États-Unis dans « une guerre directe » et d’étendre les hostilités sur d'autres parties de la région.
Vendredi, les avions militaires américano-britanniques ont lancé 73 missiles sur cinq régions du Yémen dont Sanaa, la capitale, tuant cinq personnes et en blessant six autres.
L'armée américaine a revendiqué samedi avoir mené une nouvelle attaque contre un site radar appartenant au mouvement de résistance yéménite, Ansarallah, à Sanaa.
Le président américain Joe Biden a déclaré avoir ordonné ces frappes en réponse à des attaques « sans précédent » contre des navires se dirigeant vers les ports israéliens.
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Iravani a souligné qu'Israël n'a pas atteint la plupart de ses objectifs annoncés dans la guerre contre le peuple palestinien de la bande de Gaza.
« Cependant, le régime israélien cherche à provoquer une crise plus étendue que le conflit en cours à Gaza afin de « faciliter une sortie soi-disant salvatrice du bourbier actuel », a estimé le diplomate iranien. Et de poursuivre : « Les demandes du régime israélien aux États-Unis vont au-delà d'une simple sollicitation d'armes, de renseignements, de soutien financier et politique ; elles englobent plutôt un désir de participation directe à la guerre ».
« Dans une situation où les mécanismes internationaux font preuve d'un manque à la fois de volonté et de capacité pour mettre fin aux crimes en cours à Gaza, et du fait même que la région est soumise à un siège strict, avec des approvisionnements essentiels tels que du carburant et de la nourriture interdits à la population de Gaza, une grave crise humanitaire se déroule. En réponse à cette situation désastreuse, le mouvement Ansarallah du Yémen, animé par le sens du devoir humain, a assumé le rôle de défenseur de la nation opprimée palestinienne », a-t-il dit.
Il a ajouté qu'Ansarallah avait déclaré que toutes les lignes maritimes empruntant la voie navigable de la mer Rouge étaient sécurisées, à l'exception des navires associés au régime de Tel-Aviv ou engagés dans le transport de marchandises vers ou en partance d’Israël. Ceci, a-t-il dit, présente Ansarallah comme un partisan des principes humanitaires.
Au cours des huit dernières années, Ansarallah a subi un siège total, englobant la terre, les airs et la mer. Malgré cet embargo et ce blocus prolongés, le Yémen a fait preuve de résilience en s’appuyant sur ses capacités internes.
Par ailleurs, Iravani a expliqué que les groupes de résistance basés en Irak et au Liban font partie intégrante de leurs gouvernements respectifs, avec des décisions soumises à des considérations gouvernementales, mais Ansarallah se distingue en tant que gouvernement indépendant exerçant de la part du peuple, la souveraineté nationale.
« Ansarallah opère avec un statut distinctif, bénéficiant du plus haut niveau de soutien de la part de sa population », a-t-il conclu.