Dans une lettre adressée, mardi 7 novembre, au Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur permanent de la République islamique d’Iran auprès de l’ONU, Amir Saïd Iravani, a appelé la communauté internationale à pousser Israël à coopérer pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) afin de démanteler son programme d’armes nucléaires. Ceci intervient à la suite des propos provocateurs du ministre extrémiste israélien du Patrimoine, Amichai Eliyahu, concernant la possibilité de larguer une bombe nucléaire sur la bande de Gaza.
Exprimant sa vive consternation quant à la menace israélienne d’utiliser des armes nucléaires contre les civils vulnérables et innocents dans la bande de Gaza assiégée, Amir Saïd Iravani a souligné que c’était la deuxième fois en seulement deux mois que de hauts responsables israéliens recouraient à la menace nucléaire.
Le Premier ministre du régime israélien, Benjamin Netanyahu, avait également proféré des menaces explicites concernant l’utilisation de telles armes contre l’Iran lors de son discours à la tribune de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2023, a indiqué l’ambassadeur permanent de l’Iran auprès de l’ONU.
« L’utilisation ou même la simple menace de [l’emploi] des armes nucléaires, quelles que soient les circonstances ou la partie responsable, constitue une violation flagrante non seulement du droit international mais aussi des principes fondamentaux inscrits dans la Charte des Nations unies », a déclaré le diplomate iranien.
« En outre, ce qui rend cette situation encore plus alarmante, c’est que de telles menaces émanent des autorités d’un régime d’occupation, qui a fait preuve d’un mépris constant pour le droit international humanitaire », a indiqué M. Iravani, avant de préciser que le régime israélien poursuit sans relâche ses crimes odieux contre le peuple palestinien, notamment le génocide, les crimes de guerre, ainsi que crimes contre l’humanité.
Déplorant le fait que le régime d’occupation israélien utilise la famine comme méthode de guerre dans la bande de Gaza assiégée, l’ambassadeur iranien a exhorté la communauté internationale à intensifier la pression sur Israël pour qu’il respecte ses obligations et démantèle son programme d’armes nucléaires.
« La République islamique d'Iran appelle la communauté internationale à condamner les propos imprudents et dangereux du régime israélien et à faire pression pour s’assurer qu’Israël coopère pleinement avec l’AIEA, respecte ses procédures de garanties et de vérification et démantèle son programme d’armes nucléaires », a-t-il souligné avant de s’attarder sur la nécessité pour le régime d'adhérer à tous les traités et conventions internationaux pertinents sur les armes de destruction massive et de les mettre pleinement en œuvre.
Poursuivant une politique d’ambiguïté délibérée au sujet de ses armes nucléaires, le régime israélien possède entre 200 et 400 ogives nucléaires dans son arsenal, ce qui en fait le seul détenteur d’armes non conventionnelles en Asie occidentale.
Tel-Aviv a néanmoins refusé d’autoriser les inspections de ses installations nucléaires militaires ou de signer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
À noter que les responsables iraniens, dont le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, ont fermement condamné la menace israélienne de lancer une bombe nucléaire sur Gaza, dans un contexte d’agression continue du régime d’occupation contre la bande assiégée.
Dans ce droit fil, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a appelé, mercredi 8 novembre, à une condamnation mondiale des récents propos du ministre extrémiste israélien concernant la possibilité de larguer une bombe atomique sur Gaza, affirmant que ces commentaires corroborent les hypothèses sur la possession de bombes atomiques par le régime israélien.
« Une fois de plus, un responsable du régime sioniste a admis qu’il possédait des armes nucléaires. Plus important encore, il a porté atteinte aux principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations unies en proférant des menaces contre la population opprimée et innocente de Gaza », a souligné le chef de l’OIEA.
« Même si certains pays ont déjà dénoncé ces propos, il est grand temps que les organisations internationales, notamment les Nations unies, brisent leur silence et prennent des mesures fermes face à une telle audace, qui met gravement en danger la paix et la sécurité internationale », a-t-il ajouté.
Ailleurs dans ses remarques, Eslami a exhorté l’Agence internationale de l’énergie atomique et son directeur général, Rafael Grossi, à adopter une approche indépendante dans le cadre de la non-prolifération et du désarmement nucléaires, notamment en ce qui concerne la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient.
Le chef de l’OIEA a également appelé l’AIEA à condamner les propos controversés du ministre israélien, qui violent les principes de la Charte des Nations unies, et à faire rapport au Conseil de sécurité des Nations unies sur les conséquences du bombardement nucléaire israélien.
Israël a déclenché la guerre contre Gaza le 7 octobre après que des groupes de résistance palestiniens ont lancé une opération anti-israélienne, baptisée Tempête d’Al-Aqsa, dans les territoires occupés en réponse aux crimes intensifiés du régime israélien contre les Palestiniens.
Conformément aux dernières données du ministère de la Santé basé à Gaza, depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, au moins 10 569 Palestiniens ont été tués en martyr, principalement des femmes et des enfants.