Par Adil Hameed
À la veille de la visite du président Biden dans les territoires palestiniens occupés, des avions militaires israéliens ont attaqué un hôpital dans la bande de Gaza assiégée, tuant au moins 700 personnes, pour la plupart des enfants et des femmes.
Le bilan exact de la frappe dévastatrice contre l'hôpital arabe Al-Ahli à Gaza n'est pas encore connu, certains rapports le situant à plus de 1 000 personnes. C'était un massacre, selon des témoins oculaires.
Malgré les tentatives du régime israélien de rejeter la faute sur les groupes de résistance palestiniens basés à Gaza, le Hamas et le Jihad islamique, dans cet ordre, les preuves suggèrent que c'était l'œuvre du régime.
Le Hamas a déclaré que l'attaque avait principalement tué des personnes déplacées qui s'étaient réfugiées à l'hôpital, le considérant comme sûr au milieu du bombardement aérien israélien aveugle qui a jusqu'à présent coûté la vie à 3 300 personnes dans la bande de Gaza.
Le fait que la frappe aérienne contre l’hôpital ait eu lieu quelques heures avant l’atterrissage de Biden à l’aéroport de Tel Aviv est révélateur.
Biden a défendu sans équivoque et sans vergogne le génocide en cours mené par le régime israélien dans la bande côtière de Gaza, amplifiant même des affirmations non fondées qui ont été démenties par les responsables israéliens eux-mêmes.
Il a déclaré avoir vu la vidéo dans laquelle des enfants israéliens ont été « décapités » par des combattants du Hamas, reprenant le mensonge lancé par un journaliste israélien et répété plus tard par le porte-parole de Netanyahu lors d'une émission en direct diffusée par CNN.
Cette affirmation s’est finalement révélée être un canular, mais le président américain n’a pas pris la peine de présenter ses excuses.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec Netanyahu à Tel Aviv, mercredi, Biden a déclaré que Washington fournirait au régime en difficulté tout ce dont il avait besoin pour « se défendre », tout en répétant un autre mensonge israélien grossier selon lequel l’attaque de l’hôpital avait été provoquée par une roquette palestinienne ratée.
Le président américain a comparé le groupe de résistance Hamas à Daech et a qualifié de massacre l'opération « Tempête d'Al-Aqsa » (également appelée Déluge d'Al-Aqsa) menée aux petites heures du samedi matin de la semaine dernière.
« D’après ce que j’ai vu, il semble que cela a été fait par la partie adverse, et non pas par vous. Mais il y de nombreuses personnes qui n’en sont pas sûres. Nous devons donc surmonter beaucoup de choses », a déclaré Biden à Netanyahu, lui donnant son agrément complet.
Les affirmations infondées de Biden sont intervenues après que le porte-parole militaire israélien, Daniel Hagari, a montré des images et affirmé que le propulseur de la roquette s'était enflammé en provoquant l'explosion.
Le fait que Netanyahu ait ordonné cette frappe meurtrière quelques heures avant l’arrivée de Biden et qu’il ait au final obtenu un net agrément du président américain montre que le crime de guerre a été commis avec le soutien de Washington.
Le bombardement d’hôpitaux et d’autres installations civiles n’est pas un concept étranger aux bellicistes américains eux-mêmes. Ils le font dans plusieurs pays dont l’Afghanistan et l’Irak, depuis des décennies.
L'anniversaire du bombardement du centre de traumatologie de Kondoz, dans la province de Kondoz, au nord de l'Afghanistan, le 3 octobre 2015 – comprenant son unité de soins intensifs, ses salles d'urgence, son laboratoire, son unité de radiographie, son service de consultation externe, son service de santé mentale et de physiothérapie – a été célébré il y a seulement deux semaines.
Au moins 42 personnes dont des patients, du personnel et des soignants, ont été tuées dans l'attaque dévastatrice menée par un navire de combat américain, qui a marqué l'un des chapitres les plus meurtriers de la guerre qui a duré 20 ans.
L’hôpital était géré par Médecins Sans Frontières et la seule chose que les Américains ont fait, ça a été de « s’excuser » auprès de MSF. Les victimes et leurs familles n’ont jamais obtenu justice.
Selon des témoins oculaires, l'avion de combat américain AC-130 Hercules a tiré 211 obus sur le bâtiment principal de l'hôpital où des patients afghans dormaient dans leur lit ou étaient opérés dans la salle d'opération.
Le commandant américain de l'époque en Afghanistan, John F. Campbell, a admis plus tard que l'hôpital avait été « frappé par erreur », sans la moindre once de remords et sans aucune promesse de justice et de responsabilité.
Les Américains ont également détruit des hôpitaux en Irak pendant les années d’occupation militaire de ce pays.
En avril 2003, des avions américains ont bombardé une maternité du Croissant-Rouge à Bagdad, tuant plusieurs personnes. L'hôpital Al-Mansour, doté de 56 chambres, a été le premier établissement de santé de l'IRCS ou la Société iranienne du Croissant-Rouge dans ce pays déchiré par la guerre.
La liste des hôpitaux et autres établissements publics bombardés par les forces américaines, ainsi que leurs homologues britanniques, est assez longue. Les sionistes ont suivi le même modèle pour semer la peur chez les Palestiniens.
Mais ces formules sont vouées à l’échec. Ils ont échoué en Afghanistan et en Irak et maintenant ils échouent en Palestine. La frappe aérienne contre l’hôpital, mardi soir n’a fait que galvaniser la Résistance palestinienne.
Cela a également révélé l’alliance profonde entre les sionistes et les Américains et la façon dont ils se soutiennent mutuellement dans leurs horribles crimes de guerre depuis des années, notamment le bombardement d’hôpitaux et le meurtre de civils.
Le droit international est clair sur les bombardements d’hôpitaux. La Quatrième Convention de Genève sur la protection des personnes civiles en temps de guerre interdit de prendre pour cible des civils, notamment dans les écoles et les hôpitaux.
Mais comme nous le savons tous, le droit international ne s’applique pas aux entités anarchiques.
Adil Hameed est un écrivain et activiste afghan actuellement basé au Royaume-Uni.
(Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles de Press TV)