En protestation contre les bas salaires et les dures conditions de travail, le secteur des services médicaux en France a été dernièrement le théâtre de grèves à grande échelle des médecins, au point que depuis cet été, le service des urgences fonctionne avec une régulation en soirée et pendant la nuit.
L’appel avait été lancé par le comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix. Entre 750, selon la préfecture, et un millier de personnes, selon les organisateurs, ont manifesté samedi 30 septembre devant la préfecture du Finistère, à Quimper, pour demander la réouverture des urgences de Carhaix la nuit.
La colère des citoyens français face à la situation des services d’urgence, qui a mis les patients en danger les empêchent d’accéder à l’aide médicale a fait descendre des milliers de Français équipés d’une catapulte symbolique dans les rues pour faire entendre ainsi leur voix de colère au président français Emmanuel Macron, dont le pays a été à plusieurs reprises la cible de manifestations et de violentes répressions de manifestants par la police.
Le rassemblement de samedi contre la fermeture nocturne des urgences a été réprimé par la police utilisant du gaz lacrymogène pour disperser les protestataires.
Un autre drame a mis récemment le feu aux poudres : la mort d’un bébé de 6 mois, dans la nuit de mercredi à jeudi à Carhaix. Souffrant d’un problème respiratoire, le nourrisson n’a pas pu être pris en charge assez rapidement par les secours.
Si la mort du bébé pose question pour le Comité de défense et de vigilance de l’hôpital de Carhaix, la direction du CHU de Brest a affirmé que « le décès n’est pas en lien avec la régulation des urgences ». Cependant, les manifestants considèrent le manque de médecins dans l’équipe de nuit comme la cause du retard dans la prestation des services à la fillette et de son décès.
Plus tôt, chef du Smur (Structures mobiles d'urgence et de réanimation) des Hauts-de-Seine, Gilles Jourdain, a aussi «lancé l’alerte» dans Le Parisien, affirmant notamment que son équipe a dû transférer un nourrisson de deux mois dimanche à Rouen, faute de lits en réanimation pédiatrique en Île-de-France.
«Sa bronchiolite s’aggravait, le petit garçon avait besoin d’être admis en réanimation. Les équipes ont fait trois fois le tour des places disponibles dans les cinq services d’Île-de-France ayant les compétences nécessaires pour ce type de soins. Rien, zéro lit», a-t-il raconté.
Pour le Dr Jourdain, «les tensions en personnels soignants sont si fortes que la situation dégradée de l’hiver perdure et se refait sentir dès l’été. Les autorités semblent incapables d’apporter une solution».