L'Organisation des Nations unies a demandé mercredi 6 septembre une enquête sur l'incident au cours duquel des soldats israéliens ont déshabillé de force cinq femmes palestiniennes dans la ville d'al-Khali, dans le sud de la Cisjordanie occupée, lors d'un raid dans un immeuble résidentiel.
L’Organisation de la coopération islamique (OCI) a également fermement condamné les soldats israéliens pour avoir fouillé à nu cinq femmes palestiniennes à al-Khalil.
Les forces du régime israélien ont fait irruption dans la maison de la famille Ajluni tôt le matin du 10 juillet. Deux femmes soldats ont emmené la mère de 53 ans, sa fille de 17 ans et les trois belles-filles, toutes âgées d'une vingtaine d'années, dans la chambre des enfants, où elles ont été forcées de se déshabiller.
Équipés de fusils, les soldats ont menacé de lâcher des chiens K-9 contre les membres des familles si les femmes n'obéissaient pas. Cela alors que les soldats ont procédé à des fouilles corporelles sur les hommes alors qu'ils étaient habillés.
Or le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU, Farhan Haq, a appelé à une enquête immédiate sur l'affaire. Lors d'une conférence de presse mardi, Farhan a été invité à commenter l'incident .
« Cela doit faire l'objet d'une enquête de la part des autorités compétentes et nous serons opposés à toute forme de punition collective », a répondu Farhan.
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés de la Palestine, Francesca Albanese, s'est également prononcée sur l'incident et a écrit sur X : « Les rapports selon lesquels des soldats masqués ont pris d'assaut les maisons palestiniennes la nuit, réveillant les familles, forçant les femmes à se déshabiller sous la menace d'un fusil, sous la menace des chiens d'attaque, tandis que des enfants hurlent de terreur, sont absolument épouvantables. Cette attaque incessante contre les personnes et leurs droits doit cesser. »
Amal Ajluni, l'une des personnes fouillées à nu, a déclaré au groupe israélien de défense des droits B'Tselem : « Je ne peux pas oublier ce qui s'est passé. La fouille et l'humiliation que j'ai subies devant les [femmes] soldats, ainsi que l'impuissance et la honte que j'ai ressenties devant mes enfants. Ils ont désormais peur de dormir dans leur chambre la nuit et de venir dans notre lit. Ils ne dorment pas bien, mouillent leur lit et quand ils se réveillent, ils ont peur d'aller aux toilettes. »
Par ailleurs, la commission des droits de l’homme du Parlement palestinien a déclaré dans un communiqué que la fouille à nu démontrait « l’étendue de la laideur et du fascisme de l’occupation devant le monde », appelant à la formation d’une commission d’enquête internationale.
Jean-Maxime Corneille, expert des questions politiques et Ayssar Midani, analyste franco-syrienne des questions internationales, s'expriment sur ce sujet.