Selon l’un des responsables du bloc parlementaire irakien Fatah, A’ed al-Helali, « Washington aurait demandé la dissolution des Unités de mobilisations populaires (Hachd al-Chaabi) d’Irak », au cours de la récente visite d’une délégation irakienne, dirigée par le ministre de la Défense, Thabet Muhammad al-Abbasi, aux États-Unis.
À ce sujet, l’agence de presse Fars rapporte les déclarations de l’expert irakien des questions politiques, Sabah al-Akili. Dans un éclairage pour la chaîne de télévision irakienne Al-Maalomah, ce dernier a affirmé que les Hachd al-Chaabi représentent un obstacle à la présence américaine en Irak ; « c’est pourquoi Washington a mis le gouvernement irakien sous pression pour dissoudre ce groupe de résistance ».
« Mais cela ne sera jamais le cas ». « Lorsqu’il s’agit des questions intérieures sensibles, le gouvernement et le Parlement irakien restent solidaires ; les tentatives américaines pour obtenir une dissolution des Unités de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) ne mèneront à rien, d’autant plus que le Parlement a précédemment reconnu les Hachd comme étant une composante des forces armées irakiennes », a-t-il ajouté, en allusion à une loi votée en novembre 2016 au sein du Parlement irakien.
Faisant allusion à l’assassinat du général de corps d’armée Qassem Soleimani et du numéro II des Hachd al-Chaabi Abou-Mahdi al-Mohandes par les forces américaines en janvier 2020, l’expert irakien a affirmé que « les Américains, ceux-là mêmes qui se sont livrés à cet acte criminel cherchent à se venger des Hachd ; or, les Hachd sont le facteur principal de la victoire face au terrorisme que les Américains “exportaient” vers l’Irak ».
« Toujours est-il que les Hachd représentent une menace pour la présence américaine en Irak ; partout où se trouvent les Hachd al-Chaabi, les forces américaines sont sérieusement inquiètes », selon l’expert politique irakien.
La chaîne de télévision Al-Ahed a récemment laissé entendre que les responsables américains avaient fait part au ministre irakien de la Défense de la « disponibilité de Washington à offrir une aide militaire et vendre des armements » à Bagdad en cas d’une dissolution des Hachd al-Chaabi.
« Washington a également demandé une réduction du budget alloué aux Unités de mobilisation populaire, ce que la délégation irakienne a rejeté en arguant qu'il s'agissait d'une question relevant des affaires intérieures de l'Irak », ajoute Al-Ahed.
Les contestations autour des revendications américaines de ces derniers jours ont amené le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani à réitérer sa position officielle le lundi 14 août, affirmant que « l’Irak n’a plus besoin aujourd’hui de forces combattantes étrangères ; des négociations sont en cours afin de redéfinir le format des liens et coopérations futurs avec les forces de la [soi-disant] coalition internationale ».