Les titres de la rédaction :
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1. BRICS : Poutine ne sera pas de la partie
Finalement, le président russe Vladimir Poutine, recherché par la CPI, ne se rendra pas en Afrique du Sud pour le sommet des BRICS. De quoi soulager Cyril Ramaphosa.
Place désormais au véritable sujet du sommet des BRICS, qui sera consacré au thème : « Les BRICS et l’Afrique : un partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif ». Car depuis plusieurs mois, on ne parlait que d’un autre sujet : la venue ou non de Vladimir Poutine, ciblé par un mandat d’arrêt de la part de la Cour pénale internationale, et l’obligation ou non pour l’Afrique du Sud de livrer le président russe en cas de voyage en terre australe.
Longtemps, il a donc été question de diplomatie et de lois internationales. Selon la CPI, l’Afrique du Sud, signataire du Statut de Rome, devait livrer le président russe s’il venait à Pretoria. L’Afrique du Sud, elle, s’appuyait sur sa propre réglementation, qui prévoyait une immunité pour Vladimir Poutine. Pour éluder cette question, Cyril Ramaphosa avait décidé de mettre en place une commission, en attendant de s’exprimer personnellement sur ce problème.
Mais, semble-t-il, Poutine n’a pas voulu causer d’ennui à Pretoria. Le président Ramaphosa est en effet soulagé de ne pas avoir à décider ou non de livrer le président russe. Car, vient d’indiquer la présidence sud-africaine, Poutine « n’assistera pas au sommet des BRICS », et cela a été décidé d’« un commun accord » entre Moscou et Pretoria. C’est le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui représentera Vladimir Poutine.
De quoi se recentrer sur le principal, donc : faire de ce sommet des BRICS un succès. La question de la venue de Poutine écartée, Ramaphosa peut désormais se concentrer sur l’organisation. S’il fut un temps question de tenir le sommet en ligne ou de le déplacer dans un pays tiers, non signataire du Statut de Rome, il aura finalement bel et bien lieu en Afrique du Sud.
2. L'Afrique, le continent le plus multilingue du monde
Les études sur les contextes multilingues africains sont quasiment inexistantes dans les revues scientifiques à fort impact.
Le langage est une compétence propre à l’être humain. C’est pourquoi l’étude de l’apprentissage et de l’utilisation des langues est essentielle pour comprendre et définir l’être humain. Étant donné que la plupart des gens dans le monde – environ 60 % – sont multilingues, c’est-à-dire qu’ils connaissent et utilisent plus d’une langue, un chercheur qui cherche à comprendre le langage doit également saisir comment les individus acquièrent et utilisent plusieurs langues.
L’omniprésence du multilinguisme a également des conséquences pratiques. Par exemple, dans les premières années de scolarité, les enfants apprennent plus efficacement lorsqu’ils reçoivent un enseignement dans leur langue maternelle plutôt que dans une deuxième ou une troisième langue. La recherche montre également que les gens prennent des décisions différentes selon qu’ils pensent dans leur première ou leur deuxième langue.
Le problème est que la plupart des recherches publiées sur le multilinguisme ne sont pas menées dans les sociétés les plus multilingues du monde. Par exemple, le continent africain abrite certains pays qui sont parmi les plus multilingues au monde. Le Cameroun compte environ 27 millions d’habitants ; plus de 250 langues différentes y sont parlées en première langue, souvent en plus de l’anglais et du français, voire les deux.
Cependant, les études sur les contextes multilingues africains sont quasiment inexistantes dans les revues scientifiques à fort impact. C’est important, car ce sont les recherches publiées dans ces revues qui reçoivent le plus d’attention au niveau mondial et qui sont donc les plus susceptibles de façonner notre compréhension du multillinguisme.
Une récente étude fournit de nouvelles preuves empiriques de la partialité géographique des recherches sur le multilinguisme publiées dans des revues scientifiques à fort impact. Il est clair que les régions les plus souvent étudiées ne sont pas particulièrement multilingues. L’inverse est également vrai : les régions les plus multilingues sont massivement sous-étudiées dans la recherche sur le multilinguisme.
La sous-représentation est particulièrement nuisible. C’est précisément dans le Sud que le multilinguisme est le plus répandu. La prédominance des sites de recherche du Nord signifie donc qu’une grande partie des connaissances sur le multilinguisme provient de régions qui sont relativement monolingues.
Cela ne veut pas dire qu’aucune recherche n’est menée dans des régions fortement multilingues. Nous menons actuellement une étude à grande échelle sur le multilinguisme en Afrique du Sud, et nous connaissons plusieurs revues scientifiques sud-africaines qui publient des études menées régulièrement dans des pays africains et d’autres régions linguistiquement diversifiées. Toutefois, les études publiées dans des revues plus modestes sont moins susceptibles d’influencer le domaine de la recherche sur le multilinguisme.
La visibilité réduite des recherches menées dans les pays du Sud est due à un ensemble complexe de causes. Il s’agit notamment de la répartition inégale des ressources (comme l’infrastructure et le financement de la recherche), ainsi que de la partialité du système de publication universitaire, qui est dominé par les institutions et les maisons d’édition de l’hémisphère nord.
En conséquence de ce déséquilibre, le Nord est souvent considéré comme le champ par défaut pour la recherche, tandis que les contextes du Sud sont perçus comme spécifiques et comme une source de connaissances qui n’est pas généralisable à d’autres contextes. C’est tout simplement faux.
Pour remédier aux préjugés géographiques, il faudra s’attaquer aux inégalités systémiques dans le monde universitaire. En attendant, tout le monde est heureux de constater que des petites avancées sont déjà en cours.
L’une d’entre elles consiste à accroître la visibilité des recherches menées dans les pays du Sud. L’édition 2023 du Symposium international sur le bilinguisme, sur le thème “La diversité maintenant” “, est un exemple de tentative en ce sens. En outre, plusieurs revues à fort impact ont publié des appels à études menées en dehors des cadres typiques de l’Amérique du Nord et de l’Europe occidentale.
La science en équipes larges, dans laquelle de nombreux scientifiques répartis dans des institutions et des lieux différents travaillent ensemble, et la collaboration entre le Nord et le Sud seront également utiles. Grâce à ces efforts et à d’autres efforts similaires, le domaine devrait se diversifier dans les années à venir et accroître ainsi la validité de nos connaissances sur la capacité humaine à utiliser le langage.
3. La démocratie occidentale étouffe l'Afrique
On le voit déjà, la fameuse démocratie à l'occidentale est en péril dans les États occidentaux. Pourtant, elle continue à être imposée au monde entier et surtout en Afrique.
L’édification d’une démocratie à l'occidentale est mise à mal sur le continent africain, en Afrique de l’ouest notamment, par le fait que cette démocratie peinent à combler les attentes du peuple.
Comment peut-on «vendre» la démocratie (le modèle occidental qu’on tente d'imposer à l'Afrique depuis 1990 comme un «prêt-à-porter idéologique») à un peuple qui bascule progressivement dans la pauvreté, dans la précarité, la misère sans aucun espoir de lendemains meilleurs ?
Quel est l’utilité d’un système politique occidental qui est incapable de combler les attentes de la majorité de la population ?
Voilà, entre autres, les raisons profondes des derniers coups d’État en Afrique de l’ouest, singulièrement au Mali.
Ceux que les dirigeants de la CEDEAO refusent d’admettre, dans leur utopie de circonscrire les coups d’État militaires (les putschs politiques comme le tripatouillage constitutionnel pour se permettre des mandats supplémentaires sont tolérés), c’est que les progrès de la démocratie à l'occidentale ces dernières décennies n’ont pas généralement changé la donne de manière significative sur le plan économique dans de nombreux États. Loin d’apporter une amélioration de l’économie et d’assurer un bien-être social, la démocratie n’a pas comblé les attentes des populations.
L’Afrique, occidentale notamment, reste l’une des régions les plus pauvres du monde malgré ses nombreuses ressources naturelles. «Bien que les causes du sous-développement en Afrique soient protéiformes, il est indéniable qu’elles trouvent leur source dans le mauvais système politique.
On comprend alors aisément pourquoi, entre 2010 et 2021, il y a eu au moins 43 coups d’Etat (réussis ou avortés) en Afrique. Un exemple flagrant, au Mali, lors du coup d'État, les instances internationales se sont focalisées sur la tenue des élections, alors que le pays était en proie à des attaques terroristes. Ce sont ces incohérences qui laisse la population africaine dans la perplexité.
Il importe alors de repenser la démocratie en Afrique en commençant par s’affranchir d’un modèle imposé de l’extérieur et ne tenant pas compte des réalités socioculturelles de l’exercice du pouvoir. Quel que soit le type de régime, il doit prôner et veiller strictement à la bonne gouvernance qui est une condition sine qua non du développement socio-économique.
La démocratie à l’occidentale étouffe les Africains et il faut envisager un modèle de démocratie à l’africaine pour que l’Afrique se porte mieux. Depuis plus de 70 ans, on force l’Afrique à s’adapter à la démocratie, à leur démocratie, mais ça ne passe pas. Au lieu de tirer les leçons pour envisager une forme de démocratie, rien que pour faire plaisir à leurs maîtres, on insiste à détruire tout un continent.
À chaque élection qui se déroule en Afrique, il y a toujours des morts et il s’agit bien des êtres humains, alors que les mêmes choses se passent chez eux et aucune mouche ne tombe sous leurs pieds pour mourir, pourquoi, les décideurs africains ne songeraient-ils pas à réfléchir pour trouver la forme de démocratie qui vaille la peine pour leurs compatriotes africains ?
Une élection est le fruit d’un choix sur un individu qui présente un projet de société qui sied à ses compatriotes, mais en Afrique, c’est le contraire, on vote selon l’ethnie, la région, la masse d’argent souvent illicitement acquise et l’idéologie du parti, qu’il sied ou pas, c’est le membre de la famille ou le plus offrant qui passe.
Pendant ce temps, en Europe, ce sont les idées que l’on vote, mais en Afrique c’est le contraire et comme la vie des êtres humains ne leur dit rien et qu’il faut tout faire pour plaire aux maîtres impérialistes, on fonce seulement sans s’arrêter pour faire le bilan, parce qu’ils veulent plaire à leurs mandants, ils n’ont pas le temps de ceux qui doivent mourir pendant l’expression de leur démocratie.
L’Afrique n’a pas un problème de démocratie, mais elle a besoin de son propre modèle et à chaque pays puisque tous les pays ont été fractionnés avec des frontières artificielles.
Le modèle focalisé sur les partis politiques est inadapté car l’Afrique est une société d’union, de solidarité. L’individualisme ne colle pas aux réalités africaines quand bien même qu’on veuille forcer à vivre en autarcie comme les européens. Les partis politiques eux-mêmes sont sources de conflits et dont de ces conflits aucune règle de conduite démocratique ne peut fonctionner.
Il faut sortir du modèle de démocratie partisane, c’est-à-dire des partis politiques car l’avenir et le salut de l’Afrique, c’est la démocratie consensuelle basée sur les intérêts du peuple.
En plus en Afrique, pour choisir un roi, on n’a pas souvent besoin d’organiser des meetings et lever les doigts, cela se fait par lignage. On naît roi. Dans toutes les sociétés africaines où on procède par des votes pour élire un chef, sont des sociétés souvent désorganisées.
Les instances comme la CEDEAO ou autres qui cherchent aveuglément à instaurer un système démocratique à l'occidentale fonce droit dans le mur car la réalité du terrain et celle des peuples d'Afrique n'est absolument pas prise en compte. D'autant plus que la démocratie à l'occidentale que certains pays comme la France ou encore les États-Unis veulent imposer au monde a montré ses limites. Même les États occidentaux n'arrivent pas à respecter cette démocratie qui veulent imposer au monde entier.
La démocratie des Européens étouffe les Africains, il faut songer à une adaptation.