La réussite du tir d'essai du missile balistique à guidage de précision iranien « Kheibar », en début de semaine, a suscité l'inquiétude de Tel-Aviv, ce missile ayant la capacité d'échapper aux systèmes de surveillance israéliens les plus avancés.
Le journaliste et analyste politique Jim Kavanagh est intervenu à ce sujet dans une interview accordée à Press TV, vendredi, au lendemain du tir d'essai du Kheibar, version améliorée des missiles de la classe Khorramshahr, d'une portée de 2 000 kilomètres.
Le journaliste note que le missile Kheibar dévoilé jeudi 25 mai était l'un des missiles balistiques les plus avancés jamais conçus par les experts de l'industrie aéronautique du ministère iranien de la Défense, se référant aux propos des responsables iraniens.
Pour Kavanagh, les 12 minutes nécessaires au lancement du missile signifient qu'il est « très rapide » et « laisse peu de temps » aux dispositifs de surveillance israéliens et américains, y compris les satellites.
« Israël est extrêmement préoccupé par de tels missiles », a-t-il noté ajoutant que le régime israélien et les États-Unis ne veulent certainement pas attendre que l'Iran développe des missiles à longue portée à combustible solide qui peuvent être lancés instantanément.
Simultanément à l’anniversaire de la reprise de la ville de Khorramshahr aux troupes de l’armée de l’ancien dictateur irakien, Saddam Hussein le 24 mai 1982, le missile stratégique à longue portée « Kheibar » (Khorramshahr-4) a été dévoilé en présence du ministre iranien de la Défense Mohammad Reza Qaraei Ashtiani qui a réaffirmé l'engagement des forces armées à « défendre le pays ».
Kavanagh a déclaré qu'il était à craindre que ces missiles « puissent désormais atteindre le territoire israélien ».
« Il semblerait qu'ils soient également dotés de capacités d'évitement des radars, ce qui les rend plus aptes à franchir les défenses aériennes. Nous devons également mentionner l'élément très important de la précision », a-t-il affirmé.
« Pour Israël et son patron, les États-Unis, il est inacceptable que l'Iran – ou tout autre acteur régional – ait la capacité d'infliger de graves dommages à Israël », a souligné Kavanagh.
« Israël doit avoir la capacité d'infliger tous les dommages qu'il souhaite aux villes et aux installations iraniennes, y compris avec des armes nucléaires. L'Iran ne doit pas avoir la capacité d'infliger de graves dommages à Israël avec des armes conventionnelles et des missiles », a-t-il fait part au sujet de la politique israélienne et américaine à l’égard de l’Iran.
L'Iran a établi sa réputation de poids lourd militaire dans la région, développant une large gamme de missiles balistiques et de croisière ces dernières années, au grand désarroi d'Israël et des États-Unis. Cependant, l'Iran a soutenu à plusieurs reprises que son programme de missiles est de nature pacifique et défensive.
Kavanagh a poursuivi que le développement d'armes de l'Iran et la démonstration des capacités militaires accrues ont provoqué la peur à Tel-Aviv, car les responsables israéliens craignent que des frappes précises sur les installations militaires israéliennes ne forcent les colons israéliens à retourner en Cisjordanie.
« C'est la capacité de ces armes – et non les armes nucléaires inexistantes de l'Iran – qui inquiètent Israël et les États-Unis. C'est pourquoi il n'y aura pas de retour au PGAC – parce qu'il s'agit en réalité pour les États-Unis d'insister sur la limitation des capacités de l'Iran en matière de missiles », a-t-il fait remarquer.