L’Iran et la Russie ont franchi un pas de géant pour approfondir leurs relations et contourner les sanctions draconiennes en signant un accord ferroviaire ambitieux.
Les deux parties ont signé mercredi 17 mai un accord pour achever le dernier tronçon du corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), un réseau de routes maritimes, ferroviaires et routières s’étendant sur plus de sept mille kilomètres reliant l’Europe du Nord à l’Asie du Sud.
Dans le cadre de l’accord gagnant-gagnant, la Russie allouera 1,3 milliard d’euros de prêts interétatiques pour aider à financer la construction d’un chemin de fer de 162 km entre la ville de Rasht dans le nord de l’Iran et Astara à côté de la frontière du pays avec l’Azerbaïdjan. Les travaux sur le projet devraient se terminer d’ici 2027.
La Russie fonde de grands espoirs sur ce projet, le vice-Premier ministre Alexander Novak le présentant comme un « changement global des chaînes d’approvisionnement » qui, selon lui, pourrait devenir une « alternative au canal de Suez ».
Le président iranien Ebrahim Raïssi et son homologue russe Vladimir Poutine ont tous deux assisté à la cérémonie de signature, virtuellement via une liaison vidéo et ont salué l’amitié grandissante entre les deux pays.
Le président Raïssi a décrit le projet comme une « étape stratégique importante » vers une coopération plus étroite entre l’Iran et la Russie qui, a-t-il souligné, profitera à toutes les nations impliquées dans l’INSTC.
« La République islamique d’Iran a un grand potentiel malgré les efforts du collectif occidental pour contourner les territoires iraniens et utiliser d’autres voies de transit », a-t-il déclaré. « La route à travers l’Iran est la route la moins chère, la plus économique et la plus proche pour le trafic commercial et de transit dans la région. »
Poutine, pour sa part, a déclaré que le projet est une « entreprise majeure » pour la région et « l’infrastructure de transport mondiale » et que le corridor contribuera à diversifier le trafic mondial, en plus d’autres avantages économiques sous forme d’emplois et d’investissements.
Xavier Dupret, économiste et analyste politique, s'exprime sur le sujet.