Le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré que le président Bachar al-Assad ne rencontrera son homologue turc Recep Tayyip Erdogan que lorsque la Turquie retirera complètement ses forces militaires du nord de la Syrie.
"Damas ne pourrait normaliser ses relations avec la Turquie qui occupe de vastes étendues de terres en Syrie", a déclaré Faisal Meqdad dans une interview accordée à la chaîne russe télévisée RT en arabe, à Damas, dimanche.
Meqdad a en effet précisé que cette rencontre d'Assad avec son homologue turc dépendra du retrait complet des forces turques du territoire syrien.
En mars dernier, Assad avait annoncé qu'il était inutile d’avoir une réunion avec Erdogan tant que « l'occupation illégale » de la Turquie ne prendrait pas fin.
« Cela est lié au fait que nous sommes arrivés à un stade où la Turquie semble clairement disposée et sans aucune ambiguïté même à sortir complètement du territoire syrien et à mettre fin à son soutien au terrorisme et enfin, à rétablir la situation qui prévalait avant le début de la guerre contre la Syrie », a dit Assad.
« C'est la seule situation dans laquelle il serait alors possible d'avoir une rencontre entre moi et Erdogan », a-t-il déclaré. « En dehors de cela, quelle est la valeur d'une telle réunion et pourquoi le ferions-nous si elle n'aboutissait pas à des résultats définitifs pour la guerre en Syrie ? »
La Turquie a rompu ses relations avec la Syrie en mars 2012, un an après que le pays arabe se soit retrouvé en proie à des violences meurtrières menées par des terroristes soutenus depuis l'étranger.
Maintenant, après 12 ans, les deux pays voisins prennent des mesures en vue d’une réconciliation.
Cependant, il est utile de rappeler que la Turquie a déployé des forces en Syrie en octobre 2019 en violation de l'intégrité territoriale du pays arabe.
Des terroristes soutenus par Ankara ont été déployés dans le nord-est de la Syrie après que les forces militaires turques ont lancé une invasion transfrontalière menacée de longue date dans une tentative déclarée de repousser les miliciens des Unités de protection du peuple kurde (YPG) loin des zones frontalières.
Ankara considère les YPG soutenus par les États-Unis comme une organisation terroriste liée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) lequel parti cherche à créer une région kurde autonome en Turquie depuis 1984.
L'administration dirigée par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie affirme que l'offensive turque a tué des centaines de civils dont des dizaines d'enfants depuis son lancement.
La Turquie a joué un rôle majeur dans le soutien aux terroristes en Syrie depuis qu'une grande insurrection soutenue par l'étranger a envahi le pays il y a plus de dix ans.
Le président Assad et d'autres hauts responsables ont souligné que le gouvernement de Damas répondra par tous les moyens légitimes à disposition, à l'offensive terrestre en cours dans le nord qui est menée par les forces turques et les alliées takfiristes.