Au sommaire :
1- « Notre sécurité est entre nos mains et la défaite de l’ennemi est entre les siennes (Sun Tzu, mort en 496 avant notre ère)
Xi et Poutine montent plusieurs « chevaux ». L’un a peut-être besoin d’un coup d’éperon, l’autre d’un coup de frein.
Si l’évolution structurelle vers un monde multipolaire est désormais bien comprise en termes géopolitiques, ses autres dimensions sont peu remarquées. Les médias se concentrent tellement sur la situation militaire en Ukraine qu’il est facile d’oublier que le président Poutine mène également une guerre financière – une guerre contre la théorie économique libérale – et une guerre diplomatique pour obtenir le soutien des pays non occidentaux et de ses principaux alliés stratégiques, la Chine et l’Inde.
En outre, Poutine doit gérer la situation psychologique à l’intérieur de la Russie. Son objectif est de restaurer le patriotisme et une culture nationale russe reconnectée à ses racines dans le christianisme orthodoxe. Pour y parvenir, il doit la laisser évoluer dans un contexte civil. Laisser l’aspect militaire prendre le dessus reviendrait à biaiser la conscience russe d’une manière très particulière.
Le président Poutine a évoqué à plusieurs reprises la nécessité pour la « Russie civile » de disposer de moyens pour évoluer à sa manière – en se réappropriant son héritage culturel passé sous une nouvelle forme – et pour que ce processus ne soit pas entièrement subordonné aux besoins et à l’ethos militaire.
Le projet est donc, en fait, totalement multiforme – même si la lutte pour restaurer le respect de la souveraineté et de l’autonomie dans les affaires intérieures représente indubitablement la « pierre angulaire » du projet.
Cependant, une partie importante de la réappropriation de la souveraineté nécessite le changement de la structure économique de la Russie, qui doit échapper à l’emprise du modèle néo-libéral « anglo », pour aller vers une plus grande autosuffisance nationale. Par conséquent, la simple remise en question des fondements philosophiques du système politique et économique « anglo » – qui sous-tend l’ordre des règles – est aussi importante, à sa manière, que le champ de bataille ukrainien.
Comme tout système, l’Ordre mondial repose sur des principes philosophiques que l’on croit universels, mais qui, en vérité, sont spécifiques à un moment particulier de l’histoire européenne.
Aujourd’hui, l’Occident n’est plus ce qu’il était. C’est un espace de combat idéologique fracturé. Le reste du monde n’est pas « ce qu’il était ». Et les tiraillements idéologiques occidentaux d’aujourd’hui ne sont plus considérés comme une préoccupation majeure pour le monde.
par Alastair Crooke
Source : Réseau international
2- L’armée israélienne porte délibérément le conflit palestinien à son paroxysme
par Jean Shaoun
Les actions provocatrices et criminelles des forces de sécurité portent le conflit israélo-palestinien à son paroxysme, les analystes prédisant une nouvelle intifada ou un soulèvement palestinien.
Ces derniers jours, les forces de sécurité ont tué au moins quatre Palestiniens qu’elles accusent d’avoir tué des citoyens israéliens, sans même avoir tenté de les arrêter, de les inculper formellement et de les traduire devant les tribunaux.
Ces exécutions désormais routinières, menées lors d’attaques de masse qui terrorisent la population locale, font fi de toutes les normes de la justice bourgeoise, y compris celle de l’innocence jusqu’à preuve du contraire. Elles sont soutenues par la coalition d’extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahou, par toutes les factions de l’élite politique sioniste – laïques et religieuses – et par le système judiciaire israélien, y compris la Cour suprême.
Jeudi matin, 200 soldats, y compris des unités infiltrées, ont fait une descente dans la vieille ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, tuant par balles Muath Masri, Ibrahim Jabr et Hasan Qatnani et blessant quatre autres personnes. Les trois hommes étaient membres des Brigades Qassam, la branche armée du Hamas, le groupe affilié aux Frères musulmans qui contrôle l’enclave assiégée de Gaza. Ce n’était que l’une des attaques d’assassinat menées quasi quotidiennement par Israël en Cisjordanie.
Un porte-parole de l’armée a affirmé que deux des hommes avaient perpétré l’attentat dans la vallée du Jourdain le 7 avril, qui a tué une femme israélo-britannique et deux de ses filles qui vivaient dans une colonie voisine – l’une des quelque 200 colonies construites sur des terres palestiniennes illégales au regard des lois internationales –, mais il n’a rien dit au sujet du troisième et des deux blessés. Les Brigades Qassam ont déclaré que les trois femmes avaient été abattues en représailles aux attaques israéliennes contre les fidèles de la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem-Est occupée, pendant le ramadan.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, quelque 166 personnes ont été blessées lors de l’attaque de mercredi, principalement par l’inhalation de gaz lacrymogènes, tandis que quatre personnes ont été touchées par des tirs à balles réelles. L’intensité de l’assaut et les affrontements féroces avec les combattants palestiniens ont contraint les écoles à suspendre les cours.
Mercredi également, Israël a tiré des missiles sur Gaza, tuant Hashil Mubarak, 58 ans, et blessant cinq autres personnes dans la ville de Gaza, ce qui dément l’affirmation de Tel-Aviv selon laquelle les 16 cibles étaient des sites militaires de la milice. L’attaque israélienne faisait suite à des tirs de roquettes en provenance de Gaza qui ont blessé trois ressortissants étrangers dans la ville de Sderot, dans le sud du pays. Les roquettes avaient été tirées de Gaza en réponse à la mort, mardi, de Khader Adnan, un prisonnier palestinien de 44 ans qui avait entamé une grève de la faim depuis 86 jours pour protester contre sa détention dans une prison israélienne.
Des gens passent devant une illustration de Khader Adnan sur un mur de la place Manara, à Ramallah, le 23 février 2012.
Khader Adnan, originaire du village cisjordanien d’Arraba, près de Jénine, était bien connu pour sa défiance à l’égard des autorités israéliennes, ayant passé environ huit ans en détention, la plupart du temps sans avoir été inculpé ni jugé. Il avait entamé six grèves de la faim – 25 jours en 2004, 66 jours en 2011 et 2012, 55 jours en 2015, 58 jours en 2018 et 25 jours en 2021 – afin d’obtenir sa libération.
Source : Mondialisation
3- Le Kremlin évalue l’avancement des objectifs de l’opération en Ukraine
Les tâches de l’opération militaire russe relatives à la sécurité des habitants du Donbass sont en partie accomplies, selon le porte-parole du Kremlin. L’opération sera cependant poursuivie, car il faut que l’ennemi soit éloigné davantage.
L’opération militaire russe se poursuivra, car tous les objectifs fixés n’ont pas été atteints, selon le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov.
"Au tout début, le 24 février 2022, le Président russe disait qu’en tout premier lieu il fallait assurer la sécurité des habitants du Donbass. Ceux-ci ont vécu pendant huit ans sous les frappes menées par leur propre pays. Des frappes que l’Occident a décidé d’ignorer", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne de télévision ATV de la République serbe de Bosnie.
Éloigner l’ennemi à une distance suffisante
Il a signalé que la Russie avait réussi à accomplir une partie de cette tâche, mais sa fin est encore loin. Il a mentionné le pilonnage incessant de Donetsk et d’autres villes, ainsi que l’utilisation par Kiev des munitions à uranium appauvri.
"Voilà pourquoi nous devons éloigner l’ennemi à une distance suffisante. Voilà pourquoi l’opération se poursuivra."
La Russie a entamé l’opération militaire spéciale en Ukraine le 24 février 2022. Vladimir Poutine a fait savoir que son objectif consistait à assurer "la protection des gens qui subissent depuis huit ans des exactions et un génocide de la part du régime de Kiev".
Selon lui, la Russie a été contrainte l’initier, car il n’y avait plus aucun autre moyen d’agir: "les risques en matière de sécurité étaient tels qu’il n’y avait pas d’autres moyens de réagir".
4- L’Ukraine refuse d’informer l’OTAN sur sa contre-offensive
Le commandant en chef des armées ukrainiennes, le général Valeri Zaloujny, a informé par courrier le président du Comité militaire de l’OTAN, l’amiral néerlandais Rob Bauer, qu’il ne pourrait pas participer à la réunion prévue à Bruxelles.
Le général ukrainien a précisé que cette impossibilité était due aux « difficultés liées à la défense contre l’agression russe ». Cependant il a également refusé de se joindre à la réunion par liaison vidéo.
Le général Zaloujny devait informer les membres de l’OTAN à propos de la contre-offensive qu’il a annoncée.
Source : Réseau Voltaire
5- Washington s’appuie sur des terroristes pour créer de nouvelles forces en Syrie, selon Lavrov
Les États-Unis tentent de déstabiliser Damas en faisant appel à des terroristes de Daech pour composer de nouvelles forces en Syrie, a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Le trouble jeu américain en Syrie n’en finit pas. Déjà à la manœuvre pour siphonner le pétrole du pays, Washington tente désormais de former de nouvelles unités, en s’appuyant sur des terroristes. Les États-Unis se sont mis à élaborer une "Armée de Syrie libre" en y incorporant des militants de Daech, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
"Les Américains ont commencé à créer une armée de Syrie libre dans les environs de Raqqa, avec la participation de tribus arabes locales, de combattants de Daech et d'autres organisations terroristes. Le but est évidemment d’utiliser ces combattants contre les autorités légitimes de la République arabe syrienne, pour déstabiliser la situation dans le pays", a-t-il ainsi affirmé lors de pourparlers avec ses homologues syrien, turc et iranien.
Le diplomate a assuré que les hauts gradés russes et syriens discutaient ensemble de ce problème, pour mettre en place des "plans d'actions communs". Moscou dénonce "une ingérence extérieure flagrante dans les affaires de la région", a-t-il ajouté.