Une importante organisation islamique canadienne a fermement condamné « l’arrestation violente » d’un musulman noir par la police d’Edmonton, dont les images sont devenues virales sur les réseaux sociaux, appelant à rendre des comptes.
Le Conseil national des musulmans canadiens (NCCM) a condamné dans une déclaration l’incident, qui a eu lieu mercredi 26 avril, fournissant un compte rendu détaillé de la violence fomentée par la police canadienne contre un citoyen noir canadien.
Selon le communiqué, l’homme a été arrêté par la police d’Edmonton pour une infraction routière présumée pour excès de vitesse lors de la fête musulmane de l’Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois béni du Ramadan.
L’organisation s’est abstenue de divulguer le nom de l’homme pour protéger sa vie privée et celle de sa famille. Le NCCM a également tweeté une vidéo de l’incident qui s’est déroulé devant l’épouse et les jeunes enfants de la victime qui l’accompagnaient.
L’homme, qui venait de participer à la prière du vendredi dans une mosquée de la ville, est vu sur les images en train d’être violemment sorti de son véhicule par deux agents.
Les policiers l’ont ensuite poussé au sol, l’un plaçant son corps sur celui du musulman et l’autre appuyant son genou sur son cou.
« Ne vous y trompez pas », a déclaré Omar, l’agent de défense des intérêts du NCCM de l’Alberta, dans le communiqué.
« Avoir un genou violemment coincé à l’arrière du cou d’un homme à cause d’une infraction mineure présumée pour excès de vitesse – il n’y a pas eu d’accusations en vertu du Code criminel – aurait pu, comme tous les Canadiens le savent, produire des résultats beaucoup plus tragiques », a-t-il ajouté, faisant référence à une violence similaire, épisode qui a conduit à la mort de l’Afro-Américain George Floyd dans la ville américaine de Minneapolis en 2020.
La police canadienne a allégué que la victime avait refusé de leur fournir les documents demandés.
Expliquant la raison de la résistance de la victime, l’organisation musulmane a toutefois déclaré avoir remarqué que l’un des agents semblait agité et a demandé à un superviseur d’être présent avant de fournir son permis de conduire et d’autres pièces d’identité.
Au cours de l’incident, comme le montre la vidéo, une femme est entendue implorer à plusieurs reprises les policiers de « s’arrêter » et leur dire : « Vous n’êtes pas censé faire ça, il y a des enfants dans la voiture qui pleurent. »
Le NCCM a déclaré que l’homme avait été blessé et que sa famille souffrait d’une détresse mentale importante.
Au cours des dernières années, le Canada a été témoin de nombreux cas d’islamophobie et de crimes haineux visant les musulmans.
L’islamophobie s’est manifestée dans le vandalisme des mosquées ainsi que dans les agressions physiques, y compris la violence contre les femmes musulmanes portant le Hijab. La violence est devenue tragiquement meurtrière à plusieurs reprises.
En août dernier, un rapport publié par l’agence gouvernementale Statistique Canada a révélé que les crimes haineux contre les musulmans à travers le pays avaient bondi de 71 % en 2021.
L’étude a révélé que le nombre d’attaques enregistrées contre des musulmans est passé de 84 incidents en 2020 à 144 en 2021. En 2019, un total de 182 incidents visant des musulmans avaient été signalés.
Le racisme de rue est souvent inspiré par les discours de haine et l’extrémisme en ligne, qui ont augmenté dans le pays. Un sondage du Forum de 2016 a révélé que 41 % des adultes canadiens expriment un certain niveau de préjugés contre les groupes raciaux, dont les musulmans. Un autre sondage publié en 2016 par l’Ontario Council of Agencies Serving Immigrants a révélé que seulement 32 % des Ontariens avaient une « impression positive » de l’islam.