Au sommaire :
1- Centrale d’Akkuyu: un rêve turc prend corps
Ce 27 avril aura lieu le chargement du combustible nucléaire dans le réacteur numéro 1 de la centrale d’Akkuyu en Turquie, après quoi la centrale recevra le statut de site nucléaire.
Ce jeudi, cinq ans après le début de la construction de la centrale d’Akkuyu, son réacteur numéro 1 sera chargé en combustible nucléaire. Vladimir Poutine participera en visioconférence à la cérémonie qui sera présidée par Recep Tayyip Erdogan.
Une fois le combustible chargé, la centrale aura le statut de site nucléaire un demi-siècle après les premiers projets turcs de se doter de cette énergie.
Naissance de l’idée
Les premières études de faisabilité et le choix d’un terrain pour la construction d’une centrale nucléaire remontent aux années 1970, époque où la Turquie crée une Direction pour l’énergie électrique en 1970 et un Département de l’énergie atomique en 1972.
Le Département retient trois sites pour la construction d’une centrale, mais s’arrête finalement sur celui de Mersin-Akkuyu au bord de la Méditerranée.
En 1976, le site reçoit une licence de construction d’une centrale nucléaire, mais les travaux ont été suspendus suite à l’accident de Tchernobyl de 1986.
Des appels d’offres mis en échec
La Turquie a lancé quatre appels d’offres pour la construction d’une centrale nucléaire.
Le premier est remporté en 1976 par la société suédoise ASEA Atom qui ne parvient cependant pas à obtenir un crédit extérieur.
Fin 1983, trois autres sociétés entrent en lice. Elles demandent des garanties turques pour des questions financières, mais le gouvernement refuse de les leur accorder et propose le modèle "construis, possède, exploite". Les négociations se soldent par un échec.
Un troisième appel d’offres est lancé en 1998 et finit annulé par le Conseil des ministres, dont le Premier ministre Bülent Ecevit juge inutile le développement de sources d’énergie alternatives.
Début de la coopération avec la Russie
Le 12 mai 2010, la Turquie et la Russie signent un accord de coopération portant sur la construction et l’exploitation d’une centrale qui marque un jalon important sur la voie vers l’accès de la Turquie à sa propre énergie nucléaire.
Le 13 décembre 2010, la création d’une société d’études entame le processus de préparation.
En décembre 2014, le ministère turc de l’Environnement approuve un rapport sur les effets d’une telle centrale nucléaire sur l’environnement. Le 15 juin 2017, une licence pour la production d’énergie électrique est délivrée.
En octobre 2017, l’agence Rosatom reçoit une licence qui lui permet de procéder, dès le mois de décembre, à la construction des ouvrages nécessaires pour ériger des réacteurs nucléaires.
Le 2 avril 2018, le premier réacteur est mis en chantier.
Le lendemain, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan lancent en visioconférence la construction de la centrale nucléaire d’Akkuyu.
La construction du deuxième réacteur débute le 8 avril 2020 et celle des deux autres, le 10 mars 2021 et le 21 juillet 2022 respectivement.
10% des besoins énergétiques et 6,5 milliards de revenus
La mise en exploitation des quatre réacteurs fournira à la Turquie 10% de ses besoins en énergie électrique.
Après le chargement en combustible du premier réacteur de la centrale, les trois autres seront chargés d’ici fin 2026 à un an d’intervalle pour chacun. La production d’énergie sur le premier réacteur ne commencera cependant que dans 9 ou 12 mois, soit avant mars 2024.
Recep Tayyip Erdogan a souligné que grâce à la mise en exploitation de la centrale d’Akkuyu la Turquie pourrait diminuer les importations de gaz naturel pour la production d’électricité et vendre le gaz de la mer Noire. Selon lui, la centrale fournira à l’économie turque 6,5 milliards de dollars de revenus supplémentaires.
Source : Sputnik
2- Xi Jinping s’entretient avec Zelensky pour la première fois depuis le début de l'opération russe
Un mois après sa visite à Moscou, le dirigeant chinois a eu un entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky, lors duquel il a souligné que son pays voulait toujours développer ses relations avec Kiev.
La Chine reste disposée à coopérer avec l'Ukraine en vue de promouvoir une coopération mutuellement bénéfique, a déclaré le Président chinois Xi Jinping lors d’une conversation téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
"La volonté de la Chine de développer des relations avec l'Ukraine est claire et permanente. Indépendamment de l'évolution de la situation internationale, la Chine est disposée à travailler avec l'Ukraine pour promouvoir une coopération bilatérale mutuellement bénéfique", a assuré le leader chinois cité par la télévision centrale.
Xi Jinping a souligné que les relations sino-ukrainiennes se développaient depuis 31 ans et avaient atteint le niveau de partenariat stratégique. Il a surtout remercié la partie ukrainienne "d'avoir aidé à évacuer les citoyens chinois l'année dernière", après le début de l’opération militaire russe.
Une délégation chinoise pour régler la crise
Fin mars dernier, Xi Jinping avait effectué une visite d’État à Moscou. Par la suite, les autorités ukrainiennes ont annoncé leur intention d’inviter le dirigeant chinois à Kiev. Or, une telle visite ne semble pas imminente pour le moment.
Pourtant, à l’issue de l’entretien téléphonique avec MM. Xi et Zelensky, la présidence chinoise a annoncé que Pékin enverra à Kiev, ainsi que dans d'autres pays, une délégation chargée de discuter du règlement du conflit en Ukraine.
Source : Sputnik
3- Le Portugal doit assumer la responsabilité de son passé colonial, estime son Président
Le Portugal, qui était autrefois l’un des plus grand empires coloniaux de l’humanité responsable de la mise en esclavage d’environ 6 millions de personnes, souhaite s’excuser.
Le Président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a déclaré que son pays devrait s'excuser pour son rôle dans la traite transatlantique des esclaves.
Selon lui, Lisbonne doit assumer la responsabilité de son passé pour construire un avenir meilleur et aussi aller au-delà des simples excuses. Il n'a pas précisé à quoi cela consisterait. Le dirigeant portugais a fait cette déclaration après la visite du Président brésilien Lula da Silva.
Le commerce d’esclaves de l’Empire portugais
Environ six millions d'Africains ont été enlevés et transportés de force à travers l'Atlantique par des navires portugais et vendus comme esclaves, principalement au Brésil qui était une colonie portugaise de 1500 à 1822.
Ce commerce a duré jusqu’au XVIIIe siècle, lorsque le Portugal a officiellement décidé, en 1761, d’abolir l’esclavage au sein de son empire colonial.
4- Règlement en monnaies nationales: l’Organisation de coopération de Shanghai s’y met aussi
L’idée de régler les échanges bilatéraux en monnaies nationales fait son chemin sur les marchés internationaux. L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) y réfléchit désormais, comme l’explique à Sputnik Zhang Ming, son secrétaire général.
Le dollar et l’euro ont décidément du souci à se faire. Les monnaies de référence n’ont plus la cote, alors que les débats sur l’utilisation des monnaies nationales dans les règlements internationaux progressent.
Après la Russie, l’Inde ou les Émirats arabes unis, c’est l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) qui se penche sur la question. L’institution asiatique a ainsi dressé une "feuille de route pour l'augmentation progressive de la part des monnaies nationales dans les règlements mutuels", comme l’explique à Sputnik son secrétaire général Zhang Ming.
Certains obstacles législatifs doivent être surmontés et l’agenda ne doit pas être forcé, déclare le responsable. Mais l’idée d’échanges en monnaies nationales reste séduisante, compte tenu notamment "des turbulences et des défis auxquels est confronté le secteur financier", explique-t-il.
"Il y a de nombreux problèmes complexes à résoudre, y compris ceux de nature législative. Chaque étape doit être soigneusement pesée par rapport aux besoins et aux capacités de toutes les parties impliquées. L'essentiel est que le travail se déroule dans un rythme calme et régulier, sans tentative de forcer artificiellement les événements", souligne encore Zhang Ming.
Quant à savoir si l’OCS pourrait un jour adopter une monnaie unique - sujet de plus en plus brûlant au sein des BRICS - le responsable admet qu’une telle discussion n’a pas encore été posée.
Dans l’air du temps
Dans le sillage des débats sur la création d’un monde multipolaire, les règlements en monnaies nationales se multiplient. La Russie commerce désormais avec la Chine quasi exclusivement en yuans et en roubles, y compris pour l’achat et la vente d’hydrocarbures, longtemps chasse gardée du dollar.
Pékin et Brasilia ont également signé un accord commercial pour faciliter les échanges en yuans dans plusieurs secteurs. Alors que l’Inde veut internationaliser sa roupie et a proposé à plusieurs pays africains d’effectuer désormais leurs règlements dans cette devise.
Fin mars, Pékin avait également acheté 65.000 tonnes de GNL (gaz naturel liquéfié) aux Émirats arabes unis en réglant en yuans. Une première.
Source : Sputnik