En cas de cession par l'armée de Kiev de Bakhmout, ville stratégique du Donbass, la population ukrainienne risque fort de perdre tout moral et de réclamer un compromis avec la Russie, a déclaré Volodymyr Zelensky lors d'une interview ce 29 mars avec Associated Press.
Ce qui est sûr c'est que tout échec, à ce stade du conflit, pourrait surtout avoir des effets démoralisants sur les forces armées ukrainiennes.
Le président ukrainien a prédit que la pression exercée par cette défaite se ferait rapidement sentir, tant de la part de la communauté internationale que de celle de son propre pays.
« Notre société se sentira fatiguée. Elle me poussera à faire des compromis avec eux [la Russie] », a-t-il déclaré.
Entre autres, il a ajouté que toute défaite à ce stade du conflit pourrait saper le moral des troupes ukrainiennes.
L’Associated Press analyse les commentaires de M. Zelensky comme l’aveu que perdre le combat pour Bakhmout « serait une défaite politique coûteuse plutôt qu'une défaite tactique ».
Depuis plusieurs mois, la bataille fait rage à Bakhmout, zone située dans la région du Donbass contrôlée par Kiev. C’est une ville stratégique pour l’approvisionnement des troupes ukrainiennes.
La ville est presque entièrement bloquée par les forces russes, toutes les voies d'accès sont contrôlées par l'artillerie russe, a déclaré fin mars Ian Gaguine, conseiller du chef par intérim de la république populaire de Donetsk, soulignant que les troupes russes ont libéré environ 70% du territoire de la localité.
Selon de nombreux responsables militaires russes, Kiev se prépare à mener une contre-offensive dans la région. De son côté, Zelensky avait précédemment déclaré que l’armée ukrainienne ne quitterait pas les lieux.
Pour ce qui concerne les évolutions qui ont lieu sur le terrain, le chef par intérim du Donbass, Denis Pouchiline, a annoncé, le 28 mars, que les forces armées russes ont pris le contrôle d'une usine de transformation de métaux dans la région de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine.
Pouchiline a également poursuivi que les forces ukrainiennes avaient pris refuge dans l'usine située dans la région « Azov », dédiée aux métaux non ferreux.